lundi 30 mars 2009

Southland Tales : démesurément excessif

En DVD : Un peu moins d'un an après sa présentation au Festival de Cannes, Southland Tales sort en Blu-ray et DVD chez Wild Side Video... sans être passé par les salles françaises.
Un "direct-to-video" qui s'explique probablement par l'accueil réservé, voire hostile, qu'avaient réservé les festivaliers au deuxième film de Richard Kelly.
Le réalisateur de Donnie Darko avait d'ailleurs revu sa copie et apporté des modifications au montage de son film après avoir reçu une douche froide sur la Croisette. Presque un an après donc, loin des excès cannois, nous pouvons juger tranquillement d'une oeuvre qui se veut atypique et ambitieuse.
Southland perd le Nord
Ambitieuse par son propos puisque Southland Tales nous plonge dans une Amérique frappée sur son sol par un attentat nucléaire. La troisième guerre mondiale fait rage : les G.I.'s se battent sur tous les fronts de l'Axe du Mal, de l'Iran à la Corée du Nord. Conséquence : le pétrole se fait rare mais le groupe US-Ident a mis au point un générateur d'énergie inépuisable. Une invention qui affecte la réalité même du monde.
Pas clair ? C'est le premier reproche que l'on peut faire au film. L'histoire est très dense et confuse. On perd pied rapidement et on s'accroche donc aux personnages. Pas simple car ils sont pléthore. Et leurs motivations sont, comment dire, absconces. Nous voilà largués.
Ni sympathie, ni empathie
Certes, la mise en scène est inspirée. Les plans sont léchés et certaines séquences s'avèrent envoûtantes. Mais cette beauté formelle laisse froid, finalement. Idem pour les prestations des comédiens : Dwayne Johnson aka The Rock et Seann William Scott sortent des rôles dans lesquels on a l'habitude de les voir. Et s'en sortent bien. A l'inverse, Sarah Michelle Gellar et Justin Timberlake peinent à s'imposer dans leurs rôles respectifs de star du X et de vétéran camé.
Mais voir ces personnages s'agiter ne suscite ni sympathie, ni empathie. Et 2h18 plus tard (pour la version DVD, 2h24 pour la version Blu-ray !*), je ne savais trop quoi penser de tout ça. Richard Kelly s'est-il complètement planté ou a-t-il dix ans d'avance ? Une chose est certaine : c'est un réalisateur avec une vision originale mais il a été victime du syndrome du petit génie à qui les studios ont un peu vite dit oui à tous les caprices. J'espère qu'il va se ressaisir pour son prochain film.
* Précision de l'éditeur : "Pour des raisons de norme image, la vitesse de défilement d’un film en DVD et celle d'un film en Blu-ray diffèrent (25 images/secondes pour le DVD, 24 images/secondes pour le Blu-ray), rendant ainsi les durées d’un même film sur les deux supports sensiblement différentes, de quelques minutes. Il s’agit bien ici à chaque fois de la même version du film". Dont acte. Cela m'apprendra à vouloir faire le mariole.
Anderton

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