mardi 22 septembre 2015

Le Grand Jour : formidables rêves de gosse

 
En salles : Voilà un film qui fait du bien ! Habitué des portraits d’enfants (Sur le chemin de l’école, 2012), Pascal Plisson nous livre dans Le Grand Jour son regard plein d’amour et de délicatesse sur quatre jeunes gens qui ont un rêve et qui se battent pour qu’il se réalise.
 

Nidhi, jeune mongole, qui depuis l’âge de cinq ans, s’entraîne quotidiennement pour être contorsionniste. Albert, est lui cubain et rêve de devenir boxeur. Tom est plus âgé, 19 ans, et souhaite contribuer à la protection de la faune ougandaise en passant un examen d’état pour être Ranger. Enfin, Deegii vit à Bénarès. Passionnée de mathématiques, elle se bat pour intégrer une prépa maths qui lui ouvrira les portes de l’école polytechnique. Il sont plusieurs milliers à passer le concours d’entrée qui ne compte qu’une trentaine de places.

Tous issus de familles très modestes, leur projet n’est pas seulement le leur mais celui de la famille entière. Pascal Plisson les filme sans filtre : l’exposé de leur rêve, les difficultés rencontrées et le jour J, audition, match, concours ou examen, avec une issue heureuse pour les uns et moins heureuse pour les autres.

Idéal J

Ce film est émouvant parce qu’il réveille le petit enfant qui est en chacun de nous, et avec lui le ou les rêves auxquelles nous aspirions. Il est optimiste parce qu’en cette rentrée morose, ces gens se battent pour atteindre leur idéal. Eh oui c’est encore possible !  Il est drôle et vous tomberez sous le charme du petit Roberto, ami indéfectible d’Albert, qui se prend pour son coach et s’arroge volontiers les succès de son pote ! Ce qui frappe enfin, c’est la beauté des visages, de tous les visages, acteurs, et inconnus. Merci à Pascal Plisson pour son œil et sa délicatesse.

La musique originale est très efficace. L’orchestre dialogue avec les instruments solos sur des thèmes symphoniques. Les mouvements réciproques utilisés sans abus, vous taquinent les tripes aux moments clés du film ; juste ce qu’il faut. Enfin et quoiqu’il s’en défende (Cineblogywood a rencontré l’équipe de tournage), Pascal Plisson nous fait deux clins d’œil cinématographiques. Les vues aériennes des paysages ougandais sont une madeleine de Proust tout droit sortie de Out of Africa. Quant à la scène où Albert, à la veille de son combat, contemple La Havane, au sommet des marches de ce qui semble être le Trocadéro local,  n’est pas sans rappeler un certain Rocky Balboa. Un comble pour un cubain !

Moustachement vôtre,
Jean-Jacques Castella


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