mardi 18 janvier 2011

Au-delà et après ?...


En salles : Une semaine. C’est le temps qu’il m’aura fallu pour laisser décanter la projection du film Au-delà. Il y a des réalisateurs dont on attend beaucoup. Parce qu’on sait que forcément, le plaisir sera grand. Le nouveau film de Clint Eastwood commence fort.

Dès les premières minutes, les trois principaux personnages sont confrontés à des émotions très violentes, et nous aussi. Et puis plus rien…ou presque. Pendant une heure, on attend patiemment la rencontre qui va changer une nouvelle fois leur vie. Chacun poursuit son chemin et décide de prendre en main son destin afin de trouver les réponses à ses questions. Et c’est ce qui arrive dans les trente dernières minutes… et nous, on ressort soulagés que ça arrive enfin.
Tabou

Qui, un jour, ne s’est pas posé cette question : "Et après ?". Qu’y a-t-il au-delà de la mort ? Que nous arrive-t-il ? Les trois héros vivent chacun dans un pays différent. Ils ont en commun une relation étrange avec la mort. Marcus (George et Frankie McLaren), Londonien, est un enfant de 11 ans, il a perdu un être cher très soudainement. Marie (Cécile de France), journaliste, est française. Elle a survécu à un tsunami et après avoir basculé de "l’autre-coté", est revenu de l’au-delà. George (Matt Damon) est américain et vit à San Francisco. Il possède un don qui est surtout une malédiction pour lui. Il est médium et peut communiquer avec les morts.

Le thème de l’histoire est à lui seul très complexe. Il faut adhérer…ou pas. Tout ce qui touche à la mort est un sujet très tabou. Le film soulève certes des interrogations et porte à réfléchir sur la fragilité de la vie. Et pourtant, il manque quelque chose. Il est assez désagréable pour un cinéphile de ressortir d’une projection sans savoir s’il a aimé ou pas.

Requiem

Dans ce cas, je reste sceptique. Il y a dans le scénario comme un ennui de vivre qui laisse pantois. Une quête à travers la mort sans rebondissement. Peut-être cela vient-il du fait que le scénario n’est pas signé Eastwood. Car certes, on reconnaît la musique du réalisateur-compositeur, on reconnaît la délicatesse des personnages, la profondeur de leur sincérité. Leur besoin d’exister à travers des personnalités sensibles et écorchées. Mais il manque le héros, le justicier, celui à qui on se rattache pour s’en sortir.

Certains diront que le film est comme un requiem et que Clint Eastwood, à 80 ans, tire doucement sa révérence depuis Gran Torino. Moi je dis, non merci. Je reste sur ma faim. Je crois que vous pouvez encore mieux faire. Allez, un film de plus, s’il vous plait, Mr Eastwood.

Mrs Peel



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