samedi 1 juillet 2023

Superman ne vaut pas un clou !

Justice League Faute d'un clou BD comics CINEBLOGYWOOD

Et si un simple clou avait décidé du destin du plus célèbre super-héros ? C'est le point (la pointe) de départ du récit complet Faute d'un clou (1998), écrit et dessiné par le grand Alan Davis et qu'Urban Comics a la bonne idée de ressortir dans un recueil, avec sa suite.


Le clou en question crève le pneu de la voiture du couple Kent, qui reste à la maison et ne voit pas s'abattre non loin le vaisseau qui abrite le bébé Kal-El en provenance de Krypton. Les années ont passé, Superman n'existe pas mais la Justice League doit faire face à une violente attaque d'un des leurs, Oliver Queen. Rendu invalide à la suite d'un combat, Green Arrow s'en prend à ses anciens partenaires, qu'ils qualifient de "méta-humains" et de "conquérants extra-terrestres". Batman, Wonder Woman, The Flash, Green Lantern et consorts débattent pour savoir si leur camarade est manipulé tandis que leurs ennemis s'en donnent à coeur joie.

Alan Davis brosse une réalité alternative dans laquelle les champions d'hier sont désormais honnis... et désunis. Chacun essaie à sa manière de mettre un terme à ce chaos mais ni la diplomatie de Wonder Woman, ni l'approche brutale de Batman ne fonctionne. Flash sur Terre, Aquaman dans l'océan, Green Lantern dans l'espace échouent à ramener la paix et l'harmonie. D'autant que des puissances phénoménales s'activent et parviennent à contrecarrer la moindre initiative individuelle.

Faute d'un clou est un récit dense, rythmé, foisonnant, dans lequel se croisent et s'interpénètrent les histoires de chaque super-héros. On ne compte plus les personnages principaux, pas plus que les innombrables seconds couteaux. L'auteur britannique s'en donne à coeur joie, revisitant l'univers DC privé de son plus grand héros/héraut. C'est une belle occasion pour un lecteur occasionnel de comics de découvrir les grandes figures de l'éditeur américain. D'autant que l'histoire réserve de multiples rebondissements et tout autant de séquences d'action.

Quant au dessin de Davis, il est particulièrement adapté au plus grand public : son trait clair et souple ainsi que sa mise en page énergique font de cet album un page turner (découvrez les premières planches). Tout le récit tend à faire cruellement ressentir l'absence de Superman, jusqu'au... clou du spectacle. L'album est complété par Un autre clou, une "suite" datant de 2004, que j'ai trouvée plus confuse. Reste que, comme dans le premier opus, l'art d'Alan Davis nous emporte dans un tonique blockbuster sur papier. L'auteur a produit ces deux récits pour nous procurer du plaisir. Pari réussi.

Anderton


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