lundi 4 juin 2012

Le Cinéma Guérilla selon Jérôme Genevray


A lire : Faire du cinéma, c'est à la portée de tout le monde. C'est ce que démontre Jérôme Genevray dans Cinéma Guérilla Mode d'emploi, publié aux éditions Dunod. Cet ouvrage bourré de conseils pratiques et de témoignages de professionnels (notamment Albert Dupontel, Lionnel Astier et Rémi Bezançon) détaille les mille et une façons de faire un film "avec les moyens du bord". Auteur-réalisateur-producteur de plusieurs courts (dont La Pomme d'Adam avec Bérénice Bejo, Catherine Marchal et Zoé Félix - cf la vidéo en fin d'article), Jérôme Genevray a accepté de répondre par mail à nos questions.

Cineblogywood.com : Vous montrez dans votre livre qu'aujourd'hui, grâce au numérique (caméras, appareils photos et même téléphones portables), tout le monde peut réaliser un film. Pour autant, quels sont les trois conseils de base que vous donneriez à quelqu'un prêt à se lancer dans l'aventure ?

Jérôme Genevray : 1) Bossez et rebossez votre scénario et le concept de votre film. La qualité d'un film ne se mesure pas à sa qualité technique (image, trucages, etc), mais à l'intérêt de l'histoire.
2) Travailler avec des comédiens. Prennez le temps de faire un casting. Vos amis ne sont pas forcément de bons acteurs. N'hésitez pas à faire des lectures, des répétitions, c'est le meilleur moyen d'être libre et en confiance pendant le tournage.
3) N'écoutez pas les grincheux. Faire un film, c'est vivre une grande et périlleuse aventure. Une des premières qualités d'un réalisateur est la pugnacité.


Le cinéma amateur - le cinéma guérilla, comme vous l'appelez - peut-il devenir une porte d'entrée vers le cinéma pro, distribué en salles ? Ces petits films indépendants sont-ils reconnus par les professionnels en France ?


Un film cesse d'être amateur lorsqu'il touche des spectateurs, peu importe le budget. Les films indépendants sont aujourd'hui reconnus par la profession, comme l'étaient les premiers films de la nouvelle vague (eux aussi des films indépendants). Nous vivons une époque passionnante, celle de la "nouvelle vague" numérique. Reste l'étape la plus délicate, qui laisse pas mal de films au bord de la route : celle de la distribution en salle.

Y a-t-il des cinéastes reconnus qui travaillent comme des ciné-guerilleros ?

Dans un certain sens, un réal comme Robert Rodiguez fonctionne comme un ciné-guerillero, mais avec de bons budgets. Le cinéma guérilla est donc moins une question de budget et plus de méthode de production. En France, nous avons plusieurs exemple de cinéastes guerilleros comme Quentin Dupieux (Rubber), ou Djinn Carrénard (Donoma). Je pense aussi à Gareth Edwards (Monsters), en Angleterre. Et j'espère, bientôt beaucoup d'autres !

Quels sont vos projets immédiats et votre ambition secrète (enfin, si vous répondez, elle ne le sera plus, hein) ?
Depuis plusieurs mois, je suis sur l'écriture d'un long métrage. Ou plus exactement, je travaille sur la description des personnages, de leurs conflits, de la trame dramatique, mais je n'ai pas encore écrit le scénario proprement dit. Pour faire une boucle sur la première question : l'écriture d'un scénario (ou de la continuité dialoguée, si vous préférez) intervient le plus tardivement possible dans l'écriture d'un film. Parallèlement, je soutiens la carrière de mon dernier court métrage, Zombie Chéri, avec Linh-Dan Pham et Pio Marmaï [cf. le teaser ci-dessous], récemment diffusé au Festival de Cannes, à La Semaine de la critique 2012, avec Canal+.
Mon ambition (pratiquement plus) secrète ? Adapter au cinéma une histoire de Victor Hugo : un des meilleures scénaristes des ces derniers siècles ;)

Merci à Jérôme pour sa disponibilité et pour son ouvrage très bien foutu. Bonne chance pour son adaptation de Victor Hugo : on espère qu'il a pu contacter son agent.

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Anderton 

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