samedi 30 avril 2022

COMICS : un Crossover déjanté et malin

Crossover The Paybacks comics CINEBLOGYWOOD

A lire : Urban Comics publient deux albums qui se répondent et se complètent, qui peuvent être lus séparément ou l'un après l'autre, voire l'autre après l'un. Deux albums dans lesquels Donny Cates et Geoff Shaw hurlent leur amour pour les super-héros, avec humour et impertinence, en multipliant les références et les caméos. Bref, Crossover et The Paybacks réjouissent l'amateur de comics.


Crossover affiche sa démarche dans son titre. Des super-héros de séries et maisons d'édition diverses se retrouvent dans ce récit méga meta. De quoi s'agit-il ? Les capés et masqués ont débarqué dans notre réalité. Ne vous réjouissez pas trop vite : quand les surhumains se rassemblent, cela donne souvent lieu à des affrontements aux conséquences cataclysmiques. Denver a été ravagée. Un super-héros a créé un champ de force tout autour du Colorado. A l'intérieur, les super continuent de se battre ; à l'extérieur, ils sont haïs. Marvel et DC Comics ont mis la clé sous la porte, les auteurs de comics se font assassiner. Ellie travaille dans la dernière boutique de comics encore ouverte. C'est justement ici que vient se réfugier une petite fille... issue de l'univers de fiction. L'occasion pour Ellie de devenir une héroïne super.

Donny Cates prend un malin plaisir à mêler fiction et réalité dans son récit et à nous mêler, nous lecteurs (a priori) réels, à son entreprise qui fait voler en éclats les frontières de l'imaginaire. Comme nombre de ses prestigieux aînés (de Frank Miller à Mark Millar, en passant par Alan Moore et tant d'autres), il questionne le rôle et la responsabilité de ces êtres dotés de pouvoirs extraordinaires, capables tout autant de nous protéger que de détruire nos vies et nos villes. Crossover explore notre fascination pour les super-héros, la place qu'ils occupent non seulement dans la pop culture mais plus largement dans notre psyché : on les admire, on les envie, on les craint, on les hait, ces costumés qui se croient tout permis.

Une légion de références

Les références aux personnages - et parfois, à leurs auteurs - sont innombrables. Le scénariste s'y prête tantôt avec subtilité, tantôt en sortant le bazooka. Son compère au dessin multiplie également les allusions à Superman, Captain America et tant d'autres, en réinterprétant leurs costumes ou en glissant leurs silhouettes dans une case. Cates et Shaw ont aussi eu l'autorisation d'utiliser des personnages issus d'autres séries. Ils ont même repris certaines de leurs créations, notamment l'épée de God Country et l'équipe de The Paybacks. Cela tombe bien, leur album est aussi disponible en librairie. Ce groupe est chargé de capturer les super-héros qui se sont endettés pour payer leurs équipements. Pas bête, cette idée de départ ! 

Les deux albums plairont aux amateurs de comics, qui décrypteront les allusions et partiront avec allégresse à la chasse aux Easter eggs. Mais les auteurs ne se contentent pas de faire du fan service, ils revisitent avec un humour mordant l'univers des masqués en tout genre. Une démarche qui associe respect et impertinence. Récits et dessins sont vifs, enlevés et bourrés de trouvailles. Avec ce qu'il faut d'action et de bastons. Et comme d'hab, Urban Comics soignent ses éditions.

Anderton

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