En DVD et Blu-ray : Précédé d’un gros buzz depuis plusieurs mois (présentation à Sundance, puis sélection au festival de Gérardmer), Moon alunit directement dans les bacs. Alors qu’une sortie en salles aurait permis d’en révéler toutes les beautés plastiques et cinématographiques. Vraiment dommage. Donc, par défaut, précipitez-vous sur le DVD de cette perle SF, signée David Bowie Jr, Duncan Jones.
Alone on the moon
La principale qualité de ce film SF, c’est sa modestie. Pas question de rivaliser avec 2001 ou Alien – même si les clins d’œil abondent. Alors que son père chantait Life on Mars, le rejeton filme Life on Moon – l’existence solitaire d’un space-worker, chargé de surveiller l’exploitation d’un minerai destiné aux besoins énergétiques de la terre. Alors qu’il s’apprête à regagner la Terre (femme et enfant l’y attendent depuis 3 ans), la machine s’enraye : hallucinations, sommeil douloureux…Surtout, suite à un accident du travail et la découverte d’un cadavre qui lui ressemble traits pour traits, apparaît dans la station un double de lui-même.
S’engage alors un formidable suspense métaphysique : qui est ce double ? D’où vient-il ? S’agit-il d’une ruse de l’ordinateur qui l’accompagne, Gerty, sorte de HAL bis, auquel Kevin Spacey prête sa voix asexuée et qui rappelle celle de son lointain ancêtre kubrickien ? Le film pose alors toute une série de questions vertigineuses en à peine 1h30 : qu’est-ce qu’un humain face à son clone ? Qui est le clone de l’autre ? Mais rassurez-vous : le film approche ces questions très simplement, sans longs discours ou dissertations pseudo-philosophiques.
De la SF adulte et sensible
A la fois thriller métaphysique et huis clos identitaire, Moon repose intégralement sur les épaule de son comédien principal, Sam Rockwell, qu’on n’avait pas vu aussi sobre depuis….bah, qu’on n’avait jamais vu aussi sobre, tout court !! Il est vraiment étonnant, instillant la dose de mélancolie et de dépression nécessaires à cette quête. Et livre une composition minérale, à rapprocher de celle de George Clooney dans Solaris ou de Bruce Dern dans Silent Running.
Bref, sens de la narration et de l’atmosphère (outre des décors lunaires toujours aussi glaçants et une musique entêtante de Clint Mansell, le compositeur attitré de Darren Aronofsky), casting irréprochable, c’est de la SF – allez, j’emploie les grands mots !- intelligente et sensible, adulte et humaniste. Et qui confirme l’adage selon lequel dans l’espace personne ne vous entend crier, ou pleurer…
Travis Bickle
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