Buzz : Ce mercredi à 20h30, Outbuster.com diffuse le film The Dirties en Facebook Live. Une première mondiale qui justifie l'interview d'Etienne Métras, le fondateur de ce portail de cinéma (pas comme les autres) à la demande. En plus, c'est un copain.
Cineblogywood : Outbuster diffuse ce soir The Dirties en Facebook Live. C'est la première fois au monde qu'un film est diffusé par ce biais. Au-delà du joli coup de pub, quel est ton objectif ?
Etienne Métras : Pour le côté sérieux : Outbuster est aujourd’hui une petite une start-up qui a besoin de visibilité et de recruter... Nous n’avons pas les moyens de faire de grosses campagnes market mais nous avons les idées et la gnaque pour les réaliser. Une telle opération nous apporte une notoriété que nous n’aurions jamais eue sinon. Si cette notoriété pouvait se transformer en abonnés, ce serait encore mieux. C’est une première donc difficile de faire des projections... Ce qui est certain est que nous faisons découvrir ainsi un autre cinéma, pas ou peu présent sur les réseaux traditionnels de diffusion alors qu’il suscite de fortes attentes sur les réseaux sociaux. Par ailleurs je suis persuadé qu’en plus de cet "autre cinéma", il faut explorer de nouvelles voies pour le promouvoir auprès d’un public de plus en plus imperméable aux leviers media traditionnels.
Pour le côté punk aussi : on a jamais fait partie d’aucun gouvernement mais nous nous considérons comme les frondeurs d’une industrie sclérosée. Les usages aujourd’hui évoluent beaucoup plus vite que la réglementation. Le seul endroit pour valoriser une première diff en exclusivité et optimiser son cycle de vie est encore la salle de cinéma. Mais, à l’exception de certains quartiers germanopratins, les salles proposent bien souvent les mêmes films. Plus de 91% des écrans en 2016 étaient occupés par des films américains ou français par exemple. J’aime bien les super héros et Dany Boon mais j’aime aussi les thrillers coréens, les comédies danoises, les drames mexicains... Bref, il ne faut jamais sous estimer la curiosité et l’envie de découverte des cinéphiles. Avant Outbuster, cette curiosité était bien souvent inassouvie - ou sa satisfaction réservée à des Parisiens triés sur le volet.
Pour le côté punk aussi : on a jamais fait partie d’aucun gouvernement mais nous nous considérons comme les frondeurs d’une industrie sclérosée. Les usages aujourd’hui évoluent beaucoup plus vite que la réglementation. Le seul endroit pour valoriser une première diff en exclusivité et optimiser son cycle de vie est encore la salle de cinéma. Mais, à l’exception de certains quartiers germanopratins, les salles proposent bien souvent les mêmes films. Plus de 91% des écrans en 2016 étaient occupés par des films américains ou français par exemple. J’aime bien les super héros et Dany Boon mais j’aime aussi les thrillers coréens, les comédies danoises, les drames mexicains... Bref, il ne faut jamais sous estimer la curiosité et l’envie de découverte des cinéphiles. Avant Outbuster, cette curiosité était bien souvent inassouvie - ou sa satisfaction réservée à des Parisiens triés sur le volet.
Cineblogywood : est-ce que cela a été facile de convaincre les ayant-droits du film ?
Etienne Métras : Comme quasiment tous les films que nous proposons, The Dirties est une pépite qui prenait la poussière sur une étagère malgré sa qualité et son potentiel. Dans l’état actuel de notre startup, nous ne pouvons pas encore garantir des revenus conséquents à ceux qui nous cèdent les droits. Sur ce cas en particulier, nous ne pouvions donc pas couvrir le risque pris par le distributeur... Mais celui-ci est un passionné, amoureux des films qu’il va chercher et qui, nonobstant cet aspect financier très important, souhaite fondamentalement qu’ils soient vus. Il a donc accepté de nous suivre dans cette aventure pour cette raison. Toutefois, il ne faut pas se tromper : l’idée et l’espoir dans cette initiative sont qu’elle permette de valoriser les exploitations futures du titre... Comme une belle exposition en salles permet de valoriser des exploitations ultérieures en vidéo ou en TV, nous faisons le pari qu’une belle exposition auprès de communautés prescriptrices via cette diffusion en live permettra au film de vivre en VOD sur Outbuster, puis en vidéo et peut-être en TV. Time will tell.
Cineblogywood : et comment se sont déroulées les négociations avec Facebook ?
Etienne Métras : J’aurais aimé te raconter une belle histoire à base de café partagé avec Mark mais je vais devoir me contenter d’un "Il n’y a pas eu de négociation avec Facebook". Il n’y en a pas eu besoin, nous utilisons simplement un format qu’ils mettent à disposition de tous...
Cineblogywood : allez, quels sont tes arguments pour nous inciter à regarder The Dirties en Facebook Live ?
Etienne Métras : je pourrais lister ses récompenses en festival, mentionner quelques metrics qualifiant son impact sur les réseaux sociaux, parler du réal, Matt Johnson, qui va exploser ou de l’aspect novateur dans un genre déjà bien exploré (le found footage) mais c’est surtout un film que tu te prends dans l’estomac et qui te monte à la tête ensuite... Et pour longtemps. Il te balade toujours là où tu n’aurais pas pensé aller, entre humour et malaise, pour te laisser pantelant et avec comme seule conviction d’avoir assisté à un truc de dingue.
Cineblogywood : si l'opération est un succès, sera-tu amenés à en faire d'autres ?
Etienne Métras : Oui.
Anderton
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