dimanche 25 octobre 2020

Le Journal : une virevoltante comédie around the clock

Le Journal Ron Howard CINEBLOGYWOOD

En DVD et Blu-ray : Ce dimanche de changement d'heure est le jour parfait pour évoquer la sortie en combo Blu-ray et DVD du 10e film réalisé par Ron Howard : Le Journal (The Paper, 1994). Car le récit de cette comédie enlevée se déroule en 24 heures au sein de la rédaction d'un journal newyorkais. Le temps y file trop vite pour les personnages incarnés par un casting 5 étoiles : Michael Keaton, Glenn Close, Marisa Tomei, Robert Duvall et Randy Quaid.

Dès le générique, le ton est donné : la caméra virevolte entre les mécanismes d'un réveil - impressionnants loopings visuels d'ailleurs, réalisés par une caméra miniature. Et tout au long de cette journée dense, les montres, horloges et radio-réveils vont rappeler à chacun l'implacable avancée du temps. Or, Ron Howard nous plonge au coeur de la rédaction du New York Sun, où chacun s'affaire à boucler l'édition avant que les rotatives se mettent en marche. Le cinéaste a su capturer l'effervescence de ce lieu où la moindre information est vérifiée, creusée et débattue avant de trouver éventuellement sa place dans les colonnes du journal. Et surtout, Howard a l'art de donner vie à un corps de métier (les pompiers dans Backdraft, les astronautes dans Apollo 13...), dont il nous fait comprendre les missions et les défis quotidiens, sans jamais oublier qu'il est composé d'individualités au caractère bien trempé. Il s'appuie ici sur le scénariste David Koepp (Jurassic Park, L'Impasse, Mission Impossible) qui signe avec son frère journaliste Stephen, un script à la précision d'une horloge et porté par des dialogues vifs et drôles.

Directeur de la rédaction, rédac chef, chefs de rubrique, journalistes argumentent avec conviction et liberté de ton sur la moindre info et le traitement qu'elle mérite. On comprend vite que ce qui se passe dans la Grosse Pomme est plus important que l'actualité internationale. Faut-il mettre en Une un incident survenu dans le métro ou l'arrestation de deux jeunes Noirs, suspectés d'avoir abattu deux Blancs dans leur voiture ? La deuxième affaire prend le dessus. A ce stade, avec l'appui de la directrice financière (Glenn Close), la Une chargera les suspects, avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer sur l'avenir de ces jeunes hommes pas encore jugés. Mais le redchef Henry Hackett (Michael Keaton) s'accroche à une piste qui pourrait innocenter le duo. Une course contre la montre s'engage avant l'impression du journal tandis que chacun se débat avec ses problèmes personnels : maladie, grossesse, carrière...

Casting à la Une

Le spectateur prend un grand plaisir à assister à ces petites tranches de vie, souvent drôles et émouvantes, qui se mêlent à une enquête qui en dit long sur la société américaine. Alors que le temps s'égrène, le tourbillon des événements s'accélère, toutes les pièces du puzzle, même les plus anodines, s'emboitent jusqu'à un final haletant. Autre réussite du film, produit par Brian Grazer, le fidèle compère de Ron Howard  : le casting. Michael Keaton est parfait, moins cabotin que dans d'autres rôles ; Glenn Close excelle à jouer la méchante mais ici, elle en révèle toute la fragilité ; Marisa Tomei nous fait craquer dans le rôle d'une journaliste sur le point d'accoucher ; Robert Duvall campe un émouvant patron de presse qui se débat avec un cancer et cherche à renouer les liens avec sa fille ; Randy Quaid interprète un journaliste barré auquel il prête son aspect dégingandé et son attitude dignes d'un Gaston Lagaffe américain. Citons également dans des petits rôles marquants, la présence de Jason Robards et de Jason Alexander (George Costanza dans Seinfeld).

Michael Keaton Le Journal Batman CINEBLOGYWOOD
Clin d'oeil à Batman, alors interprété par Michael Keaton,
sur la canette de Coca.

Comme à son habitude, Elephant Films nous offre ce bon film dans un magnifique master et l'accompagne en bonus d'une analyse complète.

Anderton

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