lundi 21 novembre 2011

Louis de Funès : le génie décrypté


A lire : S'il y a bien des films indémodables, ce sont ceux de Louis de Funès. On les regarde en famille - des grands-parents aux p'tits derniers - avec le même bonheur. Et pourtant, quel mystère ! Le bonhomme en fait des tonnes dans le genre petit nerveux méchant et on l'adore ! Mieux, plus on regarde ses films, plus on perçoit la finesse de son jeu.


Un bel ouvrage rend justement hommage au génie de Fufu. Intitulé Louis de Funès : L'oscar du cinéma (oh le jeu de mot !), le livre retrace la carrière de l'acteur, fils d'immigrés espagnols : brillant pianiste (qui ne sait pas lire les partitions), de Funès se lance dans le showbiz en courant les cachetons dans les cabarets. Il enchaîne les sets dans plusieurs établissements  parisiens au cours de la nuit. Et voici qu'il se met à faire des sketchs, avec les Roger Pierre, Jean-Marc Thibaut et autres Jean Carmet. Vient alors le théâtre puis le cinéma. Il en bouffe des petits rôles mais il se constitue vite un fan club de comédiens et metteurs en scène qui apprécient son dynamisme et son professionalisme. Surtout, il les fait mourir de rire. Et à force de persévérance, de Funès finit par obtenir des rôles plus conséquents puis, enfin, des premiers rôles. Sa carrière s'envole. Il a 48 ans !

Perfectionniste et angoissé

Bourré d'anecdotes et riche en illustrations, Louis de Funès : L'oscar du cinéma (aux éditions Flammarion) dresse un portrait tendre et bienveillant de l'acteur. Normal, les auteurs, Jean-Jacques Jelot-Blanc et Daniel de Funès (le premier fils de Louis), sont des inconditionnels. Pour autant, ils ne cachent pas le caractère de cochon du comédien, son angoisse maladive et son perfectionnisme pointilleux, parfois usant pour les équipes de film. Jean Lefèvre, Jean Marais (qui se présentait comme "le second rôle le plus cher de Paris" car de Funès lui avait peu à peu volé la vedette dans Fantômas), Jean Gabin ou le réalisateur Edouard Molinaro (Oscar, Hibernatus) ont mal vécu leurs collaborations avec Fufu et le livre leur donne aussi la parole. Mais beaucoup d'autres (jusqu'à Johnny Depp !) admiraient le bonhomme, conscients que son art s'appuyait sur une mécanique d'une précision redoutable. C'est toute la réussite de ce livre que de nous le faire comprendre.

Anderton

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