En Blu-ray et DVD : Quand Gabriel Garcia Marquez rencontre Disney et Marvel à Broadway. Tel pourrait être le pitch d'Encanto La Fantastique famille Madrigal. Désormais disponible en vidéo, le film d'animation nous en met plein les yeux et les oreilles tandis qu'une pelletée de bonus nous révèle la production. Vamos !
Au coeur de la Colombie, la famille Madrigal vit dans une maison magique. Mieux, chaque membre de la familia a reçu un don, un super pouvoir. Sauf Mirabel. Mais la casita commence à se fissurer et les dons semblent perdre en intensité. Mirabel est bien décidée à trouver la cause de ce phénomène. Il lui faut pour cela retrouver la trace de Bruno, un tonton dont on ne doit pas parler ans la famille.
Encanto nous transporte dans un environnement débordant de couleurs et de musique, toutes aussi éclatantes. Le film est né d'une envie commune, celle de Byron Howard et Jared Bush (coréalisateurs de Zootopie) et de Lin-Manuel Miranda, le créateur de la comédie musicale Hamilton. Le trio voulait travailler ensemble et en échangeant, chacun a découvert la place importante que tenaient leurs familles respectives. Leur film serait un musical sur la famille. Direction la Colombie. Pas uniquement pour la touche latino et colorée mais parce que le métissage aussi bien humain que culturel permet de mettre en avant l'incroyable richesse et la diversité de la cellule familiale.
Dans la casita, vivent trois générations sous l'autorité de la abuela, la grand-mère qui a transmis les dons à chacun. Et chacun est différent. Pas uniquement par son don mais surtout par sa personnalité. Tous aiment se retrouver autour d'une grande tablée ou lors d'une fiesta mais derrière cette unité apparente, il existe des blessures qui sont tues ou des secrets profondément cachés. Comme celui lié au tio Bruno. "We don't talk about Bruno"...
Mélodies catchy
Le film parvient à célébrer la famille en en faisant ressentir aussi bien la générosité et l'amour que le poids des contraintes, avec les rancoeurs et jalousies qu'elles suscitent. Une complexité que Lin-Manuel Miranda a magnifiquement exprimée en chansons. Encanto signifie enchantement en espagnol et en canto, en chanson : tout sauf un hasard ! Les voix se mêlent, se croisent, s'opposent pour raconter leur point de vue, aux rythmes des musiques colombiennes et de la pop. On est emporté par ces mélodies immédiatement entraînantes et pourtant, pleines de surprises. Les transitions entre les chansons et le sublime score de Germaine Franco donnent une unité au film.
Disney est parfois accusé de faire oeuvre de globalisation, voire d'uniformisation. C'est mal connaître la fabrication des films au sein du studio. Comme il est de coutume, une partie de l'équipe s'est rendue en Colombie pour "ressentir" le pays, discuter avec ses habitants, découvrir ses villes et ses coutumes, apprécier sa culture et ses paysages... Une immersion qui se retrouve à l'écran, sur les teints de peau comme les motifs des vêtements et les décorations des maisons. Tout sonne juste, avec la licence poétique nécessaire pour sublimer le réel. Howard, Bush, Miranda et leur équipe ont d'ailleurs inscrit leur démarche dans le réalisme magique cher à Gabriel Garcia Marquez, s'inspirant de la saga familiale au coeur de Cent ans de solitude. Certes, l'arbre généalogique de la famille Madrigal est plus simple à appréhender que celui des Buendia du Prix Nobel de littérature. Mais on a rarement vu autant de personnages dans un Disney. Lesquels prennent également vie grâce à leurs voix, notamment celles de Stephanie Beatriz (Brooklyn Nine Nine) et John Leguizamo, qui font un boulot génial. Grâce au bonus, j'ai découvert qu'en plus d'être une bonne comédienne, Stephanie Beatriz était une talentueuse chanteuse.
Totale réussite que cet Encanto, dont l'édition vidéo comble les cinéphiles pour tous ses bonus riches et passionnants. C'est d'ailleurs intéressant de constater à quel point la visioconférence s'est normalisée dans les process de production. A noter qu'au-delà des coulisses, les suppléments incluent Far from the tree, le court-métrage de Natalie Nourigat qui met en scène un bébé raton laveur et son parent. Encore une histoire touchante de famille.
Anderton
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire