lundi 29 novembre 2010

Coco Chanel et Igor Stravinsky : deux virtuoses, une passion


En DVD et Blu-ray : 2009 était l'année Coco, eh oui. Non, pas le Coco de Gad Elmaleh qui addooorrre les sushis, LA Coco, alias Mademoiselle Gabrielle Chanel dans la vraie vie. 2009 était donc son année, ça a même commencé fin 2008 avec un biopic télévisuel en deux parties. Pour une fois que la télé dégainait avant le cinéma, c'était du joli. Et ensuite, 2009 donc, avec non pas un, mais deux films consacrés à la plus célèbre créatrice de mode française. Quelques mois seulement après la sortie de Coco avant Chanel d'Anne Fontaine, Jan Kounen, le réalisateur au style un brin acerbe et contestataire s'est lui aussi attaqué au mythe Chanel en évoquant un épisode relativement méconnu de sa vie. Ainsi naquit Coco Chanel et Igor Stravinsky, que Wild Side sort en vidéo.

L'affiche du film, qui met en scène Anna Mouglalis et Mads Mikkelsen dans les rôles titres, enfonce le clou : Coco Chanel était une fumeuse invétérée (rapport à la clope entre les doigts d'Anna Mouglalis ; la même qu'Audrey Tatou exhibait nonchalamment pour Coco avant Chanel et qui avait suscité une belle polémique). Mais pour son biopic à lui, Jan Kounen a décidé de frapper droit au cœur en évoquant l'histoire d'amour passionnée que vécurent Coco Chanel et Igor Stravinsky.

Liaison tourmentée

L'intrigue commence en 1913 alors qu'Igor Stravinsky (brillamment interprété par Mads Mikkelsen, aussi à l'aise en compositeur virtuose qu'en Chiffre dans James Bond) répète son fameux Sacre du Printemps. Gabrielle Chanel (Anna Mouglalis, tout en finesse, comme sa voix de velours), elle, imagine ses plus belles collections. Rien ne rapproche ses deux personnages, et pourtant. Génies inspirés, révolutionnaires voire provocateurs de leur époque, Igor Stravinsky et Gabrielle Chanel, devenue Coco Chanel, vont s'aimer. En 1920, le compositeur et la créatrice commencent à vivre une liaison tourmentée.

Jan Kounen filme Anna Mouglalis et Mads Mikkelsen avec le style rythmé qu'on lui connait, mais aussi un œil heureusement plus contemplatif que celui avec lequel il avait réalisé Dobermann ou 99 Francs. Tout est beau dans Coco Chanel et Igor Stravinsky. Pas que Mads Mikkelsen et Anna Mouglalis dont l'alchimie fonctionne parfaitement, mais aussi l'intensité, la lourdeur de la passion et l'incarnation subtile de ces deux virtuoses du début du 20ème siècle. Il y a quelques longueurs, mais il y a surtout des scènes spectaculaires et élégantes qui font vibrer création et passion avec sublime.

Black Mamba

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