En Blu-ray et DVD : HBO n'est pas mort. Malgré la fin de Game of Thrones et l'essor de Netflix, Amazon Prime, Disney+ & co, la chaîne continue de proposer des séries TV ambitieuses et réussies. Désormais disponibles en vidéo, Watchmen et Perry Mason en apportent l'éclatante preuve.
Ambition
Si chaque série aborde un genre différent - la science-fiction pour Watchmen et le polar pour Perry Mason -, si la première imagine une suite et la seconde le fondement d'une vocation, elles partagent quelques points communs. D'abord, l'ambition. Celle que HBO impose à ses productions depuis des décennies. Cela se ressent dans les décors et les costumes, qui inventent ou revisitent une époque, ainsi que dans les effets spéciaux, la photo et la musique. Tandis que le jazzman Terence Blanchard a signé un score digne d'un film noir pour Perry Mason, Trent Reznor et Atticus Ross (Nine Inch Nails) ont composé la partition aux relents Bladerunneriens de Watchmen, qui se mêle avec bonheur à une B.O. allant de Mozart aux Beastie Boys, en passant par les Temptations, Dolly Parton, Desmond Dekker et David Bowie. A la réalisation des épisodes de PM, le vétéran Tim Van Patten (Boardwalk Empire, Black Mirror, Deadwood, Game of Thrones, The Pacific, Rome, Sex and the City, The Sopranos, The Wire) et la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven (Mustang).
Histoire
L'autre point commun, c'est que chaque série éclaire à sa manière les recoins les plus sombres de l'Histoire américaine. Perry Mason nous plonge au coeur de Los Angeles en 1931 : dans une ambiance digne d'une oeuvre de James Ellroy, on découvre une "nouvelle Babylone" gangrenée par le vice, la violence et la corruption. La Grande Dépression qui s'abat sur le peuple n'empêche pas Hollywood de faire la fête, ni les sectes de prospérer. Avec Watchmen, le showrunner Damon Lindelof poursuit le récit inventé par Alan Moore et Dave Gibbons quarante ans après les faits contés dans le roman graphique. Il imagine une uchronie proche du contexte américain actuel, à savoir l'existence d'un racisme endémique, la menace des suprémacistes blancs, l'omnipotence de grandes corporations qui contrôlent notre vie quotidienne... C'est d'ailleurs intéressant de constater que chaque show revient sur des événements oubliés de l'Histoire américaine : le massacre raciste de Tulsa en 1921 dans Watchmen ; le scandale de Fatty Arbuckle et le rapt tragique du bébé Lindbergh revus dans Perry Mason. D'où des ambiances sombres, dures. Les personnages sont broyés par un système oppressif et injuste.
Casting
Le succès des séries repose aussi, bien évidemment, sur leur casting. Regina King (The Leftovers) et Matthew Rhys (The Americans) en sont les stars incontestées : ils apportent leur intensité et leur humanité mais sans jamais jouer "solo". Ils s'intègrent à un ensemble composé de sacrés talents, où vedettes confirmées (John Lithgow dans Perry Mason ; Jeremy Irons, Louis Gossett Jr et Don Johnson dans Watchmen) côtoient de solides seconds rôles : Juliet Rylance, Chris Chalk, Shea Whigham et Tatiana Maslany dans PM ; Jean Smart, Tim Blake Nelson, Hong Chau, Yahya Abdul-Mateen II dans la série d'anticipation. A noter que l'acteur britannique Andrew Howard joue dans les deux séries un flic peu recommandable.
Chaque coffret contient une pelletée de bonus : featurettes sur les effets spéciaux et le tournage, présentation des personnages, etc. Deux "pépites" : la conférence donnée par l'équipe de Watchmen au Comic Con et l'interview de Matthew Rhys par Robert Downey Jr (producteur exécutif de Perry Mason).
Anderton
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