Les éditions Delcourt ont publié le deuxième tome tant attendu d'Arrowsmith. Dans cette BD pleine de rebondissements, Kurt Busiek et Carlos Pacheco nous plongent dans une uchronie où la guerre de 1914-1918 oppose des armées associées à des dragons, des loups-garous et des vampires !
Le récit se déroule en 1916. Cela fait un an que Fletcher Arrowsmith a quitté les Etats-Unis de Colombie pour rejoindre les troupes qui se battent sur le sol de Gallia, en Europe. Un an qu'il a perdu son meilleur ami, sa fiancée et ses illusions. Lieutenant au sein des Unités d'élite aérienne, il combat dans le ciel, accompagné d'un dragon. L'état-major lui confie une mission périlleuse : se faire capturer par les Prussiens afin de rejoindre un espion dans un camp de prisonniers. Le duo devra alors s'évader pour contrecarrer un plan ennemi qui pourrait signer la défaite des Alliés.
Après la guerre des tranchées et ses horreurs (lire notre chronique d'Arrowsmith tome 1), Busiek et Pacheco nous entraînent derrière les lignes ennemies. D'abord dans un camp de prisonniers puis dans les forêts de Souabe, parcourues par des loups-garous et peuplées de trolls. Des forêts en contact avec tout un inframonde, invisible à l'oeil nu mais qui se révèle pour qui maîtrise les bonnes incantations.
Ce deuxième volume de six épisodes (découvrez les premières planches) évoque autant La Grande évasion que Le Seigneur des anneaux. Les combats sanglants du front laissent place à un périple dans une contrée sauvage et inquiétante, où les affrontements se règlent à coups de magie. Le lecteur est pris par le récit et cet univers alternatif, à la fois étrange et familier, dont la richesse et la cohérence sont très convaincantes. Au fil des pages, beaucoup d'action et de découvertes, avec un zest de sexe en prime. Carlos Pacheco, décédé peu de temps après la parution de la série aux States, en 2022, sublime cette histoire prenante de son dessin souple et élégant. Kurt Busiek poursuivra-t-il la série avec un autre partenaire ? Fletcher Arrowsmith a de quoi vivre encore de belles aventures et ce serait également rendre hommage au fantastique travail du dessinateur espagnol.
Anderton
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