jeudi 15 avril 2010

Festival de Cannes 2010 : une sélection aride


Buzz : Ouh lala, sur le papier, la sélection du Festival de Cannes 2010 est aride et brille surtout pas ses partis pris radicaux et ses grands absents (Malick, Blier, Garcia, Moretti…). De toute manière, on s’en plaint tous les ans : l’année dernière, beaucoup d’habitués (Almodovar, Haneke, von Trier, etc) ; cette année, beaucoup d’inconnues. Le résultat ?

Thierry Frémaux : "Les effets de la crise [sur le cinéma], c'est maintenant que nous les observons le plus fortement". Au vu, sur le papier, hein, de la sélection, on ne peut pas lui donner tort. Mais c’est dans ces cas-là qu’on découvre des pépites…
Cannes 2010, ce sont donc 1665 long-métrages soumis au comité de sélection, soit 5 de moins que l'an dernier, pour 16 films en compét et 13 pays représentés.

Moteur !


Hors compét : un habitué - You will meet a tall dark stranger, de Woody Allen ; un novice - Wall Street 2 d’Oliver Stone ; et un ex-président, Stephen Frears, avec Tamara Drewe.


Ouverture :
- Robin des Bois, de Ridley Scott – retour à Cannes 33 ans après Duellistes, son 1er film !

- Hors la loi, de Rachid Bouchareb : la « suite » d’Indigènes, même équipe de comédiens, sur un sujet plus sulfureux
- Outrage, de Takeshi Kitano : le retour au premier plan d’un cinéaste perdu dans ses interrogations artistiques ?
- Copie conforme, d’Abbas Kiarostami, avec Juliette Binoche, par ailleurs présente sur l’affiche officielle. Ca sent le film d’AUTEUR à plein nez
- Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois. 15 ans après N’oublie pas que tu vas mourir, retour sur la Croisette du réalisateur du Petit Lieutenant. Avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale et Roschdy Zem – 2e film en sélection pour ce dernier
- Tournée, de Mathieu Amalric, en compet. 3e film d’un immense comédien, à la filmo de cinéaste encore confidentielle
- Biutiful d’Inaritu, avec Javier Bardem : annoncé depuis janvier, confirmé ! Après Amours chiennes et Babel, nous bouleversera-t-il autant ?

- La princesse de Montpensier, de Tavernier. Retour sur la Croisette depuis 1990, Daddy Nostalgie. Equipe renouvelée de comédiens (Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, et encore Lambert Wilson), sur un sujet historique intriguant…
- Loong noonmee raleuk chaat d’Apichatpong Weerasethakul, le chouchou des critiques des Cahiers et des Inrocks – cf leur classement respectifs des 10 films de la décennie. Wait and see
- Les 2 films-mystères : Un homme qui crie, de Mahamat Saleh Haroun en provenance du Tchad, et You my joy, de Sergueï Loznitsa en provenance d’Ukraine
- Fair Game de Doug Liman, avec Sean Penn et Naomi Watts, par le réal du 1er Bourne. Alléchant thriller sur fond d’Irak
- Poetry de Lee Chan Dong : immense cinéaste coréen, auteur de Peppermint Candy et Secret Sunshine, prix d’interprétation féminine à Cannes il y a 2 ans. Un sérieux candidat à la Palme
- The Housemaid de Im Sang-soo. L’autre grand cinéaste coréen, auteur du Vieux Jardin et de President’s last bang
- Another Year de Mike Leigh, avec son interprète de Vera Drake. Déjà Palme d’Or en 1996 pour Secrets et mensonges
- Soleil Trompeur 2, de Nikita Mikhalkov : ah, Nikita, va-t-on enfin te retrouver ?
- La nostra vita de Daniele Luchetti. Cinéaste faiblard et inégal. Mais qui peut surprendre.


Remarques à chaud :

- une seule question : mais où est donc passé Terrence Malick ??? Annoncé comme le Messie, rien pour le moment. Thierry Frémaux fait-il durer le suspense ? Réponse dans quelques jours car la sélection officielle devrait être "ajustée" d'ici au début du Festival.
- sélection française où brillent par leur absence Bertrand Blier (échaudé par Les côtelettes ?) et Nicole Garcia (échaudée par Selon Charlie ?)
- faible présence de l’Italie
- forte présence mexicaine

Et sinon, Godard, de Oliveira, Lodge Kerrigan se retrouvent à Un certain regard


Enfin, le jury :
Président : Tim Burton (ah bon, vous ne le saviez pas ?!), entouré de
- Alberto Barbera, directeur du Musée national du cinéma de Turin
- Kate Beckinsale, Underworld….Mouais…Heureusement qu’elle a d’autres atouts que sa filmographie !
- Emmanuel Carrere, écrivain (D’autres vies que la mienne), scénariste, ex-critique à Positif et à Télérama, fan de Bob Rafelson et Werner Herzog
- Benicio Del Toro, Prix d’interprétation à Cannes il y a deux ans pour Che
- Victor Erice, réal espagnol rtès discret, auteur de 2 chefs-d’oeuvre, Le Songe de la lumière et L’Esprit de la ruche
- Giovanna Mezzogiorno : le scandale de Cannes 2010, la sublime interprète de la femme cachée de Mussollini dans Vincere...


Travis Bickle

4 commentaires:

alexandre mathis a dit…

Pourquoi Giovanna Mezzogiorno est-elle le scandale de Cannes 2010?? Elle est sublime, joue magnifiquement, m'a bouleversé dans Vincere.
C'est peut-être le meilleur choix de l'année pour le jury !

TravisBickle a dit…

Ooops, tellement troublé par Giovanna, j'ai écrit n'importe quoi...Totalement d'accord avec toi, Alexandre : je voulais dire que le jury de Cannes 2009 l'avait scandaleusement ignorée. Et c'est effectivement le meilleur choix de l'année pour le jury !

alexandre mathis a dit…

ouf ! :)

Luna a dit…

Ajoutons que c'est le réalisateur Atom Egoyan qui présidera la Cinéfondation :)
(source : http://festival-cannes.canalplus.fr)