Artistes : Mardi 15 mars 16h30. Studios d’Orange Cinéma Séries. J'ai rendez-vous avec Charlie Adlard, le dessinateur british du génial comic book Walking Dead. Le bonhomme est venu en France pour une double promo : la sortie du 13e tome de la BD éditée chez Delcourt et la diffusion de la première saison de la série TV The Walking Dead, coproduite par Frank Darabont (Les Evadés, La Ligne Verte) et diffusée à partir du 20 mars, chaque dimanche à 20h40 sur Orange CinéChoc. Le site de la chaîne proposera d'ailleurs gratuitement les deux premiers épisodes dimanche 20 mars à 20h40 (version VF et VOSTF en haute qualité).
C'est donc avant l'enregistrement de l'émission Ciné, Séries et Cie, présentée par Sophie Soulignac (à qui Anderton claque une bise en souvenir d'un Festival de Cannes commun) que l'artiste nous reçoit, Fred de MyScreens et moi. La poignée de main est virile, le sourire carnassier, le teint rouge. Le sympathique Charlie est loin d’être un zombie. Ça tombe bien, moi non plus. Découvrez l'audio de l'interview ci-dessous. Magnéto, Serge !
Cineblogywood : Avez-vous été impliqué dans la production de la série ?
Charlie Adlard : Non, ils ne m’ont jamais demandé. Mais je n’ai pas demandé non plus à être impliqué. Parce que Walking Dead est une série réaliste, il n’y a pas vraiment de travail de conception à faire. Si on avait créé une œuvre de science-fiction ou d’heroic fantasy, je pense que je me serais davantage investi dans le design de la série. Mais là, où que la production aille, elle aurait choisi des décors naturels : pas besoin d’imaginer le design d’une maison ordinaire. Et pour les zombies, les meilleures recherches qu’ils pouvaient faire, c’était d’aller à la morgue pour voir les morts. Donc le mieux, c’était que je reste à dessiner la série chez moi et à respecter mes deadlines plutôt que de perdre mon temps pendant trois ou quatre mois à travailler sur la série pour finalement me rendre compte que je n’avais pas dessiné pendant trois ou quatre mois (rire). Mais je suis allé sur le tournage et j’ai joué un zombie.
Vraiment ? Dans la saison 1 ?
Dans le pilote. Mais je n’arrive même pas à me reconnaître ! C’était génial. J’ai passé une heure trente à me faire maquiller ; c’était un peu une perte de temps puisqu’on ne me voit pas vraiment dans l’épisode. Mais de mon point de vue, c’était sympa de passer une heure et demie dans une caravane climatisée plutôt que de rester dehors sous 35 degrés et 100% d’humidité, à Atlanta au mois de juin (rire).
La série colle beaucoup à vos dessins mais, en retour, est-ce que de les voir à l’écran vous a influencé par la suite, au niveau du style ou du découpage de vos planches ?
Non, non, non. L’avantage, c’est que j’habite dans une petite ville appelée Shrewsbury, dans le Shropshire, à 45 minutes au nord de Birmingham, en Angleterre. C’est très rural, très calme. Et je suis juste assis à faire mon truc. Je suis inconscient de tout ce phénomène autour de Walking Dead. Pour moi, c’est juste un jour comme un autre à ma table de dessin, à faire une nouvelle page. Je dessinais Walking Dead bien longtemps avant la série pour que je subisse une influence à mon tour. Je continue de dessiner Rick et les personnages de la même manière, sans chercher à les faire ressembler aux acteurs. La force du comic book et de la série, c’est qu’ils vont rester des entités séparées bien que connectées.
En parlant de l’Angleterre… Danny Boyle avec 28 Heures Plus Tard, Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost avec Shaun of the Dead et vous avec Walking Dead, vous avez contribué à renouveler l’univers zombie. Et vous êtes tous Britanniques. Comment expliquez-vous cela ? C’est à cause de la météo ou de la nourriture anglaise ?
(Rire) Oui, je vois bien un affreux jour de pluie avec tout le monde qui s’affaire dans un centre commercial sans âme, quelque part. Je crois que c’est une grosse coïncidence (rire) ! Vous avez mentionné Danny Boyle, Simon Pegg and co. Mais il y a dix ans, vous auriez parlé de Romero et de… j’essaie de trouver un autre réalisateur (rire) !
Romero !
Oui, Romero…
Et Zack Snyder !