Intelligences, un album de bande dessinée prenant que publie Dargaud, nous embarque dans un jeu de billard à trois bandes avec quatre officines de renseignements : française, israélienne, iranienne et russe. Un réjouissant festival de coups tordus.
Un enfant en provenance d'Iran est hospitalisé en France. Son père, ingénieur, est suivi de près par la DGSI, le contre-espionnage français, dans le cadre d'une opération conjointe avec le Mossad. A Roissy, un agent de la Police des frontières rumine sa frustration de ne pas pouvoir rejoindre un service de fouilles archéologiques, sa grande passion. Lors d'une conférence, il est présenté à un attaché aux affaires culturelles de l'ambassade de Russie.
Machination et destins brisés
En dire plus serait un crime tant cet album réserve son lot de retournements et de rebondissements (découvrez les premières planches). "Espionner. Manipuler. Trahir.", annonce le sous-titre. Promesses tenues ! On navigue dans les eaux troubles, voire carrément saumâtres, du monde du renseignement, où la raison d'Etat l'emporte sur tout le reste. Les opérations montées laissent dans leur sillage les destins brisés de victimes innocentes, ou trop naïves.
Pour signer un récit tendu, précis et retors, aux personnages bien brossés, le scénariste Philippe Pelaez s'est associé à Hugo de Bénat, ex-officier des services de renseignements français. Le duo élabore une machination implacable qui captive le lecteur. Gontran Toussaint la met en images, dans un style réaliste et un poil trop sage mais parfaitement adapté au propos. Du suspense, de l'action, un zest de sexe... Intelligences ravira les fans du Bureau des légendes et des Patriotes.
Anderton

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire