lundi 29 novembre 2021

Resident Alien saison 1 : sur Terre, tout le monde vous entend rire

Resident Alien DVD CINEBLOGYWOOD


En DVD : Quand un extra-terrestre débarque sur Terre, soit il cherche à en repartir illico, soit il entreprend de détruire ses habitants. L'E.T. de Resident Alien poursuit ces deux objectifs. Créée par Chris Sheridan pour la chaîne SyFy, la série, dont la saison 1 est disponible en vidéo chez Universal Pictures France, mêle avec succès humour et rebondissements. Alan Tudyk y livre une prestation inoubliable.


L'extra-terrestre est envoyé sur Terre pour activer une arme qui provoquera la mort de tous les humains. Mais son vaisseau s'abîme en entrant dans l'atmosphère. L'E.T. s'en sort mais il lui faut se fondre dans la population le temps de retrouver les pièces de son engin et la bombe, qui sont éparpillées en haut d'une montagne qui domine la petite ville de Patience, dans le Colorado. Le visiteur prend l'apparence d'Harry Vanderspeigle, un homme qui vit dans un chalet retiré - bon, pour cela, il a dû lui prendre son ADN et le tuer. Mais le voici tranquille pour mener discrètement ses recherches dans la montagne. Sauf que la police débarque chez lui : le médecin de la ville a été tué et il s'avère qu'Harry est lui-même docteur. Le shérif lui demande donc de pratiquer l'autopsie et le maire de Patience en profite pour lui proposer de reprendre les consultations en attendant l'arrivée d'un nouveau médecin.

Resident Alien est tiré d'une BD que je ne connaissais pas. Je suis donc incapable de vous dire si l'adaptation est fidèle ou non. En revanche, je peux vous assurer que cette première saison est une réussite totale pour à plus d'un titre.

Un ton original

Un extra-terrestre prenant l'apparence humaine n'a rien de nouveau (il suffit de citer Starman, Troisième planète après le soleil, V). En revanche, Chris Sheridan a créé une série au ton particulier, mêlant à la fois l'humour, le suspense et la science-fiction bien sûr. La découverte de la vie sur Terre par l'alien donne lieu à beaucoup de séquences très marrantes, d'autant qu'il fait tout pour apparaître normal alors que ses propos sans filtre, sa manière d'utiliser son corps, ses pensées (exprimées en voix-off) et ses (ré)actions sont complètement à côté de la plaque. Les interactions avec les humains donnent ainsi lieu à des moments malaisants et drôlissimes. 

Il faut dire que la bourgade abrite un certain nombre d'habitants hauts en couleurs, pour ne pas dire barjots : le shérif Thompson (génial Corey Reynolds), une grande gueule qui veut qu'on l'appelle Big Black, son adjointe souffre-douleur, le maire trop gentil, D'Arcy (Alice Wetterlund, vu dans Silicon Valley) la barmaid qui n'a pas froid aux yeux... Et il y aussi deux gamins qu'Harry aimerait bien étrangler. Seule Asta, l'infirmière d'origine amérindienne, apporte un peu de normalité à cette clique déjantée. La saison 1 accueille aussi quelques guest-stars dont Linda Hamilton (Terminator), Terry O'Quinn (John Locke dans Lost) et Nathan Fillion pour une étonnante prestation vocale. 

Alan Tudyk tue le game

Quelle performance d'Alan Tudyk ! Il joue un personnage étranger à son propre corps et au monde qui l'entoure. Ce qui se traduit par un phrasé détaché, une manière de bouger reptilienne, un sourire étiré et un rire mécanique, le tout avec un regard froid sur un visage impassible. Et puis, au fil des épisodes, Harry devient de plus en plus humain. Tudyk (Rogue One A Star Wars Story) parvient à faire jaillir des émotions chez un être qui en manque naturellement. Il y a ce moment incroyable où Harry se met à pleurer pour la première fois : le comédien parvient à nous transmettre sa détresse mais aussi sa surprise face aux larmes qui coulent sur ses joues.

La comédie, qui flirte souvent avec l'humour noir, est associée à une ambiance mystérieuse, limite inquiétante. Un meurtre a eu lieu. Et puis, Harry l'E.T. n'est pas animé des meilleures intentions. Enfin, quand il est question de cadavre et d'autopsie, la caméra ne va pas voir ailleurs. D'ailleurs, les effets spéciaux sont bien foutus, avec une mention spéciale pour le maquillage de l'alien. Ajoutons que Resident Alien aborde quelques thèmes graves, comme la violence faite aux femmes ou la question de l'identité. Une question que "porte" chaque personnage et chaque comédien qui l'incarne. Avec quelques jolis moments d'émotion à la clé. Sans que jamais le rythme des dix épisodes n'en pâtisse. Ils se terminent à chaque fois sur un insupportable cliffhanger et la saison se clôt sur la promesse d'une suite alléchante. Bonne nouvelle : une saison 2 est au programme !

Anderton

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