vendredi 27 octobre 2006

Tortilla à la Jack Black

Artistes : A Hollywood, il est important de surveiller sa ligne. Illustration avec Jack Black, cinéaste sans scrupules dans King Kong et catcheur mexicain dans Nacho Libre, bientôt sur nos écrans sous le titre de Super Nacho. Le comédien est interviewé en vidéo sur le jenvilleshow, un site consacré au rock indie et à la cuisine (sic ou sick, au choix).
N'oublions pas que Black entretient des rapports étroits avec la "musique du diable" : il était à l'affiche de Rock Academy et interprète un musicos à la recherche d'une guitare mythique dans Tenacious D In The Pick of Destiny (le site est poilant). Tenacious D est d'ailleurs le nom de son groupe de rock. Bref, son interview sur jenvilleshow est totalement justifiée !
Black nous fait donc l'honneur de partager sa recette préférée. Que voici : prenez une tortilla sur laquelle vous versez en pluie fine des Burritos de chez Dorito (vous savez, ces petites chips de maïs). Ajoutez du fromage râpé. Mettez au micro-ondes. Enroulez délicatement, en prenant soin de ne pas vous brûler. C'est prêt ! Merci, Jack.
Liens : The Greatest Jack Black site site in the world... tribute porte bien son nom. Pour le rock indie, la pop, l'électro et toutes les musiques de jeunes d'ailleurs, un surf (avec ou sans les Beach Boys) sur l'incontournable Blogothèque s'impose.

jeudi 26 octobre 2006

Burton, Spielberg, Lucas et la 3-D

En salles : En cette saison d'Halloween, Disney a sorti au cinéma une nouvelle version de L'Etrange Noël de Monsieur Jack de Tim Burton. La nouveauté ? Le film d'animation est proposé en 3-D dans certaines salles américaines. Il faut juste des lunettes spéciales pour voir squelettes et citrouilles sortir de l'écran. "See the movie, keep the glasses", précise d'ailleurs l'affiche du film.
Et c'est vrai qu'il va falloir les garder car le relief mobilise l'industrie cinématographique. Des versions 3-D de Monster House, Les rebelles de la forêt et d'autres films d'animation ont ainsi été distribués dans certaines salles aux Etats-Unis et ailleurs, à Londres notamment. George Lucas, lui, travaille sur des versions 3-D de Star Wars. Reste à savoir si les salles françaises pourront diffuser ces oeuvres en trois dimensions.
Il est bien loin le temps de L'Etrange créature du lac noir, diffusé en relief à La Dernière séance de M'sieur Eddy. Même qu'il fallait acheter en kiosque des lunettes en carton, avec un "verre" (enfin, un plastique) rouge et l'autre vert. Les 30 ans et plus sauront de quoi je parle...

lundi 23 octobre 2006

Richard Donner exhibe son "Superman II"

En DVD : A la fin de cette année, Warner Home Video sortira une nouvelle version de Superman II en DVD. Encore un director's cut, allez-vous soupirer. Mieux que ça : un new director's film ! Car il s'agira du "Richard Donner Cut" alors que le film d'origine est signé... Richard Lester.
Explications : en 1978, Richard Donner interrompt le tournage de Superman afin de tourner des séquences pour Superman II pendant qu'il a encore Marlon Brando et Gene Hackman sous la main. Puis il termine le premier opus. Quand il tourne pour de bon le deuxième épisode, ses rapports avec les producteurs Alexander et Ilya Salkind se dégradent au point qu'il les interdit de plateau avant de se faire virer. Là-dessus, les Salkind embauche Richard Lester, qui retourne la plupart des scènes. Les bobines réalisées par Donner finissent sur des étagères.
Face à la demande pressante des fans, la Warner consent finalement à remonter le film. Certaines bobines sont retrouvées en Europe. Un screen-test avec Christopher Reeve et Margot Kidder est même utilisé dans le montage final. Cette belle histoire, c'est Richard Donner himself qui la raconte à Army Archerd, un journaliste de Variety que le journal présente comme le premier blogeur de cinéma. Il a en effet tenu une chronique quotidienne sur Hollywood de 1953 à 2005 dans la version papier de Variety. Et aujourd'hui, il poursuit son blog... sur internet.

samedi 21 octobre 2006

Le pistolet à pisse de Sean Penn

Artistes : "Sean Penn, un citoyen à Hollywood". Le Monde 2 du 21 octobre consacre sa Une et huit pages au comédien américain qui sera à l'affiche des Fous du roi, de Steven Zaillian, le 1er novembre. "Je suis un acteur sans doute, mais d'abord un citoyen", explique-t-il dans le cadre d'un long entretien.
Aux côtés de George Clooney, Tim Robbins et Susan Sarandon, "Citizen Penn" incarne la figure même de l'artiste engagé (traduction : à gauche), doté d'une conscience et d'une voix qui porte, toujours prêt à défendre ses valeurs, à défiler contre la guerre en Irak, à tenir une bougie avec les opposants à la peine de mort, à secourir les habitants de La Nouvelle-Orléans, à tailler un costard à Bush...
Il est bien loin le temps où Sean Penn était juste un petit con. Une forte tête dotée de solides poings qu'elle aimait écraser sur la gueule de tous ceux qui lui cherchaient des poux. Sa cible de prédilection : les paparazzi, qui lui collaient aux basques du temps où il était maqué avec Madonna. Et comme ces bestioles aveuglantes se tenaient à distance respectables de ses phalanges et de ses godasses, Sean Penn s'était beaucoup inspiré du lama. Pas le dalaï prêcheur de paix, mais l'animal éjecteur de salive. Pendant que sa chanteuse jouait son numéro de star qui voudrait qu'on la laisse tranquille (son meilleur rôle parce que pour le reste...), l'acteur distribuait les molards avec une précision qui suscitait l'admiration jusque chez les photographes.
Plus vicieux, il se baladait parfois avec un pistolet à eau pour arroser les voleurs d'intimité. Un jouet qu'il remplissait avec son urine... Vous imaginez la scène ? Sean Penn en train de pisser dans un verre puis d'en extraire le contenu à l'aide d'une seringue pour pouvoir remplir son colt en plastoc...
Ses excès de comportements ne l'empêchaient pas à l'époque d'être déjà un grand acteur. La preuve que l'on peut être un branleur et s'en sortir. Son engagement actuel, sincère, n'en est que plus remarquable.

mercredi 18 octobre 2006

Iron Man : le blog des copains

En prod - Sur le web : Grâce à de beaux succès (Spiderman, X-Men, Batman) et malgré quelques bides (Daredevil, Elektra, Hulk, Les 4 Fantastiques), les super-héros ont de beaux jours devant eux à Hollywood. Ce qu'il y a de bien avec les justiciers en cape et collants, c'est qu'ils ont déjà un fan-club prêt à se ruer dans les salles obscures. Problème : les fans sont exigeants et pas du genre à laisser les idoles de leur jeunesse se faire ridiculiser sur grand écran. Pour les caresser dans le sens du poil, cinéastes et comédiens vont généralement faire un tour au San Diego Comic-Con, la gigantesque convention annuelle de la BD américaine.
Malin, Jon Favreau, qui s'apprête à tourner en début d'année Iron Man, a ouvert un mini-site consacré au projet sur sa page myspace. L'acteur-réalisateur (Made, Elf, Zathura) y évoque l'avancée du projet, présentant des photos et lançant des discussions sur l'armure du héros ou l'actrice la plus canon pour figurer dans le film (gros succès, ce forum). L'initiative n'est pas nouvelle - Peter Jackson et Bryan Singer y ont déjà eu recours - mais elle est sympa. Surtout sur myspace, où tout le monde fait partie d'une même famille. Du coup, Favreau nous parle de la naissance de son 3e enfant (Brighton Rose) et nous montre les dessins de son fils de 4 ans. On l'inviterait presque à venir manger le gigot, tiens. Au fait, ce mercredi 18 octobre, c'est l'anniversaire de Jon : faites comme tous les autres copains, allez lui laisser un petit mot.
photo : Jon Favreau fait une "recherche" pour Iron Man. Commentaire d'un internaute : "Recherche, mon cul... Cela ressemble à de la rigolade". Il n'a pas tort.

dimanche 15 octobre 2006

Daniel Craig tient le BOND bout

Artistes : "Le nouveau James Bond va-t-il remporter le jackpot dans Casino Royale ?" Premiere USA pose la question dans son numéro de novembre. Avec en couverture Daniel Craig. Je dois dire que je faisais partie des dubitatifs lorsque la production a désigné le remplaçant de Pierce Brosnan. Je ricanais même du nouveau surnom donné à l'acteur : James Blond. Facile mais drôle. Et puis, j'ai trouvé l'acharnement des opposants un poil trop déplacé. Enfin, j'ai découvert un acteur que je ne connaissais pas : la prestation de Craig dans Munich a fini de me faire changer d'avis. Et la bande-annonce de Casino Royale m'a conforté dans mon retournement de veste de smoking (deux olives avec mon Martini, merci).
Daniel Craig a une gueule et une prestance à mille lieux de celles de Moore le gigolo et c'est tant mieux. Il renoue avec l'animalité du personnage tel que l'avait défini le grand Connery. Le nouveau Bond sera moins l'agent secret de ses dames (encore qu'il côtoiera quelques bombes, dont la Française Eva Green et l'Italienne Caterina Murino remarquée dans L'Enquête corse) que le tueur implacable de Sa Majesté. J'applaudirais des deux mains si je ne devais pas m'en servir pour taper ce post. La côte de "Daniel jeté aux lions" remonte donc à un mois de la sortie du film. Un signe qui ne trompe pas : le site de ses opposants, craignotbond.com, a fermé. Rien ne va plus, faites vos jeux.
Lien : le blog officiel de Casino Royale.

25 bougies pour Indiana Jones

En prod - En DVD : Il y a un quart de siècle, un nouveau héros débarquait sur les écrans : Indiana Jones. Nouveau ? Pas tant que ça puisque les aventures de l'archéologue plus doué au maniement du fouet qu'à la pioche avaient été conçues comme un hommage aux vieilles séries B que George Lucas dévorait lors de ses jeunes années.
La revue britannique Empire consacre à cet anniversaire son numéro d'octobre... en quatre couvertures collector (ou attrape-gogo, selon le point de vue). Scènes d'ouverture, scène inédite, infos clés, gaffes, remakes d'amateurs, photos, story-board... le dossier de 35 pages est complet et bien foutu. Lucas, Spielberg, Ford y sont interviewés aux côtés des techniciens et des autres acteurs ayant pris part à ces aventures cinématographiques. Quant à Indy 4, il devrait être tourné en 2007 pour une sortie en 2008. Ce qui confirme ce que l'on savait déjà.
photo-montage : Forgotten Silver, un blog en français plein de bonnes infos.

samedi 14 octobre 2006

Hitchcock, un drôle d'oiseau

Artistes : L'oeuvre et la personnalité d'Alfred Hitchcock n'en finissent pas d'être analysées, décortiquées, commentées. Cette fois-ci, c'est Evan Hunter, qui a signé le script des Oiseaux, qui revient sur sa collaboration avec le maître du suspense dans un ouvrage intitulé Hitch et moi (éditions Ramsay). Sous le nom d'Ed McBain, il a signé de nombreux polars, dont les Chroniques du 87e District. Sir Alfred a justement fait appel à lui car il voulait réaliser un film qui lui attirerait enfin les éloges de la critique.
Hunter raconte les séances de travail avec Hitch, un homme roublard et manipulateur, capable de la plus grande mesquinerie comme d'une générosité sans bornes. Il évoque aussi ses doutes, ses erreurs, ses emballements, retrace l'avancée du projet, publie des extraits du script ou de lettres échangées avec Hitch et son assistante. La collaboration entre les deux hommes prendra fin brutalement pendant la préparation de Pas de printemps pour Marnie. Hunter s'oppose à une scène du film : lors de son voyage de noces, Marnie (Tippi Hedren), traumatisée dans sa petite enfance, refuse de coucher avec son mari (Sean Connery). Celui-ci la viole. Un comportement incompatible avec le personnage et qui lui attirera les foudres du public, soutient le scénariste. Et Hitchcock de répondre : "Je filmerai son visage en gros plan quand elle se fait pénétrer" ! Hunter bataillera avant de se faire virer. La scénariste remplaçante lui dira que cette scène était la raison pour laquelle le cinéaste voulait faire le film...
Ce témoignage, drôle et passionnant, est suivi d'analyses de critiques sur Les Oiseaux, les rapports entre le réalisateur et ses scénaristes et sur les grands thèmes de sa filmographie. Les fans d'Hitch se régaleront tandis que les curieux trouveront là matière à découvrir une oeuvre toujours aussi fascinante.
A découvrir : deux bons sites sur Hitchcock en français et en anglais ; sur Ed Mc Bain, le site officiel en anglais et un site complet en français.

mardi 10 octobre 2006

Climat : un scénario très Gore

En salles : "J'étais autrefois le prochain président des Etats-Unis". C'est en ces termes qu'Al Gore, ex-vice-président des USA et candidat malheureux à l'élection présidentielle américaine, se présente à son public au début d'Une Vérité qui dérange, sorti en salles ce mercredi. On dirait l'introduction d'un numéro de stand-up comedy et on en est pas loin : la conférence sur le réchauffement climatique qu'Al Gore a donnée aux quatre coins des Etats-Unis et dans le reste du monde a tout du one-man show. Pas étonnant qu'on en est fait un film.
C'est une sacrée performance que livre Gore. Seul, devant un écran panoramique, il parvient à expliquer en moins de deux heures comment les activités humaines sont en train de détruire irrémédiablement la planète. Avec l'assurance d'un homme qui sait de quoi il parle et qui apporte la preuve de ce qu'il avance. Car cela fait plus de vingt ans que Gore planche sur la question, au contact des scientifiques.
Une Vérité qui dérange est un film génial non seulement parce qu'il apporte au public des infos claires, intelligentes et ludiques sur un problème que tout le monde croit connaître, mais aussi parce qu'il montre le combat d'un homme déterminé. Un homme qui a connu la gloire puis la chute. Fini politiquement, il a failli perdre son fils dans un grave accident de voiture. C'est alors qu'il a eu une révélation : la vie est fragile et doit être préservée. Et le voici parti dans une croisade écologique, annonçant l'apocalypse tout en assurant que la rédemption est possible, en changeant nos habitudes. L'histoire de Gore, c'est un scénario digne de Scorsese !

lundi 9 octobre 2006

Départ dopé pour "The Departed"

En salles : Martin Scorsese a le sens des affaires, fussent-elles infernales. Pour son premier week-end d'exploitation, The Departed, le remake du film hong-kongais Infernal Affairs, a engrangé 27 millions de dollars et pris la première place du box-office. La 2e place est occupée également par une nouveauté, The Texas Chainsaw Massacre : The Beginning, le préquel de Massacre à la Tronçonneuse, qui a récolté 19,15 millions de dollars.
Le réalisateur d'Aviator enregistre là le meilleur démarrage de sa carrière. Son précédent record datait de 1991 avec Cape Fear (10,3 millions de dollars). Il faut dire que le casting exceptionnel de son dernier opus (DiCaprio, Damon, Nicholson, Wahlberg, Sheen) a incité la Warner à distribuer le film dans 3017 salles. Reste à savoir si, passé le rush initial, The Departed poursuivra sur sa lancée. Les critiques sont très bonnes et déjà, les médias américains évoquent un nouveau duel Scorsese-Eastwood (Mémoires de nos pères) aux Oscars.
photo : Mark Wahlberg, Jack Nicholson, Martin Scorsese et Matt Damon

dimanche 8 octobre 2006

Et voici les AristoCRADES !

En DVD : Il ne faut pas confondre Les Aristos, gentille comédie française avec Charlotte de Turckheim actuellement sur les écrans, et The Aristocrats, OVNI cinématographique américain sorti en 2005 et inédit en France (mais disponible en DVD zone 1). Réalisé par Paul Provenza et Penn Jillette, le film rassemble une centaine de comédiens américains et britanniques, dont Carrie Fisher (Princesse Léïa), Whoopi Goldberg, Eric Idle (un des Monty Python) et Jon Stewart (l'animateur de la drôlissime émission Daily Show et de la dernière cérémonie des Oscars). Chacun, à sa façon, avec plus ou moins de variantes, raconte la même histoire drôle. Une blague cul-culte, crade et hilarante, dont le mauvais goût peut engendrer des trésors de férocité et de vulgarité dans la bouche de certains humoristes.
En voici la version basique : un couple accompagné de ses deux enfants, de deux grands-parents et d'un chien se présente devant un imprésario. "Nous avons mis au point un super numéro de cabaret", déclare le père. "Ah, oui... De quoi s'agit-il ?", demande l'imprésario, blasé. Là-dessus, les artistes se mettent à déchirer leurs vêtements puis à forniquer tous ensemble (chien compris) tout en se couvrant d'excréments. A la fin du numéro, l'imprésario, héberlué, demande : "Quel est votre nom de scène ?". Et le père de répondre : "Les Aristocrates !".
Un critique de Newsweek a su résumé le sentiment du public et des médias face à ce docufiction politiquement incorrect : "The first feel-good movie made of fecal matter" ("Le premier film à base de matière fécale qui fait se sentir bien"). Un conseil à Bigard : mets-toi à l'anglais et ta carrière est assurée aux States !

mercredi 4 octobre 2006

Il faut sauver le DVD "Munich"

En DVD : Comme le bon vin, Spielberg vieillit bien. Et Munich est une cuvée exceptionnelle. Sans renier son goût pour raconter des histoires au plus grand nombre, le cinéaste a signé une oeuvre profonde et grave mais aussi porteuse d'espoir, aussi ténu soit-il. Une oeuvre humaniste, qui décrit la folie des hommes, leur grandeur, la bonté dont ils peuvent -parfois- faire preuve. Oui, Munich est un film sombre et lumineux, à l'image de la superbe photo de Janusz Kaminski.
Déjouant les prédictions de parti pris et de mièvrerie, jamais Spielberg ne commet l'erreur de se laisser étouffer par l'ambition de son propos : la virtuosité de sa réalisation, son sens de la simplification, son esthétique, le cinéaste les a adapté au message qu'il délivre, sans pour autant les brider, comme ce fut le cas pour La liste de Schindler. Et il se paie même le luxe de rendre hommage au cinéma engagé des années 70 dont certains l'accusent d'avoir été le fossoyeur (lire Le Nouvel Hollywood de Peter Biskind, éditions du Cherche-Midi). Ajoutez à cela un casting irréprochable et une musique qui prouve que John Williams est bien plus qu'un compositeur "pompier", et vous voilà avec ce que je n'hésite pas à appeler un chef d'oeuvre.
Dommage que le public n'ait pas suivi, surtout aux Etats-Unis. Ce qui explique pourquoi la sortie du DVD a donné lieu à un "recadrage" marketing : explosions, courses-poursuites, pistolet en gros plan... sur la jaquette comme dans la pub TV, Munich est désormais présenté comme un film d'action. C'est évidemment réducteur mais si c'est pour la bonne cause...

lundi 2 octobre 2006

Denzel & Spike did the right thing

En DVD / Artistes : Rien de plus énervant que ces bonus de DVD qui font la part belle à l’auto-congratulation plus ou moins forcée. Bonne surprise dans le DVD (zone 1) de l’excellent Inside Man : lors d’un face-à-face chaleureux, Spike Lee et Denzel Washington reviennent sur les quatre films qu’ils ont tournés ensemble (Mo’Better Blues, Malcolm X, He Got Game et Inside Man donc). Avec beaucoup d’humour et d’émotions, ils se disent leur admiration mutuelle sans en faire des tonnes.
Denzel déclare être de plus en plus impressionné par la beauté des plans de Do The Right Thing ; Spike lui demande comment il est parvenu à faire couler "la larme" dans Glory (lorsque l’ex-esclave devenu soldat nordiste, qu’interprète Washington, se fait fouetter pour insubordination). L’acteur explique qu’il a longuement prié avant la scène, invoquant la mémoire de tous les Noirs qui ont été pendus ou abattus. Pour le coup, c’est Spike Lee qui a les yeux humides.
Il n’y a pas un seul dirigeant noir dans les studios hollywoodiens, déplore par ailleurs le cinéaste. "Le seul Noir qu’il y a dans les studios, c’est le gardien à l’entrée", ironise-t-il. "Et, en général, il ne veut pas nous laisser entrer", souligne Denzel Washington. Eclats de rire des deux compères. Ils font plaisir à voir, ces deux-là. Et, comme Spike Lee, on se dit que ce serait bien qu’ils retravaillent ensemble. Le plus tôt possible. D'autant que Denzel Washington précise qu'il aimerait bien terminer sa carrière comme Clint Eastwood et oeuvrer désormais derrière la caméra.