CANNES 2024

dimanche 26 mai 2024

Comics - la fantasy à l'honneur

Briar Sacrifice Kaya BD comics CINEBLOGYWOOD

En quelques semaines, Urban Comics a sorti dans des éditions de qualité trois comics qui revisitent brillamment la fantasy : Briar, Sacrifice et Kaya. Trois premiers tomes qui donnent envie de connaître la suite de ces sagas haletantes.


Christopher Cantwell & German Garcia : Briar - La Rebelle au bois dormant (tome 1)

Une belle princesse élevée par des parents aimants et dont les marraines sont sept fées. Evidemment, elle se pique à un fuseau qui la plonge dans un profond sommeil. Un preux chevalier l'épouse malgré tout mais ne l'embrasse pas, préférant partir guerroyer avec le roi. Tout le monde oublie Briar. Les siècles passent et puis, un jour, une silhouette pose ses lèvres sur la momie, qui revient à la vie. Le royaume a perdu de sa splendeur et Briar ressemble davantage à Peau d'âne qu'à une princesse. Ce sont les débuts d'une aventure qui relève du cauchemar.

Les auteurs détournent les codes du conte de fées avec impertinence. Briar abandonne progressivement son innocence pour se transformer en guerrière badass, à l'instar d'une compagnonne d'infortune experte dans le combat. Le duo est d'ailleurs bientôt rejoint par un apprenti sorcier qui semble dépourvu de pouvoirs. Le lecteur se trouve ainsi plongé dans un monde familier mais Cantwell et Garcia prennent un malin plaisir à l'entraîner dans des chemins de traverse. Aucun temps mort, beaucoup de surprises, d'action et d'humour dans le récit du premier, que le second met en images avec son style élégant et souple.

Rick Remender & Max Fiumara : Sacrifice (tome 1)

Autre monde, autre ambiance. Le clair-obscur de Briar laisse ici place aux ténèbres. Quelque part à la campagne, une famille s'apprête à dîner. Le père récite une prière puis surprend un de ses fils qui, de dehors, l'épie par la fenêtre. Furieux, il s'en va le fouetter jusqu'au sang et l'enferme dans la grange. Le lendemain, un inquiétant équipage vient chercher l'enfant battu. Enchaîné, il rejoint d'autres enfants sous les fers. La petite troupe se remet en marche. Le soir, les prisonniers se laissent aller : certains pensent qu'ils vont être sacrifiés, d'autres assurent qu'ils sont des élus qui s'apprêtent à connaître le bonheur absolu.

Rick Remender signe un récit glaçant dans lequel des pauvres enfants sont les victimes de dieux qui n'ont que faire des populations qui les vénèrent. On ne peut d'ailleurs s'empêcher d'y voir une charge virulente contre les puissants, leur morgue, leur mépris... Là encore, le lecteur est happé par l'histoire qui fait autant référence aux légendes de l'Olympe qu'à Pinocchio. Superbe dessin de Max Fiumara, qui fait le choix d'associer des figures humaines avec des personnages anthropomorphes à tête de pigeon, d'orque ou de reptile. Malgré la splendide mise en couleur de Dave McCaig, son dessin dégage quelque chose d'inquiétant qui infuse l'histoire. Comme pour Briar, ce tome 1 se termine sur un cliffhanger qui annonce la couleur : la victime n'en sera plus une et gare à sa vengeance.

Wes Craig : Kaya - Les Lézardiers (tome 1)

C'est encore l'histoire d'un jeune prince, Jin, dont l'empire a été anéanti par des robots envahisseurs. Un enfant sauvé de la mort par Kaya, sa demi-soeur, une adolescente guerrière dotée d'un bras magique. Un enfant destiné à connaître un grand avenir selon une prophétie. Un gamin pénible selon sa protectrice. Le duo doit rejoindre la lointaine Ile aux moines, où Jin deviendra alors l'Elu d'or. Sur leur chemin, Kaya et Jin sont capturés par des Lézardiers.

Dans sa préface, Wes Craig (Deadly Class, avec Rick Remender) explique avoir réfléchi à cette saga pendant de longues années. Ce qui explique que l'histoire tienne la route. Elle est portée par un souffle épique mais reste centrée sur la relation conflictuelle qu'entretiennent Kaya et Jin. Les scènes touchantes qui en découlent font la force de ce premier tome prometteur.

Les albums sont enrichis par des galeries de couvertures alternatives, notes des auteurs et croquis préparatoires. De belles éditions pour trois sagas prometteuses.

Anderton

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