En salles et En DVD : Il fait beau, les terrasses s’animent, le campari coule à flots, les jupes virevoltent, les piaggio pullulent. Cet été, Paris ressemble davantage à Rome qu’à Beauvais. Comme la saison cinématographique qui vire clairement italien. La preuve avec ces nombreuses rééditions, en salles comme en DVD :
- Ces Messieurs Dames : Palme d’or 1966 ex aequo avec Un homme et une femme – ce qui s‘appelle avoir le sens de l’à propos, sifflée par le public, représentatif d’un genre dont seuls les Italiens semblent détenir le secret : le film à sketches. Immanquable.
- Casanova 70 : une pure kistcherie signée Monicelli, qui vaut le détour pour un sublime générique 70’s en diable, et un cameo de Marco Ferreri hilarant en mari jaloux. Dispensable, néanmoins
- le dyptique Hier, aujourd’hui, demain (dont on vous reparlera) et Mariage à l’italienne : à voir pour le couple glamourissime Marcello Mastroianni- Sophia Loren
- Scola, à travers ses deux films les plus réussis, qui ressortent en salles. Et les plus emblématiques de son œuvre : Une journée particulière, magnifique huis-clos historique d’inspiration théâtrale, filmé en sépia ; Affreux, sales et méchants, qui relève de sa veine satirique et politique.
- Dino Risi, dont on ressort un autre fleuron du film à sketches, Les Monstres.
- Mario Bava : magnifique travail de Carlotta qui à travers ce cinéaste ressuscite un genre typiquement italien et tombé dans l’oubli, le giallo, source d’inspiration manifeste d’un réalisateur comme de Palma
- enfin, ressortent les tout premiers films de Nanni Morretti, Ecce bombo, Je suis un autarcique et Sogni di Oro, le cinéaste post-Fellini et post-comédie italienne
Merci, entre autres, à Carlotta (Pasolini et Antonioni), à Opening (Monicelli)et aux éditions Montparnasse (Rosi, Monicelli) pour ce patient travail de mise au jour d’une cinématographie riche en œuvres devenues au fil du temps totalement invisibles.
Car de mon temps, (OK, chuis vieux, j’assume !) les inédits qui sortaient au ciné avec quelques années de décalage par rapport à leur sortie sur le sol italien, c’était Mesdames et messieurs bonsoir, ou bien Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? (non, ce n’est pas un Max Pecas, mais une satire anticolonialiste hilarante signée Scola) ou bien Une poule, un train et quelques monstres…
Et les nouveaux films, c’était La Terrasse, Dernier amour ou La chambre de l’évêque… Autant de titres tombés dans l’oubli et qui méritent franchement d’être réédités, ne serait-ce qu’en DVD.
Messieurs les distributeurs, petite sélection subjective :
- D’abord, et avant tout : Les Nouveaux monstres. Actuellement édité dans une édition indigne de ce chef d’œuvre (uniquement en VF !!!) qui rassemble la crème du ciné italien, devant et derrière la caméra.
- Hormis à son goûter, qui a récemment vu Pain et chocolat ? Le Welcome italien des 70’s signé Franco Brusati, un cinéaste à redécouvrir
- Mario Monicelli, tout le monde connaît Le Pigeon. Mais où sont passés Brancaleone aux croisades ? Mes chers amis et sa séquence de baffes ? La Grande guerre ? Rosy la bourrasque ? Et surtout, Un bourgeois tout petit, petit ?
- Dino Risi : certes, on accède facilement à ses classiques (superbe Fanfaron, grandiose Parfum de femme, parmi mes préférés. Pour combien de chefs d’œuvre oubliés : ses gothiques Fantôme d’amour (Romy Schneider-Mastroianni) et Ames perdues (Gassman-Deneuve) ? Et drames psychologiques, intrigants et sarcastiques (La chambre de l’évêque, Dernier amour et Caro papa) ?
- Ettore Scola : peut-être le moins négligé, si on excepte les éditions DVD pourries d’Une journée particulière et de La Terrasse en VF, et l’absence de Belfagor le magnifique, Drame de la jalousie, La plus belle soirée de ma vie et Passion d’amour.
- Comencini : je ne demande qu’un film : Le Grand embouteillage !!! Sordi, Tognazzi, Depardieu, Girardot, Dewaere, Miou-Miou dans le même film, puissante parabole sur nos sociétés contemporaines… Tant que vous y êtes, rajoutez-y Qui a tué le chat ? A cheval sur le tigre et L’Argent de la vieille.
Même les monstres sacrés ne sont pas épargnés : Huit et demi, de Fellini, par exemple, quelqu’un a des news ? Sandra, Les nuits blanches, de Visconti : késako ? Rosi : pour une belle édition de Main basse sur la ville, où sommeille Cadavres exquis ? Et Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, d’Elio Pietri ? J’arrête là…
C’était juste histoire de signaler combien il est urgent de profiter des rééditions des films italiens en salles ou DVD pour mesurer la splendeur d’un cinéma qui recèle plus d’un trésor…
Travis Bickle
- Ces Messieurs Dames : Palme d’or 1966 ex aequo avec Un homme et une femme – ce qui s‘appelle avoir le sens de l’à propos, sifflée par le public, représentatif d’un genre dont seuls les Italiens semblent détenir le secret : le film à sketches. Immanquable.
- Casanova 70 : une pure kistcherie signée Monicelli, qui vaut le détour pour un sublime générique 70’s en diable, et un cameo de Marco Ferreri hilarant en mari jaloux. Dispensable, néanmoins
- le dyptique Hier, aujourd’hui, demain (dont on vous reparlera) et Mariage à l’italienne : à voir pour le couple glamourissime Marcello Mastroianni- Sophia Loren
- Scola, à travers ses deux films les plus réussis, qui ressortent en salles. Et les plus emblématiques de son œuvre : Une journée particulière, magnifique huis-clos historique d’inspiration théâtrale, filmé en sépia ; Affreux, sales et méchants, qui relève de sa veine satirique et politique.
- Dino Risi, dont on ressort un autre fleuron du film à sketches, Les Monstres.
- Mario Bava : magnifique travail de Carlotta qui à travers ce cinéaste ressuscite un genre typiquement italien et tombé dans l’oubli, le giallo, source d’inspiration manifeste d’un réalisateur comme de Palma
- enfin, ressortent les tout premiers films de Nanni Morretti, Ecce bombo, Je suis un autarcique et Sogni di Oro, le cinéaste post-Fellini et post-comédie italienne
Merci, entre autres, à Carlotta (Pasolini et Antonioni), à Opening (Monicelli)et aux éditions Montparnasse (Rosi, Monicelli) pour ce patient travail de mise au jour d’une cinématographie riche en œuvres devenues au fil du temps totalement invisibles.
Car de mon temps, (OK, chuis vieux, j’assume !) les inédits qui sortaient au ciné avec quelques années de décalage par rapport à leur sortie sur le sol italien, c’était Mesdames et messieurs bonsoir, ou bien Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? (non, ce n’est pas un Max Pecas, mais une satire anticolonialiste hilarante signée Scola) ou bien Une poule, un train et quelques monstres…
Et les nouveaux films, c’était La Terrasse, Dernier amour ou La chambre de l’évêque… Autant de titres tombés dans l’oubli et qui méritent franchement d’être réédités, ne serait-ce qu’en DVD.
Messieurs les distributeurs, petite sélection subjective :
- D’abord, et avant tout : Les Nouveaux monstres. Actuellement édité dans une édition indigne de ce chef d’œuvre (uniquement en VF !!!) qui rassemble la crème du ciné italien, devant et derrière la caméra.
- Hormis à son goûter, qui a récemment vu Pain et chocolat ? Le Welcome italien des 70’s signé Franco Brusati, un cinéaste à redécouvrir
- Mario Monicelli, tout le monde connaît Le Pigeon. Mais où sont passés Brancaleone aux croisades ? Mes chers amis et sa séquence de baffes ? La Grande guerre ? Rosy la bourrasque ? Et surtout, Un bourgeois tout petit, petit ?
- Dino Risi : certes, on accède facilement à ses classiques (superbe Fanfaron, grandiose Parfum de femme, parmi mes préférés. Pour combien de chefs d’œuvre oubliés : ses gothiques Fantôme d’amour (Romy Schneider-Mastroianni) et Ames perdues (Gassman-Deneuve) ? Et drames psychologiques, intrigants et sarcastiques (La chambre de l’évêque, Dernier amour et Caro papa) ?
- Ettore Scola : peut-être le moins négligé, si on excepte les éditions DVD pourries d’Une journée particulière et de La Terrasse en VF, et l’absence de Belfagor le magnifique, Drame de la jalousie, La plus belle soirée de ma vie et Passion d’amour.
- Comencini : je ne demande qu’un film : Le Grand embouteillage !!! Sordi, Tognazzi, Depardieu, Girardot, Dewaere, Miou-Miou dans le même film, puissante parabole sur nos sociétés contemporaines… Tant que vous y êtes, rajoutez-y Qui a tué le chat ? A cheval sur le tigre et L’Argent de la vieille.
Même les monstres sacrés ne sont pas épargnés : Huit et demi, de Fellini, par exemple, quelqu’un a des news ? Sandra, Les nuits blanches, de Visconti : késako ? Rosi : pour une belle édition de Main basse sur la ville, où sommeille Cadavres exquis ? Et Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, d’Elio Pietri ? J’arrête là…
C’était juste histoire de signaler combien il est urgent de profiter des rééditions des films italiens en salles ou DVD pour mesurer la splendeur d’un cinéma qui recèle plus d’un trésor…
Travis Bickle
1 commentaire:
Belfagor le magnifique ! Je conserve pieusement la VHS depuis des lustres...Quelle musique !
Idem pour Fantôme d'amour, empreint de fantastique. Le genre de film qui me faisait penser à Ne vous retournez pas de Roeg, avec cette esthetique "du decrepit et du vetuste".
Et n'oublions pas Bolognini ! ( L'héritage...) ;-)
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