En salles : Partir pour voir Casino Royale et se retrouver - pour cause de trop grande affluence - devant Shortbus, représente ce que j’appellerais une Expérience Radicale. Posons le contexte. Shortbus, c’est le dernier film de John Cameron Mitchell, réalisateur américain connu pour avoir écrit, réalisé et interprété un film brillant, Hedwig and the angry inch, qui lui a valu en 2001 le Prix du Public de Sundance, ainsi que le Grand Prix du jury du festival de Deauville. Bref, premier coup, coup de maître.
Depuis, le bonhomme s’était mis en tête de faire un film sur le sexe, dans lequel on parlerait de sexe et on montrerait clairement le sexe, sans pour autant qu’il soit étiqueté "film porno". En somme, un film libéré qui braverait la censure et le puritanisme dogmatiques. Et c’est donc comme ça qu’est né Shortbus… Mais au fait le Shortbus, qu’est-ce que c’est ? C’est précisément le nom d’un club privé où se retrouvent des new-yorkais tous plus ou moins largués. Une sexologue mariée mais frustrée, un couple gay qui cherche à s’ouvrir à un troisième partenaire ou une artiste dominatrice paumée, dont les histoires n’ont rien à voir entre elles, en dehors du fait de tourner autour de leur sexualité.
Un peu déjanté
Le sexe, vaste sujet. On gratte un peu et on se rend compte qu’il y a ça et plein de choses autour, entre autres, les sentiments et l’amour. Bref, des trucs dont tout le monde parle, dont tout le monde rêve, dont tout le monde souffre, mais qu’au fond personne n’aura jamais vraiment élucidés. Shortbus non plus d’ailleurs, mais il aura eu le mérite d’avoir cherché à le montrer avec humanité.
C’est un peu trash, il faut dire ce qui est, puisque tout est vrai, mais c’est finalement moins troublant qu’Eyes Wide Shut, avec lequel Kubrick avait tenté lui aussi d’aborder LE sujet. Les acteurs sont tous plus excellents les uns que les autres, et de toutes façons, ils sont bons rien que pour avoir "osé". C’est un peu le sexe and the city aussi, car il y a au centre du film un New York post-11septembre qui s’éteint et s’illumine aux grés des émotions des personnages. Ça n’est ni glauque, ni complaisant, ni gratuit, ni perturbant. C’est plutôt provocant juste comme il faut, drôle et parfois franchement émouvant. Bref, Shortbus, c’est une expérience tragi-comique un peu déjantée, mais finalement pas dérangeante.
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