The Green Hornet : vert de joie !

En salles : J'ai vu The Green Hornet (en 3D mais malheureusement en VF, faute de choix dans mon bled) et j'ai pris mon pied. Et pourtant, quand j'ai appris le lancement de ce film, mes voyants étaient au rouge, tant l'adaptation me semblait casse-gueule. Et bien, l'équipe est parvenue à mettre tous les feux au vert. La preuve en 6 points !

1- Rendre populaire un héros méconnu

Le Frelon Vert est loin d'avoir la même cote de popularité en France, et dans la plupart des autres pays du monde d'ailleurs, que Spider-Man, Superman ou Batman. Certes, il y a eu les émissions radio, la série TV avec Bruce Lee dans le rôle de Kato, la BD... mais le personnage est surtout célèbre aux Etats-Unis. Le pari de faire passer The Green Hornet au rang de justicier mondialement connu est réussi : on comprend rapidement les motivations du personnages. L'engagement de Seth Rogen y tient pour beaucoup.

2- Imposer Seth Rogen dans un rôle de justicier

Les fans de Judd Apatow (dont je suis) adorent Seth Rogen, un gros nounours aux joues mal rasées et aux t-shirts cultes mais trop courts qui révèlent un bide gras et velu. Un bon gars à la mauvaise humeur de façade mais au coeur d'or, de la bouche duquel sortent bons mots et gros mots, vannes implacables, rots ou fumée de tarpé. Bref, l'anti-héros absolu. Et il faudrait qu'il soit crédible en justicier masqué ? L'ami Seth réussit son coup parce qu'il croit en son personnage : il a cosigné le scénar et coproduit le film. Le fils de millionnaire dont le père est mort n'a rien d'un Bruce Wayne, rongé par son désir de vengeance : Seth incarne un branleur. Un rôle qui lui va comme un gant. Il est donc crédible et hilarant.

3- Permettre à Michel Gondry d'exprimer son talent

Troisième pari : engager un réal "indie" dans une grosse production hollywoodienne. Le risque que Michel Gondry se fasse "manger", que sa créativité soit étouffée était grand. Ben non ! Le Français signe un blockbuster en y apportant sa patte : scènes d'action dopées par le bullet-time, enchaînements inventifs (fondu de la maison du millionnaire mort... en cercueil), mise en scène virevoltante, humour et second degré, utilisation intelligente de la 3D. A noter que le réal de la 2e équipe et responsable des cascades est le vétéran Vic Armstrong (Indiana Jones, James Bond...).

4- Utiliser intelligemment la 3D

Le recours de plus en plus fréquent à la 3D n'a pas toujours été du meilleur effet - cf. Le Choc des Titans ou Alice au pays des Merveilles. Sans en abuser, Gondry s'amuse à donner du relief aux scènes d'action grâce à des projections diverses (éclats de verre, boules de feu, salive, dents !). En résumé, bullet-time et 3D, ça le fait ! Grave. D'une manière générale, le réal s'amuse avec les effets de profondeur, qu'il s'agisse de faire ressortir un lit ou les mitrailleuses de la voiture du Frelon Vert.

5- Entourer le héros de seconds rôles attachants

Le sidekick du Green Hornet, c'est Kato. Originaire de Shanghai ("j'adore le Japon", commente Green Hornet !!), Kato est un génie de la mécanique, des arts martiaux et du café. Jay Chou l'interprète avec justesse : cette star du cinéma asiatique peut ainsi révéler l'étendue de son talent au monde entier. Il excelle dans les scènes de combat (forcément, a-t-on envie de dire) - la bagarre entre Kato et Green Hornet nous rappelle d'ailleurs celles entre un autre Kato et l'inspecteur Clouseau dans La Panthère Rose : même fun, mêmes dégâts. Chou assure aussi dans les moments de comédie... et derrière un micro (il interprète la chanson du générique de fin). Cameron Diaz est toujours aussi pétillante : elle incarne une assistante sexy et loin d'être con. Et pleine d'humour. Bravo à l'actrice d'avoir accepté que Rogen lui fasse des réflexions (très marrantes) sur son âge. Christoph Waltz déroule dans le rôle du méchant : pas révolutionnaire mais efficace. On apprécie également les participations plus ou moins courtes mais solides de Tom Wilkinson, Edward James Olmos, James Franco et Edward Furlong.

6- Balancer une B.O. entraînante

 Le thème signé James Newton Howard s'inscrit dans le droit film des scores de films de super-héros : un peu ronflant forcément mais entraînant. Les chansons qui ponctuent le film tombent à pic même si elles ont déjà été entendues sur grand écran, comme le Gangsta's Paradise de Coolio (cf Esprits Rebelles) ou le Twisting the Night Away de Sam Cooke (cf L'Aventure intérieure).

Conclusion : le bourdonnement du Frelon vert pourrait se faire entendre à nouveau. Et c'est tant mieux !

Anderton