mercredi 6 août 2014

After.Life : pour Neeson le glas

En DVD et Blu-ray : Etre enterré vivant dans un cercueil, c'est un cauchemar répandu. Quentin Tarantino avec Kill Bill 2 et Rodrigo Cortes avec Buried ont bien exploité l'horreur absolue que cela représente pour celui ou celle qui se réveille entre quatre planches (six, en fait). After.Life, édité par TF1 Vidéo, creuse un peu plus le concept.  

Anna n'est pas heureuse dans sa vie, malgré tout l'amour que lui porte Paul, son compagnon. Peut-être parce qu'elle est prof. Peut-être parce qu'elle ne sait pas ce qu'elle veut. Ou ne veut pas. Du coup, elle est à fleur de peau. Elle prend tout mal : une partie de jambes en l'air matinale, des néons qui s'éteignent dans le couloir désert de l'école, la demande de fiançailles de son petit ami. Le combo antidépresseurs + dispute + conduite sous la pluie lui sera fatale. Lorsqu'elle "se réveille", elle est allongée sur la table d'un funérarium. Eliot Deacon, l'embaumeur, lui apprend qu'elle est morte, qu'il a le don de parler avec les récents trépassés et qu'il va la "préparer" pour son enterrement. Anna refuse d'y croire. Tu m'étonnes.

Liam affûté 

En résumé, et sans balancer de spoiler, le film est articulé autour d'une question : Anna est-elle vraiment morte ? Le sujet n'est pas franchement original mais il y avait de quoi créer un honnête thriller. D'autant que l'embaumeur est interprété par le grand Liam Neeson. Il compose un personnage solitaire et taiseux, d'un calme absolu, hyper ordonné, au regard et à la voix rassurants. Il fait passer bienveillance en même temps qu'une forme d'ambiguïté qui interpelle de plus en plus le spectateur au fur et à mesure que progresse le récit. Je n'ai pas pu m'arrêter de penser à ce qu'il devait ressentir en tant qu'homme, lui qui a été marqué par le décès accidentel de son épouse, en mars 2009, quelques mois avant la sortie du film.

Et franchement, il n'y a que Liam qui tient la baraque. Christina Ricci (Anna) est transparente. Ok, ce n'est pas simple de jouer la plupart du temps allongée sur une table de dissection. Le plus souvent nue, d'ailleurs - ceux qui aiment l'actrice seront servis. Mais elle ne dégage aucune émotion, ne suscite aucune empathie... Sa dépression tape sur les nerfs, son calvaire nous est indifférent. Idem pour Justin Long (Paul), que j'aime pourtant beaucoup : il passe son temps à pleurer et on a envie de le gifler. Pas l'un pour rattraper l'autre.

Mauvaise directrice d'acteurs, la réalisatrice Agnieszka Wojtowicz-Vosloo ne se rattrape pas au niveau de la mise en scène. C'est plat, ça manque de rebondissements et quand il y en a, elle vendanges les effets. Et je passe sur les clichés de cette histoire à mourir debout. Liam Neeson sauve le film du naufrage ; on reste pour lui jusqu'au bout. Mais c'est vraiment pour lui.

Anderton


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