mercredi 3 juin 2015

Halt and Catch Fire saison 1 : computers et coups de pute


En DVD et Blu-ray : Ah, les années 80, c'était l'âge d'or de l'informatique, te dis-tu, du haut de tes vingt ans. L'apparition des premiers ordinateurs personnels, l'essor des consoles de jeu... l'époque de tous les espoirs pour les programmeurs dans leur garage... Fol innocent ! Le monde de l'informatique, lors de cette décennie, c'était un champ de bataille où tous les sales coups étaient permis. La série Halt and Catch Fire, dont la saison 1 sort aujourd'hui en vidéo chez Wild Side, nous plonge au coeur des combats à base de codes, de cuites et de cul.

Welcome to the Silicon Prairie ! Au début des années 80 (et aujourd'hui, encore), le Texas abrite quelques sociétés spécialisées dans l'électronique et l'informatique, dont Cardiff Electric, la société (fictive) où débarque Joe McMillan. Ce commercial à l'extraordinaire bagout est prêt à tout pour tailler des croupières à son ancien employeur, le géant IBM. Son objectif : lancer un PC portable plus léger et plus puissant que tout ce qui se fait sur le marché. Il force la main de la direction et s'attache les services de deux équipiers un poil récalcitrants : Gordon Clark, un ingénieur mal dans sa peau, et Cameron Howe, une codeuse géniale mais asociale. 


Créée par Christopher Cantwell et Christopher C. Rogers, la série relate la genèse de l'informatique grand public comme s'il s'agissait d'un thriller. Pas besoin de maîtriser le Bios pour comprendre les enjeux, défis et difficultés auxquels est confrontée l'équipe de Cardiff Electric. Le code informatique, c'est le message crypté qui suscite la convoîtise ; la puce, le ventilateur, les diodes, ce sont les gadgets que manipulent les agents secrets. Sauf qu'ici, 007 est remplacé par 001. Ou 1001, ou 01010. Enfin, tu m'as compris.

CTRL+ ALT + Dallas !

Le projet de Cardiff se heurte aux intérêts des big companies, au premier rang desquelles IBM. C'est David contre Goliath. On découvre avec autant d'intérêt les pratiques commerciales et juridiques des sociétés que le microcosme nauséux de la vie de bureau, où l'on peut se faire virer pour une histoire de disquettes démagnétisées. CTRL+ ALT + Dallas ! Et pour corser l'affaire, Joe, Gordon et Cameron cachent de lourds secrets qui se révèlent ou semblent se révéler peu à peu.

Etrange trio pour une série qui te rend accro illico. Le commercial mystérieux et manipulateur est interprété par l'excellent Lee Pace, le méchant dans Les Gardiens de la Galaxie, vu également dans Le Hobbit et Pushing Daisies. Ambigu à souhait. Scoot McNairy incarne, lui, avec beaucoup de fragilité l'ingénieur qui se trimballe un gros échec pro et dont la vie de famille commence à court-circuiter. Quant à Mackenzie Davis, elle interprète la geek avant l'heure, une punk du code et des relations sociales. Trois êtres meurtris qui s'engueulent, se soutiennent, se tiennent sur leurs gardes ; trois personnalités complexes dont on attend l'explosion en vol mais qu'on espère voir réussir. 

La reconstitution des années 80 est très réussie, dans les décors, costumes et coiffures, et jusque dans la bande-son qui accompagne chaque épisode. Idem pour la photographie : beau travail sur les reflets et les perspectives. Bonne nouvelle, AMC a reconduit Halt and Catch Fire pour une deuxième saison. Fais rapido une mise à jour.


Sympathique idée de Wild Side : mettre le dossier de presse de la série, avec photos et trailer, sur une clé USB en forme de disquette. Le seul virus que ça m'a filé, c'est celui de la série !

Anderton


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