lundi 25 juin 2018

Superman & Batman : renouveau et grand classique

A lire : Les deux héros les plus iconiques de DC Comics sont à l'honneur en ce mois de juin. Pour les 80 ans de Superman, Urban Comics publie le premier volume de Man of Steel tandis que Dargaud sort le deuxième tome de Batman The Dark Prince Charming.



Man of Steel volume I en impose. Pas seulement pour ses près de 500 pages mais aussi parce que ce récit en six épisodes consacre la vision d'un mythe par un immense artiste : John Byrne. Son talent a explosé chez le concurrent Marvel, d'abord avec les X-Men à la fin des années 70 puis avec les Fantastic Four, au début des années 80. En 1986, DC Comics lui propose de raconter à nouveau la genèse de l'homme d'acier. A la fois scénariste et dessinateur, Byrne respecte les canons de la saga tout en y apportant sa petite touche. Son Superman est loin d'être invincible tandis que son Clark Kent a un caractère beaucoup plus affirmé que le personnage timide et réservé auquel les lecteurs étaient alors habitués : ses qualités physiques en font même une star de l'équipe de football de sa fac. Pour justifier sa carrure, Byrne révèle que Kent fait de la muscu !

Man of Steel - John Byrne : planche tirée de la version originale

Autre particularité : Lex Luthor, l'ennemi absolu de Superman, apparaît moins comme un savant fou que comme un richissime businessman jaloux et malfaisant, qui annonce le Gordon Gekko du Wall Street (1987) d'Oliver Stone. Lois Lane, la collègue de Clark Kent au Daily Planet, se révèle un peu moins sympathique que dans les autres récits. Là encore, son arrivisme est typique des 80's marquées par le fric et la morgue. Le style de Byrne est d'ailleurs complètement ancré dans son époque.

On se délecte à (re)vivre la naissance de l'homme d'acier, depuis son départ de Krypton jusqu'à son installation à Metropolis, en passant par sa jeunesse à Smallville. Il croisera la route de quelques vilains mais aussi de Batman et des Teen Titans. Byrne excelle tout autant à brosser la psychologie des personnages qu'à mettre en scène des combats spectaculaires. Les six épisodes sont complétées par d'autres histoires de Superman signées John Byrne ou Marv Wolvman et Jerry Ordway. Ce beau recueil est un must have.


On l'attendait, ce deuxième tome de Batman The Dark Prince Charming. Enrico Marini nous avait emballés avec le premier opus, publié en novembre 2017 (lire Batman par Marini : un premier album réussi). Il mettait en scène un duel entre Batman et le Joker sur fond de kidnapping d'enfant. Ambiance lugubre jusque dans le choix des couleurs. Pour conclure son récit, Marini enchaîne les séquences d'action spectaculaires, dans un style très cinématographique. La petite fille apeurée affirme son caractère. Catwoman et Harley Quinn passent un peu au second plan, même si leurs postures lascives retiennent l'attention. C'est que l'auteur se concentre sur l'affrontement entre le sombre justicier et le clown dément. Avec un ultime rebondissement.

Marini a réussi le pari d'apporter un regard neuf sur Batman (qui ouvre d'ailleurs de belles perspectives) en conservant son style propre, tout en puissance et sensualité. Lecteurs inconditionnels et occasionnels y trouvent leur compte. J'espère que cette expérience heureuse donnera envie à Marini de poursuivre sa plongée dans l'univers super-héroïque.

Anderton


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