vendredi 2 septembre 2022

Summer 1982 : The Thing, Tron et Le Monde selon Garp (5/7)

The Thing John Carpenter Kurt Russell CINEBLOGYWOOD

En salles [première publication le 24/08/2012 et mise à jour le 2/09/2022] : L'été 1982 (découvrez notre dossier), l'été des films cultes aux States. La preuve avec ces ultimes sorties du mois de juillet. Mais pour certaines oeuvres, la fanbase a été longue à se mettre en place...



The Thing de John Carpenter

Voici l'exemple parfait d'un remake meilleur que l'original. Et pourtant La Chose d'un autre monde (The Thing From Another World, 1951), d'Howard Hawks, était déjà un film bien angoissant. Mais là, avec The Thing, John Carpenter a fait montre de génie. N'ayons pas peur des mots. Il n'y a rien à jeter dans ce film. Cette histoire d'une communauté de scientifiques, isolés dans une base de l'Antarctique et confrontés à un extra-terrestre caméléon, n'a pas souffert du temps qui passe.

Les effets spéciaux "mécaniques" de Rob Bottin sont spectaculaires et participent au choc visuel et émotionnel que provoque le film. Entre ces brusques accès de violence gore, une tension permanente, qui va crescendo, grâce à une mise en scène chirurgicale et au jeu des acteurs, tous dans le ton. Avec toujours un Kurt Russell (barbu) au sommet de sa coolitude. Jamais l'action ne prend le pas sur la psychologie des personnages. Au contraire, comme l'alien du film, elles s'interpénètrent pour former un tout monstrueusement réussi.

Et pourtant, le film se vautre au box-office (13,8 millions de dollars de recettes). Les fans sont alors peu nombreux mais acharnés. De cette époque, je me rappelle le dossier fourni dans la défunte revue L'Ecran Fantastique. Et puis, le cercle des fidèles s'est élargi, en même temps que l'oeuvre de John Carpenter était revalorisée par les critiques. Aujourd'hui, The Thing fait l'unanimité. Comme quoi...


Tron de Steven Lisberger

Lorsque Tron sort sur les écrans, la claque visuelle est telle que la presse présente son réalisateur, Steven Lisberger, comme le nouveau Spielberg ou le nouveau Lucas. Mais Lisberger ne partage avec Spielberg que le prénom : il ne se hissera jamais au même niveau que ses glorieux aînés. Just a one movie wonder.

Tron n'en demeure pas moins révolutionnaire : il fait entrer le cinéma dans l'ère du numérique - dans la forme comme dans le fond. Pour la première fois, le héros d'un film est un informaticien (Jeff Bridges) ! Le succès du film sera progressif et la production Disney finira par engranger 33 millions de dollars de recettes. En France, c'est au mois de décembre que le duel E.T. - Tron se déroule. J'ai des souvenirs de grands boulevards parisiens sous les illuminations de Noël, le froid vif, l'odeur des marrons chauds en sortant du Grand Rex ou du Max Linder, après un émerveillement sur écran géant. La nostalgie, camarade...


A armes égales (The Challenge) de John Frankenheimer

Je garde un vague souvenir de ce film découvert en salle, ou plus vraisemblablement grâce à mon vidéoclub. Un souvenir plutôt positif d'une bonne série B d'action avec pour toile de fond la société japonaise, entre traditions et modernité toussa toussa. Avec sa coupe de cheveux, son kimono et son sabre, Scott Glenn a presque des faux airs de Luke Skywalker badass. Son personnage se trouve mêlé à un duel entre deux frères qui se disputent l'héritage d'un précieux sabre. Derrière la caméra, Frankenheimer fait le job. Toshiro Mifune est au générique, Jerry Goldsmith signe la musique. Cela me dirait bien de revoir le film, tiens.


Le Monde selon Garp (The World according to Garp) de George Roy Hill

Réputé inadaptable, le roman de John Irving trouve en Steve Tesich (Georgia, L’œil du témoin) le scénariste idéal. Qui est parvenu à synthétiser ce monde fantasmagorique et déjantée, créé par ses propres personnages. Une véritable symphonie de groupe qui se présente comme une radiographie excentrique de l’Amérique perdue de l’après Vietnam, brillamment orchestrée par George Roy Hill (L'Arnaque, Butch Cassidy et le Kid). Et qui révèle un trio d’acteurs alors à l’orée de leur carrière, et plutôt sobres : Robin Williams dans le rôle de Garp, un écrivain en mal de vocation, dépassé par les événements ; Glenn Close, dans celui de sa mère, infirmière mère couveuse, féministe sur le tard ; et surtout John Lithgow, dans le rôle d’un entraîneur de football transsexuel déterminé à aller jusqu’au bout de son changement d’identité.

Rarement visible depuis sa sortie, mériterait le coup d’œil, ne serait-ce que pour vérifier le savoir-faire de George Roy Hill.



Anderton avec Travis Bickle pour la chronique sur Garp

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