vendredi 12 décembre 2025

Noël 2025 : sélection de livres sur le cinéma

Livres cinéma Noël CINEBLOGYWOOD

Que lui offrir pour la Noël ? Un livre sur le cinéma, ou même plusieurs ! Cineblogywood te propose une sélection de onze ouvrages à déposer au pied du sapin. Du génie, du rire, de l'ego, de l'art, du business, de la fesse... il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. 


Dominique Besson : Affiches de cinéma (Citadelles & Mazenot, 77 €)

Réputé pour ses magnifiques ouvrages au grand format, l'éditeur de livres d'art nous régale avec ce volume qui passe en revue en 216 pages et 220 affiches 130 de cinéma. Français principalement, mais aussi américains, britanniques, allemands, italiens ou belges, les posters s'exhibent sur 31 x 40 cm. Autant dire qu'on en prend plein la vue. Tous les genres de films, tous les styles graphiques (peinture, montage photo...) sont représentés. Dominique Besson les regroupe en quatre grandes époques qu'il introduit par des textes édifiants pour ensuite laisser la place totale à l'image. "La conception des affiches est ainsi devenue un art dans tous les sens du terme, précise George Lucas dans la préface. Le défi est de frapper les esprits, de séduire (...)." Frappé, on l'est par la beauté de ce livre qui contient par ailleurs la reproduction d'une affiche grand format.

Jean-Paul Rappeneau, avec Kéthévane Davrichewy : Vive allure (Grasset, 20,90 €)

Quel beau titre ! Toute la vivacité du cinéma de Rappeneau s'y retrouve. Et paradoxalement, le cinéaste a pris son temps pour écrire, réaliser, monter chacun de ses longs-métrages : huit en 50 ans de carrière ! De sa vie, il évoque surtout son enfance, vécue dans la France occupée, entre un père austère, une mère amatrice d'art et un oncle fantasque. On découvre ensuite un jeune homme ambitieux, qui monte à la capitale, bien décidé à percer dans le cinéma. Du talent, un peu de chance, de belles rencontres : Alain Cavalier, Louis Malle, Edouard Molinaro, Claude Sautet, Truffaut, Chabrol. Et puis, Philippe de Broca, bien sûr. L'ami, le partenaire, l'antagoniste : leurs univers se télescopent, leurs films se répondent, parfois au grand agacement de Rappeneau qui trouve que L'Africain s'inspire beaucoup de son Sauvage et quand il apprend que de Broca veut lancer une adaptation de Cyrano de Bergerac alors qu'il travaille depuis longtemps sur un même projet. Rappeneau participe à l'écriture de plusieurs films de De Broca mais refuse d'être crédité car il trouve que son ami n'est pas assez rigoureux. Tout son contraire. Jean-Paul Rappeneau est d'une exigence absolue d'où sa "lenteur", ses crises de colère ou ses abattements sur les tournages quand rien ne se passe comme prévu. Quel plaisir de revivre les productions (souvent chaotiques) du Sauvage, des Mariés de l'An II et de Cyrano - les derniers films sont un peu expédiés. Ces mémoires auraient mérité d'être publiés dans un beau livre, accompagnés de photos et documents d'époque... Une prochaine fois, mais que Rappeneau ne prenne pas trop son temps.

Melvin Zed : Mad Max 2 Les Guerriers de la route (Editions Rififi, 54 €)

C'est le monster truck du livre de cinéma ! Passionné par la saga apocalyptique créée par George Miller, l'auteur a décidé de raconter en détail chacun des opus mettant en scène Max le bargeot. Après un premier tome qui a suscité jusqu'à l'admiration du cinéaste australien, le Zed a une fois de plus donné le max pour combler les fans d'un film devenu culte. Tel le guerrier de la route récupérant la moindre goutte d'essence sur son chemin, l'auteur s'est rendu Down Under pour récolter un nombre impressionnant de documents et clichés inédits. Moins taiseux que le conducteur solitaire, il a fait parler tous les survivants de cette aventure cinématographique hors normes. Résultat : un ouvrage somme, indispensable, qui aborde autant le tournage que la réception du film tout en en livrant une analyse critique pointue. Noël au Gibson... Mad Max au klaxon.

Bernard Stora : Dans le cercle rouge (Denoël, 26 €)

Avant d'être l'assistant de Jean-Paul Rappeneau (qui le cite dans ses mémoires), Benjamin Stora a été celui de Jean-Pierre Melville sur le tournage du Cercle rouge. Il en raconte le déroulement précis, jour par jour, en s'appuyant sur les feuilles de service qui annoncent le déroulé des scènes à tourner, les acteurs présents, le matériel et les accessoires nécessaires, etc. La lecture de ces documents est en soi passionnante. L'auteur en explique parfois certains termes (voiture-ventouse, installation américaine...). Il s'y réfère pour dérouler le fil de sa mémoire, quitte à laisser à de rares occasions quelques questions en suspens. Au-delà de ces fiches, Stora livre une description très précise de la personnalité étonnante de Jean-Pierre Melville. Le cinéaste y apparaît génial, mesquin, mégalomaniaque, généreux, cruel... On admire son approche unique de la mise en scène ; on le déteste quand il engueule ou ostracise ses collaborateurs, dans la plus totale mauvaise foi. Stora en fait aussi les frais. Un témoignage de premier plan, d'une grande qualité littéraire.

Philippe Lombard : Ça alors ! (La Tengo, 22 €)

Ça fait un bail que Philippe Lombard nous emballe avec ses histoires du cinéma. Avec cet ouvrage, il ajoute un sixième opus à sa grandiose "çaga" consacrée aux coulisses des grand et petit écrans. Six, ça aurait pu saouler salement ; seulement, voilà, ça continue de nous édifier et de nous divertir. Alors, Ça alors !, ça parle de quoi ? De castings étonnants, improbables, voire çacrément WTF ! Il est quand même question de Jerry Lewis partageant l'affiche avec Michel Blanc, de Jean Carmet donnant la réplique à Lee Marvin, de Jonathan Cohen doublant Brad Pitt, de Patrick Timsit faça Jean-Claude Van Damme, d'acteurs mainstream dans des films érotiques et d'actrices porno dans des films mainstream. En soi, ça détonne mais surtout, au-delà d'être un connaisseur pointu du 7e art, Philippe Lombard est un conteur captivant. Dans un style vivant et drôle, il déroule ses histoires en dix chapitres thématiques. Et c'est Mr Choubi qui met tout ça en page. Des pages colorées et riches en icono - photos et affiches détournées à gogo. Bref, voici un ouvrage qui sent le çapin... de Noël, bien sûr !

A lire du même auteur : 500 secrets de tournage (Hugo Image) et Almeria '68 (Hugo Doc).

Schnock n°56 - dossier La Boum (La Tengo, 17,50 €)

Pas question de passer la Noël sans Schnock ! On ne parle pas du tonton soûl et soûlant mais de "la revue des Vieux de 27 à 87 ans". Christophe Ernault et sa bande nous proposent à chaque numéro un big bazar joyeux et coloré (encore Mr Choubi à la D.A.) dans lequel on renoue avec des artistes cultes et des oeuvres iconiques. Ou un peu trop vite oubliés. Ce qu'on pensait ringard se révèle rock 'n' roll. On se mange un paquet de madeleines sans étouffer sous la nostalgie. Schnock cause aux anciens en parlant d'un temps que les moins de vingt ans vont apprendre à connaître. Le pénultième numéro a consacré son dossier à La Boum. Comme d'hab, foisonnant d'infos et de photos, avec des témoignages de première bourre. L'occasion pour les fans de replonger la main dans le paquet de chips de leur adolescence. Et pour les autres de réviser leur jugement. Sinon, le numéro 57 qui vient de paraître affiche Joe Dassin en couverture et remet un coup de projo sur Edwige Feuillère, Bernard Menez et les chansons de Noël. Ho ! Ho ! Ho ! (jolie poupée) 

My name is Orson Welles (La Table ronde, 44,50 €)

Incarnation du génie précoce, Orson Welles est un monstre sacré et un sacré artiste. Il revitalise le théâtre, bouscule la radio et révolutionne le cinéma. Et tout ça avant 30 ans. Citizen Kane n'en finit pas de surprendre et d'emballer le spectateur. Le chef-d'oeuvre dévore son auteur. Comme sur la mythique luge du jeune Kane, Welles dévale la suite de sa carrière, de films tronqués en projets abandonnés, d'interprétations brillantes en compromissions alimentaires. La Cinémathèque lui consacre une exposition jusqu'au 11 janvier. Cet ouvrage en est le catalogue. Complet, pointu mais accessible, riche en illustrations, photos, dessins, affiches... Le cadeau parfait pour mieux appréhender un artiste insaisissable.   

Robert Evans : Mémoires (Séguier, 24,90 €)

Il a sauvé Paramount, s'est souvent écharpé avec Francis Ford Coppola, a plus d'une fois failli se faire flinguer, a été accusé de meurtre, a couché avec beaucoup, beaucoup de femmes, célèbres ou non, a été un nabab à Hollywood avant d'en devenir le paria... Quelle carrière que celle de Robert Evans. Ses mémoires sont un sommet du genre. Lisez l'intégralité de notre chronique.

Hedy Lamarr : Ecstasy and Me (Séguier, 16,90 €)

Son nom, c'est Hedy ! (Les fans de Mel Brooks ont la ref). La plus belle femme du monde (comme on la surnommait au sommet de sa gloire) a aussi été une géniale inventrice. Dans son autobiographie, elle s'attarde peu sur ses talents scientifiques, préférant raconter en détail comment elle s'est imposée à Hollywood, en se tenant debout face aux producteurs et couchée avec une foultitude de partenaires. Il semblerait que ces mémoires aient été écrits par d'autres mains, qui en auraient rajouté dans le grivois. Reste que l'ouvrage offre un regard sans concession sur la grande époque des studios. Découvrez notre chronique complète.

Le Splendid par Le Splendid : Nous nous sommes tant marrés ! (Le Cherche Midi, 29,50 €)

Michel Blanc nous a quittés lorsque cet ouvrage partait sous presse, en octobre 2024. Cette deuxième édition, à nouveau établie sous la direction du journaliste Jean-Pierre Lavoignat, a été augmentée d'une dizaine de nouvelles pages où la troupe rend hommage au copain disparu et commente des photos inédites. C'est toujours aussi drôle et bien sûr, émouvant. Et puis, c'est pour la bonne cause puisque les recettes vont à la Fondation pour la Recherche médicale. Lisez notre chronique complète. 

Jacques Demange : Denzel Washington en toute(s) conscience(s) (Carlotta, 20 €)

C'est l'un des plus brillants acteurs - sans le limiter à une période donnée. "Denzel Washington ne se contente pas de jouer : il pense, construit, orchestre", résume Travis Brickle dans sa chronique du livre. Précision, retenue, densité émotionnelle, rigueur... la méthode du comédien est analysée et mise en perspective avec son environnement culturel et politique.

Anderton


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