Buzz : Qui l’eût cru ? Un Sherlock des temps modernes, usant sans modération de son téléphone mobile comme d’une loupe, et un Dr Watson, médecin de guerre traumatisé, plongés tous deux dans les aventures de Sir Arthur Conan Doyle. Quasi impossible, et pourtant, Steven Moffat et Mark Gatiss l’ont fait. Le scénariste écossais (et ça s’entend !) est venu mercredi 15 janvier nous présenter un avant-goût de la deuxième saison de Sherlock, produite par sa femme Sue Vertue et diffusée en Angleterre sur BBC1.
Petite saison, puisque le format choisi, et plutôt original, ne comporte que trois épisodes. Et le troisième épisode est diffusé justement ce samedi 3 mars à 20h35 sur France 4. Mais on en a pour sa curiosité. 90 minutes chaque fois d’énigme policière qui n’a pas pris une ride.
La présentation s'est donc déroulée mi-janvier dernier dans les locaux de France Télévisions. Invitée par la charmante Maylis, d’Allociné, j’étais dans la salle pour examiner de près, le créateur de cette série on ne peut plus surprenante.
Pour résumer : Sherlock, détective névrosé, à l’intelligence limite autiste et à l’égo surdimensionné, rencontre son nouveau colocataire le Dr Watson. Ils font ami-ami et se lancent dans des énigmes dignes des Experts. Par une logique quasi surnaturelle et un flair digne d’un épagneul, Sherlock Holmes va résoudre des affaires criminelles sur lesquelles le pauvre policier Lestrade bloque désespérément.
Héros mutants
Le "couple", formé par Benedict Cumberbatch et Martin Freeman, est drôle et intriguant. D’une sexualité ambiguë - difficile de définir celle de Sherlock même si Watson se défend "d’être de la jaquette" et se révolte férocement à la moindre allusion - ces héros mutants du XXIe siècle sont d’une incroyable crédibilité.
Sherlock est jeune, séduisant et totalement désintéressé par la gente féminine où quoique ce soit de la vie matérielle. Son intérêt ne se porte que sur les faits les plus insolubles. Les "cold cases", en sorte ! Rien ne l’excite plus qu’une affaire morbide. Le détective prétentieux, arrogant, négligé, et mystérieux est autant détestable que subjuguant. La force du personnage, c’est son cerveau électronique. D’où l’intérêt d’en faire une série adaptée à notre époque. Le réalisateur a eu l’idée intéressante d’afficher à l’écran, les pensées et les SMS omniprésents dans la série. Sherlock, cherchant ses renseignements sur smartphone, c’est ingénieux et tellement moderne !
Au centre : Steven Moffat
"No comment !"
Plus on avance dans les épisodes, plus les personnages évoluent et passent par différentes émotions. Dans le S02E01, Holmes est confronté à l’amour avec l’apparition d’Irène Adler. Dans le S02E02, il rencontre la peur avec (nous a confié Steven Moffat) l’adaptation du Chien des Baskerville. Dans le dernier épisode de la saison 2, il semblerait que la mort soit encore au rendez-vous sous les traits du psychopathe Moriarty, l’ennemi juré de Sherlock Holmes.
Interrogé sur l’adaptation de Guy Ritchie, le scénariste a trouvé Sherlock Holmes intéressant et plutôt réussi pour une version hollywoodienne ! La série britannique, elle, connaît un tel succès que CBS s’intéresse de très très près à une adaptation américaine (on apprendra fin février que Lucy Liu incarnera Watson dans cette adaptation baptisée Elementary !). A cela, Steven Moffat préfère répondre : "No comment".
Mrs Peel
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