vendredi 3 novembre 2017

Batman par Marini : un premier album réussi

A lire : DC Comics et Dargaud ont associé leurs talents pour permettre à Enrico Marini de donner sa vision du Dark Knight. Le premier tome de Batman, The Dark Prince Charming 1/2, tient toutes ses promesses.



Sexe et violence. L'oeuvre de Marini est traversée par Eros et Thanatos. Jamais gratuitement. Les aventures qu'il dessine sont pleines de souffle et de fureur, qu'elles se déroulent dans le passé (Les Aigles de Rome, Le Scorpion, L'Etoile du désert), un présent fantastique (Les Rapaces) ou un futur qui l'est tout autant (Gypsy). A l'aise dans tous les genres, Marini sait mettre en scène des séquences spectaculaires sans qu'elles ne cannibalisent le récit, ni n'étouffent les personnages.
 
Son entrée dans l'univers de Batman présageait le meilleur. Après tout, des héros capés, il en a couchés plus d'un sur son papier à dessin. Des beaux gosses et des beautés renversantes, aussi. Bruce Wayne n'était donc pas un étranger pour lui. La question était plutôt de savoir s'il arriverait à se plonger dans l'ambiance sombre et glauque de Gotham. Lui, dont les récits font souvent la part belle aux grands espaces, a prouvé avec Les Rapaces qu'il était tout aussi à l'aise dans les ténèbres. Dès la première page de The Dark Prince Charming, le ton est donné. Au fond d'un tunnel traversé par les rats, une cellule dans laquelle est prisonnière une fillette. Son geôlier : le Joker. Lugubre. Pour le coup, le dessin de Marini viendrait presque atténuer ce prologue abject, et c'est tant mieux.
 
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L'auteur a compris que Bruce Wayne est un jetsetter torturé et que son pire ennemi est une ordure intégrale. Le héros n'est pas présenté de manière glorieuse mais le kidnapping de cette enfant va lui donner l'occasion de justifier son statut de justicier. Qu'importe les moyens employés. Quant au Joker, il fait montre de sa folie furieuse à chacune de ses apparitions. Harley Quinn et Catwoman sont de la partie, le commissaire Gordon aussi. Le risque était de tomber dans l'étalage de citations. pas le genre de Marini, pour qui l'histoire passe avant tout. Le fan de Batman s'y retrouve, de même que celui d'Enrico Marini : son trait sensuel et souple, ses couleurs directes où l'ocre domine, font de cette aventure un page-turner. Et l'ultime planche laisse le lecteur sur sa faim.
 
Un bel album complété par quelques pages d'esquisses et dessins préparatoires. Vivement le tome 2.
 
Anderton

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