En VoD : Dans Titanic, on sait que le bateau va couler mais on veut connaître les moments de bonheur puis de tensions qui ont précédé la catastrophe. Dans une rom com, c'est l'inverse : on veut découvrir comment un couple a échappé au naufrage et lutté contre tous les éléments pour finir enfin uni et heureux. Démonstration avec On sera deux (Plus One) de Jeff Chan et Andrew Rhymer, que L'Atelier d'images distribue sur les plateformes. Grâce à une belle idée, des dialogues très drôles et un duo d'acteurs attachants (Jack Quaid et Maya Erskine), le spectateur se laisse emporter avec plaisir vers un happy end attendu.
Alice et Ben sont très potes depuis longtemps. Bientôt trentenaires et toujours célibataires, ils voient leurs amis se caser et se marier, au point qu'ils passent la plupart de leurs week-ends en tenue de soirée assis sur un banc d'église avant de se mettre minables sur une piste de danse. Quitte à enchaîner les cérémonies, pourquoi ne pas y aller ensemble ? C'est décidé, le duo se lance ensemble dans un marathon de mariages, en partageant les chambres d'hôtels mais tout en évitant tout rapprochement. Forcément, à force de bien se marrer, la proximité vire à l'intimité...
Donc on sait qu'Alice et Ben vont finir ensemble. Enfin, disons qu'on s'en doute. L'histoire est cousue de fil aussi blanc qu'une robe de mariée. Mais c'est ce qu'on veut : voir ces deux amis vivre le grand amour. Il n'y a vraiment qu'eux pour ne pas se rendre compte qu'ils sont faits l'un pour l'autre. D'ailleurs, leurs copains et leur famille n'arrêtent pas de leur dire. Chan et Rhymer, qui ont également écrit le scénar, ne cherchent d'ailleurs pas à jouer l'effet de surprise. Eux aussi savent que les spectateurs savent. Bref, nous sachons, comme dirait l'autre. Mais c'est évidemment le voyage qui compte plus que la destination.
Serial lovers
Les réalisateurs instaurent un couple "inversé" par rapport aux canons de la romance hollywoodienne : Ben est un garçon un peu timide et peu sûr de lui tandis qu'Alice est une grande gueule qui parle (et se comporte parfois) comme un routier. Association détonante. Jack Quaid (le fils de Dennis Quaid et Megan Ryan, apprécié dans la série The Boys) est craquant en grand échalas au large sourire, qui se trouve souvent embarrassé par les saillies hilarantes de sa pote, interprétée avec gouaille et énergie par Maya Erskine (Pen15 et bientôt la série Obi-Wan Kenobi) - laquelle, après nous avoir fait souvent éclater de rire (quand elle évoque notamment sa pilosité intime), nous cueille lors d'une scène pleine d'émotion.
Ce couple atypique s'avère très attachant. Quelle bonne idée de les associer comme faux couple invité à de vrais mariages. Comme si chaque cérémonie était l'occasion pour Ben et Alice de se confronter à l'amour étalé au grand jour. Comme dans Serial noceurs (Wedding crashers, 2005) mais dans un genre et un ton très différents, on retrouve l'univers si particulier des mariages. Cela commence systématiquement par un extrait du discours du garçon ou de la demoiselle d'honneur. Il y a du drôle, de l'émouvant et du très gênant. C'est bien vu. Tout comme les repas qui s'éternisent, l'alcool qui coule à flot, la fête qui n'en finit plus...
Certes, la B.O. bourrée de pop indé était aussi attendue mais elle ne gâche en rien cette comédie romantique pleine de charme qui raconte une belle histoire d'amour avec humour et tendresse.
Anderton
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