En salles. Après avoir guerroyé de nombreuses années en France, contrée où de fourbes monarques mangent des huîtres en buvant du rosé, l'archer Robin Longstride (ses facétieux parents l'affublèrent dés sa naissance d'un sobriquet des plus avantageux...Quelle belle époque ! On ne compte plus au moyen-âge les Longstride, Luckyhand et autres Bigcock) rentre au pays en usurpant l'identité d'un preux chevalier mort au combat.
Troquant sa défroque pouilleuse de tirailleur de seconde zone contre une cotte de maille d'officier décoré, il débarque à Nottingham avec la ferme intention de profiter des propriétés du défunt. Heureusement pour lui, son père de substitution est aveugle et sa veuve éplorée est plutôt bonnasse, il va enfin pouvoir prendre un bain et bander autre chose que son arc.
C'était sans compter sur les manigances machiavéliques du grand chambellan de la cour d'Angleterre... A la solde des bouffeurs d'huîtres, celui-ci prépare en effet l'invasion du royaume. Robin, mû par un réflexe de vieux briscard des arènes, décide de prendre les armes pour se racheter une conscience. Quelques retournements de situation plus tard, il devient le hors la loi le plus respecté de la naïve et perfide Albion.
Robinus imperator
Avec Robin des Bois, Ridley Scott a décidé de revenir aux sources du mythe. Foin des collants sur mollets étiques et autres coupe mulet à la Frank Provost, le Robin des Bois du 21ie siècle est barbu, massif et communiste: c'est Spartacus sans sa jupette. Ainsi reliftée, la légende prend un sérieux coup de jeune et l'impression de déjà vu à laquelle on aurait pu s'attendre vole en éclat dés les premières flèches.
Belle inspiration donc de présenter notre héros comme un sans grade un peu opportuniste et épris d'une liberté qu'il n'aliène à aucune noble cause, qu'elle soit au coeur de lion ou à la chair de poule. Ne serait-ce que pour ce parti pris, on sera indulgent sur les tergiversations érudites qui emmènent le scénario dans les chemins de traverse d'une géopolitique médiévale dont le spectateur se contrefout puisqu'il est venu voir Russell Crowe manier son glaive et se taper blanchette, dans les bois ou ailleurs.
On pardonnera également quelques apparents anachronismes dans la reconstitution, du marcel flatteur d'un Robin paysan aux barges en bois d'un débarquement digne du soldat Ryan...Pas de plaisir sans concession.
Mon conseil : à voir pour Cate Blanchett. Sortie de son carcan de ménagère classieuse, Lady Marianne assure l'oeil bravache et l'épée à la main.
Sentenza
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