mardi 1 juillet 2008

Trade : dans l'enfer de l'esclavage sexuel

En DVD : C’est cool la mondialisation… Il y a des Mc Do dans tous les coins, des Pizza Hut, des Zara, des H&M, on peut vraiment acheter de tout partout.
Et puis c’est encore mieux avec internet maintenant. On peut tout acheter grâce au web, n’importe quelle marchandise est à portée de mains, même les femmes, même les enfants… Ben oui, un petit garcon thaïlandais ou une petite fille mexicaine, ça change.
Le trafic d’êtres humains, on ne le sait pas assez, mais c’est tellement “courant” que le réalisateur Marco Kreuzpaintner a decidé d’en faire le sujet de Trade, Les Trafiquants de l'Ombre, un film produit par Roland Emmerich (10.000, Le Jour d'Après) dont on a trop peu parlé, à tort.
Le trailer du film, sorti en DVD chez FIP/GCTHV, est à voir ci-dessous et dans notre playlist Wat.
Mauvais endroit, mauvais moment
Dans Trade, il y a Veronika, une jolie jeune femme qui vient d’un pays de l’Est et atterit au Mexique, pensant qu’elle va intégrer une agence de mannequins. Il y a aussi une petite fille mexicaine de 13 ans, Adriana, une brunette qui a le malheur de sortir se balader sur le vélo rose que son frère adoré, Jorge, vient de lui offrir. Sauf que sur le chemin, elle se fait kidnapper. Elle et Veronika se retrouvent, toutes deux victimes du même obscur réseau de prostitution.
Le frère d’Adriana part à sa recherche et rencontre Ray sur son chemin, un policier Texan qui connait trop ce que c’est que de perdre la trace de son enfant. Basé sur un article de Peter Landesman paru dans le New York Times, Trade nous plonge subtilement dans l’enfer du trafic d’individus, dans la réalité que vivent des victimes innocentes qui n’ont rien demandé à personne et qui deviennent esclaves, simplement parce qu’elles étaient là, au mauvais endroit au mauvais moment.
Gens ordinaires
Sans complaisance, ni voyeurisme, ni bons sentiments, Marco Kreuzpaintner signe un deuxième film excellent. En dehors de Kevin Kline, parfait dans le role de Ray, il n’y a pas de star à l’affiche, simplement parce que film raconte le cauchemar de gens complètement ordinaires dont le destin est d’être vendus à travers le monde à des détraqués sexuels.
Disparus, perdus, oubliés dans ce trafic souterrain dont personne ne connait la mesure. Si l’intrigue est rondement menée du début à la fin, tout l’interêt de Trade, c’est aussi d’évoquer une réalité qu’on est vraiment loin d’imaginer et que les Etats-Unis entre autres pays ultra-développés feignent d’ignorer : 50.000 à 100.000 filles, garcons et femmes sont amenés clandestinement aux USA pour y être prostitués ou vendus comme objets sexuels. C’est beaucoup pour les Etats-Unis, mais ça n’est rien quand on sait que chaque année, plus d’un million de personnes sont trafiquées contre leur gré à travers le monde…
Pas besoin de grand discours, Trade est un film haletant, terrible, poignant, nécessaire qui devrait simplement faire partie de ces films d’utilité publique. D'urgence.
Black Mamba



Trade : trailer sélectionné dans Cinéma et Bandes-annonces

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