Le Chevalier noir est célébré lors du Batman Day, le troisième ou quatrième samedi de septembre. Un choix arbitraire de DC Comics et Warner Bros, sans lien avec la première apparition du personnage dans le numéro 27 de Detective Comics, le 30 mars 1939. Cette année, c'était le 20 septembre mais je peux tout aussi arbitrairement et sans vergogne évoquer à BD+1 la parution d'un bon album consacré au Caped Crusader : Batman Off-World de Jason Aaron et Doug Mahnke, publié chez Urban Comics. Un récit complet original puisqu'il propulse le personnage dans un univers qu'il a peu l'habitude d'arpenter : l'espace.
Et pour cause, Bruce Wayne endosse son costume d'homme-chauve-souris pour combattre le crime à Gotham. C'est un justicier qui opère dans les ruelles sombres, les égouts poisseux ou sur les toitures de la métropole. Il y affronte la pègre et les super-vilains, déjouant leurs plans macabres. Le scénariste Jason Aaron et le dessinateur Doug Mahnke ont choisi de l'extraire de cet environnement urbain et de l'envoyer aux confins de la galaxie dans un vaisseau spatial en perdition.
La navette est interceptée par un immense destroyer. Première bonne idée, les auteurs relatent cette rencontre du troisième type du point de vue des espèces autochtones. L'alien, c'est Batman. D'ailleurs, le combat qui s'ensuit évoque furieusement les films de Ridley Scott et James Cameron. Le Terrien est finalement capturé, réduit en esclavage par les Rafaleurs, un groupe de "travailleurs de guerre", et destiné à devenir l'un d'entre eux. On s'attend à ce que Bruce Wayne cherche à s'échapper mais non, son objectif est d'apprendre les méthodes de combat de ses geôliers. Dans quel but ? Le lecteur le découvrira bientôt. En attendant, le héros paie le prix fort, se prend raclée sur raclée. Ce qui ne l'empêche pas de questionner le recours à la violence et d'imaginer une autre vie, auprès d'une alien qui n'est pas insensible à ses attraits. Mais Bruce est-il seulement prêt à écouter son coeur ?
On se laisse aspirer par cette histoire peuplée d'extra-terrestres inquiétants et dans laquelle notre héros semble condamner à se faire humilier et broyer. Mais la vengeance est un plat aussi froid que les immensités célestes. J'adore le dessin tout en précision et en force de Doug Mahnke, dont les cases s'impriment durablement dans notre rétine. Batman Off-World fait partie de ces comics solides, comme on les aime.
Anderton

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire