En Blu-ray et DVD : Après une première saison haletante, Narcos Mexico nous revient avec dix nouveaux épisodes qui s'inscrivent dans la même lancée. La série, produite par Gaumont, diffusée sur Netflix et désormais disponible en vidéo, propose dix nouveaux épisodes qui associent action et réflexion géopolitique tout en faisant la part belle aux personnages.
Dans la saison 1, on découvrait comment Felix Gallardo, un petit flic de l'Etat pauvre du Sinaloa, parvenait à devenir un baron de la drogue et à créer une fédération des narcotrafiquants mexicains. Dans cette saison 2, on comprend que "el patron", fasciné par l'histoire de l'empire romain, est décidé à poursuivre l'expansion de son juteux business. Pour cela, il doit essayer d'inverser le rapport de force avec ses fournisseurs colombiens, maintenir l'unité auprès de ses lieutenants à couteaux tirés, s'assurer une protection au plus haut niveau de l'Etat mexicain et enfin, déjouer le plan de l'agence anti-drogue américaine (l'opération Leyenda) qui en a fait sa priorité depuis l'assassinat de son agent Kiki Camarena.
Le bourreau de Leyenda
C'est beaucoup pour un seul homme, avide de pouvoir au point de négliger sa famille et ses associés. Le spectateur a beau être horrifié par les agissements de Gallardo, il est fasciné par l'interprétation de Diego Luna, qui fait passer avec une économie de gestes et un excès de cigarettes un mafieux en proie aux doutes et à la peur mais dont l'intelligence parvient à le sortir de bien des situations périlleuses. C'est d'ailleurs une des grandes réussites de la série créée par Chris Brancato, Carlo Bernard et Doug Miro : on vibre autant pour les agents de la DEA que pour les barons de la drogue. Cette fois-ci, face à Gallardo se tient l'agent Walt Breslin (également narrateur). L'acteur Scoot McNairy en fait un enquêteur implacable et prêt à tous les débordements pour coincer les membres du cartel. Son ambiguïté morale est dévoilée en même temps qu'un drame personnel qui le ronge.
D'ailleurs, chaque personnage révèle ses failles, ses questionnements et ses démons intérieurs. Cette deuxième saison met ainsi au premier plan certains "seconds couteaux", comme El Chapo ou Pablo Acosta, plus bandit que narco. Ces caractères prennent vie (et la perdent parfois) grâce à un formidable casting, où l'on retrouve avec plaisir José Maria Yazpik et Teresa Ruiz.
Nous voici donc happés par dix épisodes riches en rebondissements et qui nous révèlent le rôle ambigu joué par l'Oncle Sam dans sa lutte contre la drogue... et le communisme. On aurait aimé que le coffret propose des bonus pour éclairer cette sale période. Reste que la série se suffit à elle-même, avec ce crescendo qui nous amène jusqu'à une victoire à la Pyrrhus (je ne vous dis pas pour qui) et qui annonce une saison 3 d'ores et déjà passionnante.
Anderton
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire