mercredi 22 août 2018

Cocoon : rencontres du troisième âge

En DVD et Blu-ray : Disponible en vidéo, Cocoon (1985), réalisé par Ron Howard, mérite d'être (re)découvert. Pour au moins 5 raisons.


1) Un film de science-fiction humaniste

En Floride, trois septuagénaires quittent chaque jour leur maison de retraite pour aller se baigner dans la piscine d'une villa mitoyenne inoccupée. Mais voici qu'un beau jour, quatre individus louent la demeure pour quelques semaines et installent dans la piscine des espèces de grands rochers qu'ils vont récupérer en bateau, au large. Les trois papys décident quand même de poursuivre leurs baignades interdites qui, grâce à ces cocons, se transforment en bains de jouvence. Disparues les maladies et les douleurs, le trio pète le feu !

Comme l'explique Ron Howard dans un des bonus, il ne souhaitait pas particulièrement faire un film de S-F avec pléthore d'effets spéciaux. Ce qui l'intéressait, c'était les personnages. Et le résultat final est conforme à son projet. Les FX sont globalement limités et toujours au service de l'histoire. Laquelle repose surtout sur les personnages. Les extra-terrestres (oui il y en a et je n'en dirai pas plus) passent d'ailleurs au second plan par rapport aux humains, et notamment les seniors. Qu'ils soient séniles, amoindris ou fassent encore belle figure, ce sont eux les stars du film. Ron Howard nous plonge au coeur d'une communauté négligée (y compris par leur famille), un peu maltraitée (par le personnel de la maison de retraite). Le début du film fait un peu penser à Vol au-dessus de coucou. Je ne vais pas dire que ça sent le pipi et le désinfectant mais pas loin. J'en vois déjà qui soupirent, abattus à l'idée de regarder des p'tits vieux en chaise roulante devant une téloche. Il y en a mais Ron Howard ne tombe pas dans le misérabilisme et s'intéresse surtout à montrer que la vieillesse n'est pas forcément un naufrage. Il porte un regard tendre sur ces hommes et ces femmes exilées au soleil et qui croquent encore la vie à pleines dents, même si c'est avec un dentier. Ils rient, ils dansent, ils se disputent, ils font même l'amour. Le ton du film est très touchant. Howard réussit ce que Spielberg a raté dans son sketch de Twilight Zone (1983).


2) Un double hommage aux anciens

En rendant hommage aux anciens, Ron Howard redonne vie par la même occasion aux gloires d'Hollywood. Celles qui ont disparu des écrans après avoir brillé devant les caméras des grands studios. Des acteurs et actrices qui reprennent vie dans Cocoon et prouvent qu'elles n'ont rien perdu de leur talent.

3) Un casting éclatant

Les papys et mamies du film sont en effet interprétés par des acteurs et actrices de la grande époque. Il y a Don Ameche, l'affreux Mortimer Duke dans Un Fauteuil pour deux (1983) : ici, il incarne un vieux beau, charmeur et merveilleux danseur. Sa prestation lui vaudra l'Oscar du meilleur second rôle. A ses côtés, Wilford Brimley, grosse moustache tombante et air bourru : on l'a vu notamment dans Absence de malice (1981) et surtout The Thing (1982). Il s'avère moins inquiétant que dans le film de John Carpenter : il est même touchant dans sa relation avec son petit-fils. Le troisième larron est joué par Hume Cronyn (Lifeboat, Comment claquer 1 million de dollar par jour) qui a pour épouse à l'écran son épouse à la ville, à savoir Jessica Tandy (Les Oiseaux, Driving Miss Daisy). Leur couple dans Cocoon vacille alors que le mari retrouve une nouvelle jeunesse. Autre gloire au générique : Maureen Stapleton, qui a joué dans Interiors et Reds.

On retrouve également Brian Dennehy (le shérif dans Rambo), qu'on n'a pas l'habitude de voir aussi zen, et Steve Guttenberg (Police Academy, Short Circuit, Trois hommes et un bébé), dans un bon rôle de marin naïf et un peu paumé. Ron Howard a également mobilisé son frère Clint et son père Rance. Plus anecdotique, la présence de Tahnee Welch et de Tyrone Power Jr, respectivement la fille et le fils de. Quand on vous parlait d'hommage à Hollywood...

4) Retour dans les 80s

(Re)voir Cocoon, c'est replonger dans un autre bain de jouvence, celui des années 80. D'abord, grâce à ces visages d'Ameche, Dennehy et Guttenberg, qui nous rappellent d'autres bons films des eighties. Ensuite, grâce aux effets spéciaux signés ILM et récompensés par un Oscar : ils n'ont pas trop mal vieilli et ne cannibalisent pas le film. La musique est signée James Horner mais on a le droit à une séquence en boîte de nuit avec un morceau électro-boîte à rythmes bien dans l'air du temps qui fait danser des breakdancers. Pas (trop) ridicule. Plus généralement, l'atmosphère du film est bon enfant, avec un poil de naïveté assumée. A un moment, le personnage interprété par Steve Guttenberg lance à une alien : "Que la force soit avec toi !" Prémonitoire pour Ron Howard... Pour autant, le film n'est pas crétin : il s'avère parfois profond, voire sombre, faisant naître de belles émotions.

5) Une belle édition

Carlotta nous propose Cocoon dans un master Haute Définition. Cela change de la version VHS louée au vidéoclub au mitan des années 80. En bonus, cinq featurettes d'époque ainsi qu'un teaser, une bande-annonce et des spots TV qui nous ramènent trente ans en arrière.

Anderton

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