En DVD et Blu-ray : L'Odyssée, le film sur Jacques-Yves Cousteau et sa famille, sort dans un beau coffret collector, qui revient sur le tournage épique d'un film porté pendant sept ans par Jérôme Salle.
Comme le cinéaste, je fais partie de ceux qui étaient fascinés par les exploits de l'explorateur au bonnet rouge. Je ne manquais aucun de ses films lorsqu'ils passaient à la télévision (je vous parle d'un temps...). La Calypso nous emmenait aux confins de la planète pour y découvrir ses beautés cachées. Falco et les autres membres d'équipage étaient nos grands-frères. Nous plongions avec eux, à la fois émerveillés et frissonnants. La grande bleue dévoilait un monde fascinant. Approcher dauphins, baleines et requins était un spectacle en même temps qu'une aventure. Cousteau était notre héros. Plus tard, je me souviens bien d'une interview de Gainsbourg traitant d'escroc le vénérable commandant, qu'il accusait de débarquer sur la Calypso en hélico pour s'y faire filmer quelques minutes et repartir aussitôt. Mais "Jyc" demeurait l'idole intouchable de millions de personnes dans le monde.
Une famille à l'amer
L'Odyssée nous fait revivre ces beaux moments de ravissement, tout en levant le voile sur le personnage et ses rapports compliqués avec sa famille. Bien sûr que Jérôme Salle admire Cousteau. Il ne s'en cache pas, au contraire : il a conservé son regard d'enfant admiratif. Lequel dicte sa mise en scène, élégante et fluide, à l'image du sujet. Les séquences maritimes nous font (re)vivre les émotions primaires que nous ressentions, gamins, face à la beauté de la nature et au souffle de l'aventure. La splendide photo de Matias Boucard est associée à une musique à la fois lyrique et intime. Alexandre Desplat est à la baguette. Il parvient d'ailleurs à rendre un bel hommage au thème des Dents de la mer composé par John Williams sans tomber dans le pastiche.
Si Jérôme Salle veut rendre compte de la magie d'une épopée, il ne cache rien de l'égocentrisme du grand homme, de son égoïsme et des ravages qu'ils provoquent chez ses proches. Lambert Wilson est formidable en ce qu'il parvient à interpréter un héros au sourire éclatant et à la volonté d'acier, tout en laissant poindre ici et là des doutes, des abattements, une dureté aussi. Mais sans jamais que le capital sympathie du personnage en pâtisse. Derrière chaque grand homme, se cache une femme, dit-on. C'était le cas chez les Cousteau : Simone a encouragé son mari, financé ses premières expéditions, affronté ses trahisons, lui restant fidèle et devenant la véritable patronne de la Calypso. Une femme de l'ombre incarnée avec beaucoup de force par Audrey Tautou. Quant à Pierre Niney, dans le rôle de Philippe, le fils préféré, le fils rebelle, il apporte son éclatante jeunesse, sa fougue ainsi qu'une impressionnante finesse de jeu. Un beau trio d'acteurs, secondé par une troupe au diapason. Cette famille qui se déchire mais se retrouve toujours, elle devient la nôtre. Le final n'en est que plus bouleversant.
Wild Side a soigné les différentes éditions du film. Un making of rend compte de la passion qui a animé l'équipe lors du tournage. Les éditions spéciales Fnac contiennent par ailleurs un carnet de route d'une heure dans lequel Lambert Wilson filme ces quatre mois passés en Croatie, en Afrique du Sud et en Antarctique. Moments volés sur les plateaux et racontés chaleureusement par l'acteur. Une aventure dans l'aventure Cousteau.
Anderton
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