En Blu-ray : La rentrée vous fait grincer des dents ? L'Atelier d'images va vous donner les crocs ! L'éditeur sort en effet dans un sublime écrin une magnifique version du film culte de John Landis, j'ai nommé : Le Loup-garou de Londres (An American Werewolf in London, 1981). Trois éditions bourrées de suppléments en prime. De quoi hurler de plaisir.
Deux jeunes Américains en vadrouille en Europe. Sac sur le dos, David et Jack se retrouvent à faire de la randonnée au fin fond de la campagne anglaise. Pas la verte campagne, avec ses jolis jardins fleuris, non, la lugubre, avec ses landes pelées à perte de vue. En plus, il fait un froid médiéval. Le duo s'arrête dans le pub d'un patelin paumé. Sale ambiance, méchants regards. Les voilà rapidement repartis au coeur d'une nuit d'encre, que transperce difficilement la pleine lune. Plaisantant pour se donner du courage, ils oublient le conseil donné par un des locaux au pub : restez sur la route. David et Jack sont perdus au beau milieu de la lande. Un hurlement inhumain déchire l'obscurité. Ils accélèrent. Un grognement féroce se rapproche. Une bête les attaque. David se retrouve à l'hôpital, sévèrement blessé. Jack n'a pas survécu. Pas besoin de spoiler le film puisque son titre est clair : le fauve en question était un loup-garou. David redoute désormais l'apparition de la prochaine pleine lune.
La première fois que j'ai vu Le Loup-garou de Londres, c'était sur une cassette VHS, au milieu des années 1980 (tout comme j'ai découvert Wolfen, Hurlements, Dressé pour tuer pour ne rester que dans le genre lupo-canin, quelle époque !). Vacances de la Toussaint dans une vieille baraque sur la côte Atlantique. Il faisait nuit et dehors, la mer et le vent faisaient un bruit d'enfer. Délicieux frissons adolescents qui ont viré au choc. Cette comédie d'horreur, ou ce film d'horreur aux accents comiques, m'avait emballé par son ton, ses moments de tension aiguë, ses scènes choc, dont évidemment l'incroyable transformation de David en loup-garou, filmée en pleine lumière. Du jamais vu !
Drôle de genre
Quarante ans plus tard, le film n'a pas pris une ride. Et je l'ai redécouvert grâce à un master de toute qualité. John Landis met son art de la mise en scène au service d'un récit qui joue avec les codes du film d'horreur. Entre hommage et irrespect, le réalisateur mêle suspense, gore, humour et un poil d'érotisme pour nous faire vivre -parfois en même temps- tout un tas d'émotions dont on peine à se remettre d'une scène à l'autre. Les maquillages de Rick Baker sont entrés dans la légende. Souvent copiés (y compris par Rick Baker lui-même, notamment pour Thriller), ils restent inégalés à ce jour. La métamorphose suscite le même mélange d'effroi et de fascination qu'à la sortie du film. Landis et Baker ont mis au point une séquence inoubliable. On n'oublie pas le pastiche hilarant de film porno (intitulé évidemment See You Next Wednesday) et un final grandiose tourné à Piccadilly Circus même !
David Naughton et Griffin Dunne continuent de nous charmer. Si le second a davantage de présence à l'écran que le premier, Naughton est finalement parfait pour incarner ce jeune homme naïf, aussi paumé par ce qui lui arrive que par son séjour dans ce vieux pays aux moeurs étranges (le zapping de la télé anglaise...).
Triple édition
Pour célébrer ce chef-d'oeuvre, L'Atelier d'images lance trois formidables éditions. Chacune propose le film en haute définition, accompagné d'un Blu-ray qui regorge de bonus passionnants, dans lesquels Landis, Baker et les acteurs s'expriment longuement. En plus des suppléments réalisés Outre-Manche et Outre-Atlantique, le cinéphile a également le droit à une analyse complète signée par l'excellent Philippe Guedj ainsi qu'à un entretien de John Landis issu du très bon doc réalisé par Jean-Pierre Lavoignat et Christophe d'Yvoire et dont on vous avait parlé ici. Limitée à 1981 exemplaires, l'édition Prestige (dont la photo illustre cet article) comprend, en plus du disque UHD et du blu-ray de bonus, deux livrets, une affiche et quelques goodies. De quoi transformer le cinéphile en loup de Tex Avery !
Anderton
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