A lire : David Merveille a offert à Monsieur Hulot un nouveau terrain de jeu, sur papier. Depuis plusieurs années, l'illustrateur belge met en scène le personnage inventé par Jacques Tati dans des livres pour enfants, sur des affiches, des cartes postales et même des jaquettes de DVD. Tout un art compilé dans un magnifique ouvrage, Tati par Merveille, édité par Champaka Brussels et Dupuis. Avec en prime, une jolie préface signée Pierre Richard.
L'illustrateur a également su traduire en dessins et peintures l'univers fantaisiste et poétique de Monsieur Hulot. On retrouve l'hôtel de la plage, l'immeuble-maison de poupée où Hulot a installé ses pénates, le building moderne de Playtime. Fauteuil tendance, parasol, chaise longue ou raquette de tennis, Merveille réutilise les objets avec lesquels Hulot s'est débattu dans ses films, autant pour rendre hommage à des scènes mythiques que pour proposer de nouveaux gags visuels. Car l'illustrateur a tellement intégré l'univers de Hulot qu'il peut se permettre de le recomposer, de jouer avec, de l'agrandir. Avec respect et impertinence, comme lorsqu'il transporte Hulot dans un musée imaginaire, où la réalité se confond avec l'oeuvre exposée. Le travail de Merveille sur les formes géométriques est bluffant. Ici, les lignes horizontales du maillot de bain porté par Hulot s'associent à celles de la chaise longue ou se reflètent sur le sable humide.
Le grand format (quasi carré) de l'ouvrage permet aussi d'apprécier la technique de l'artiste. En quelques traits au fusain, Merveille plante une ambiance qui nous tire un sourire. Si ses peintures s'avèrent plus précises, avec leurs couleurs éclatantes, elles restent guidées par la même volonté de simplicité et d'efficacité dans l'effet produit. On tourne ces 120 pages avec bonheur, comme s'il y en avait le double, admirant l'illustration dans son ensemble avant de se plonger dans les détails, de s'arrêter sur un motif ou une couleur, de découvrir un rappel géométrique ou un clin d'oeil cinématographique. Une grande merveille.
A lire : notre entretien avec David Merveille
Anderton
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