En salles : Ce devait être une banale mission de surveillance. Corso, ex-flic devenu détective privé, suit à distance un ado issu de la haute bourgeoisie romaine. Sa mère s'inquiète, elle le trouve distant. Après une soirée en boîte, le fils chéri décède dans un violent accident de voiture. Mais, pour Corso, cette collision n'est pas due au hasard.
Fils de l'immense Dino Risi, Marco Risi signe avec Cha Cha Cha un polar complètement contemporain, et pourtant qui emprunte aux codes des films noirs hollywoodiens des années 1940. Contemporain car le film présente l'Italie telle qu'elle est aujourd'hui, gangrénée par le fric, aux mains d'une poignée d'hommes d'affaires véreux et de politicards corrompus. Une société fliquée, anesthésiée. Mais on retrouve dans Cha Cha Cha, des personnages et situations classiques du film noir : le détective incorruptible qui s'en prend plein la gueule, la femme fatale, le flic brutal...
Ce mélange des genres renouvelle l'approche du film policier à l'italienne. Pour autant, Risi, qui avait réalisé l'excellent Fortapasc, ne parvient pas complètement à faire prendre la sauce italo-hollywoodienne. Le film manque de rythme. Pas assez de noirceur, pas assez de nervosité.
Reste que l'acteur principal, Luca Argentero (vu et apprécié dans Le Rêve italien), campe un détective privé crédible et attachant. On prend plaisir à le suivre et à le voir se prendre des coups... pour mieux les rendre. Face à lui, Eva Herzigova prouve qu'elle a le talent pour interpréter une mère paumée puis désespérée. D'où un sentiment partagé en sortie de projo : le film est loin d'être mauvais mais il aurait pu être meilleur.
Anderton
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