jeudi 30 novembre 2006

James Bond fait ravaler les critiques

En salles : Casino Royale a donc fait sauté la banque. Au Royaume-Uni, où jamais un James Bond n'avait fait un aussi bond démarrage ; en France, où il a réalisé le 4e meilleur score de toute la série ; et même aux Etats-Unis, bien que l'agent 007 ait été battu deux semaines de suite par les pingouins de Happy Feet. Critiques et public (moi itou) applaudissent ce film âpre, sombre et bourré d'action qui rappelle que James Bond est à la fois un tueur implacable et un être humain capable de souffrir et d'aimer. Bref, pas seulement un gigolo qui tirent des coups (dans tous les sens du terme).
La formidable prestation de Daniel Craig contribue pour beaucoup au succès de Casino Royale. Lui qui avait essuyé tant d'injustes critiques avant même d'avoir pu faire ses preuves. Journaliste à CNN, Jeanne Moos avait crié avec les loups. Avec beaucoup d'honnêteté et d'humour, elle revient sur "l'affaire Daniel Craig", reconnaît ses torts et se punit d'avoir été médisante en ravalant ses critiques... au sens propre du terme (regarder la vidéo).

samedi 25 novembre 2006

Philippe Noiret et Hollywood : le rendez-vous (presque) manqué

Artistes : Les hommages pleuvent et ce n'est que justice : Philippe Noiret était un grand, un très grand acteur. Deux réflexions. La première, sur sa carrière internationale : "Alexandre" a été bienheureux aussi bien en France qu'en Italie, où il est pleuré comme un frère trop tôt disparu.
S'il n'a jamais hésité à franchir les Alpes, Noiret fait partie de ces acteurs français qui n'ont pas voulu tenté leur chance à Hollywood à n'importe quel prix. Il avait ainsi raconté que la Paramount l'avait approché pour incarner le vilain dans Le Flic de Beverly Hills 2 (1987). "Il y avait un bon paquet de dollars à se faire", avait-il lâché avec une vulgarité étudiée, avant d'ajouter : "Mais le rôle n'était vraiment pas intéressant". C'était tout Noiret. On l'imagine tirant sur son gros cigare, heureux de passer pour le comédien embourgeoisé, mû seulement par la course au cacheton. Alors que non, pour lui, un pont d'or qui mène à un mauvais rôle ne méritait pas d'être emprunté... Le vilain finira donc sous les traits de Jürgen Prochnow, l'Allemand au visage grêlé.
Postier, fusil et Jupiter
Finalement, Noiret a traversé l'Atlantique sept ans plus tard avec Il Postino de Michael Radford. Dans ce film, qui obtint l'Oscar du meilleur film étranger et un bon petit succès local, il interprète Pablo Neruda. On peut également trouver un rapport entre le comédien décédé... et Bruce Willis. Tous deux ont incarné à l'écran le même personnage : un homme qui venge dans un cas, sauve dans l'autre (Hollywood oblige), sa femme aux prises d'affreux Allemands. Piège de Cristal (Die Hard, 1988) est en effet l'adaptation (très libre) du Vieux Fusil (1975).
Deuxième réflexion, cynique ou désabusée. La disparition des acteurs et réalisateurs permettent souvent la sortie en DVD de leurs oeuvres injustement oubliées. Grand fan de Philippe de Broca, je désespère de trouver certains de ses films en galettes numériques. Un coffret Yves Montand, récemment commercialisé, intègre Le Diable par la queue. Le décès de Noiret permettra peut-être à Tendre Poulet et On a volé la cuisse de Jupiter de retrouver une place sur les étagères des cinéphiles.

vendredi 24 novembre 2006

Monica Bellucci, star "en danger" ?

Artistes : A mes risques et périls, je voudrais crier mon indignation contre les propos d’une déesse adorée par bon nombre de spécimens de la gent masculine. J’ai nommé la (prière d’ajouter l’adjectif dithyrambique de votre choix) Monica Bellucci. En soi, je n’ai strictement rien contre elle. Elle ne fait pas partie de mes actrices fétiches et je peux facilement reconnaître que ses prestations dans Dobermann (Jan Kounen) ou Agents secrets (Frederik Schoendorfer) étaient efficaces. Mais là, c’est l’overdose. L’overdose de Monica dans le Concile de Pierre, de Monica en couverture de tous les magazines, de Monica qui joue une femme sans fard et surtout, surtout, de Monica qui répète dans chaque interview qu’elle s’est "mise en danger pour ce rôle".
Mise en danger ? A la limite, j’aurais presque acquiescé si elle avait dit la même chose pour son rôle dans Irréversible. Mais là... Oui parce que, quand elle affirme qu’elle a pris des risques pour jouer dans le dernier Nicloux, il faut avant tout comprendre qu’elle a accepté de s’enlaidir (tout est relatif, après avoir revu Elephant Man cette semaine, je trouve que Monica est pas mal du tout dans le Concile…) et de porter une perruque. Le danger ce n’est pas ça, Monica ! Le danger, c’est quand tu esquives les balles en Irak, quand tu bois de l’eau infectée au Soudan ou que tu décides de défendre les droits de la femme en Iran. C’est sûrement de la maladresse de sa part, après tout, elle est consciente de tout ça. Mais y’en a marre de ces actrices qui nous font croire qu’elles se font violence tout en se comportant comme des divas. Et d’ailleurs, mise en danger ou pas, Monica doit bien savoir que "s’enlaidir" pour un rôle, comme l’ont fait Nicole Kidman pour The Hours ou Charlize Theron pour Monster, est le meilleur moyen de récolter un Oscar. Cela dit, ça ne devrait pas être le cas pour le Concile de pierre, mais le jour où elle jouera une gueule cassée de la première guerre mondiale, pourquoi pas ?

jeudi 23 novembre 2006

La saga "Bilbo" est lancée !

Artistes / En prod : Peter Jackson a donc réussi son magistral coup d'intox (lire mon post précédent).
En annonçant publiquement avoir été débarqué du projet Bilbo le Hobbit par New Line, le cinéaste a soulevé une armée. Celle des fans qui le soutiennent depuis l'annonce de l'adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux. Un soutien qui s'est encore renforcé lorsque les passionnés de Tolkien ont découvert sur grand écran, le sourire aux lèvres et les yeux brillants d'émotions, que Jackson avait respecté l'oeuvre du vieux maître anglais. Jackson leur a d'ailleurs rendu hommage pour la sortie en DVD du Retour du Roi, en ajoutant au générique de fin les noms des milliers de fans officiels de la Terre du Milieu.
Sam Raimi approché ?
Ainsi, telle l'armée des morts dans ce troisième opus, les fidèles sont sortis de leurs tanières communautaires pour venger l'honneur du Hobbit néo-zélandais. Sur la toile, les initiatives se multiplient pour soutenir Peter Jackson ou pour boycotter New Line. Même Gandalf est monté à l'assaut : Ian McKellen a fait part de sa "profonde tristesse" à l'idée de ne pas pouvoir revêtir à nouveau la robe immaculée du Vieux Sorcier. Car, a-t-il déclaré, "il est difficile d'imaginer qu'un autre réalisateur puisse atteindre le niveau de perfection [de Jackson] au pays de Tolkien".
Le successeur éventuel de Jackson appréciera. Et justement, les rumeurs enflent à mesure que la colère gronde. Sam Raimi (photo) aurait ainsi été approché sans avoir donné sa réponse. Comme Jackson, Raimi a révolutionné le film d'horreur avec une oeuvre bricolée entre copains mais bourrée d'inventivité (Brain Dead pour le premier, Evil Dead pour le second). Comme Jackson, Raimi est à l'origine d'une trilogie sur une oeuvre mythique (Le Seigneur des Anneaux pour l'un, Spider-Man pour l'autre) qui a comblé aficionados, grand public et critiques. Bref, comme Jackson, Raimi est un réalisateur culte.
Jackson aux commandes
De quoi consoler ceux qui pleurent déjà Jackson. Mais attends, ami lecteur, avant de sortir ton mouchoir ! Alors que ni New Line ni la MGM (qui détiennent les droits de l'adaptation de Bilbo) n'ont officiellement commenté l'affaire, des sources proches des studios laissent entendre que le sort du Néo-Zélandais n'est pas complètement scellé. Et pour achever de sécher tes larmes, réjouis-toi aux propos que Saul Zaentz, le patron de Tolkien Enterprises, a tenu au site allemand Elbenwald. TheOneRing.net en livre la traduction que voici :
"[Bilbo] sera sans aucun doute tourné par Peter Jackson. La question est de savoir quand. Il veut d'abord tourner un autre film. L'an prochain, les droits de Bilbo reviendront à mon entreprise. Je suppose que Peter attendra car il sait qu'il fera une meilleure affaire avec nous. Et il est excédé par les studios : pour toucher sa part sur la trilogie, il a dû poursuivre New Line en justice. Avec nous, il sait qu'il sera payé justement et qu'il sera soutenu artistiquement sans réserve." La saga ne fait que commencer. Rendez-vous au prochain épisode.

mardi 21 novembre 2006

Peter Jackson : Hobbit or not Hobbit

Artistes / En prod : Coup de tonnerre dans les Terres du Milieu... et au-delà. Peter Jackson ne réalisera pas Bilbo le Hobbit (The Hobbit), le "prequel" du Seigneur des Anneaux. C'est le réalisateur lui-même qui l'a annoncé dans un mail envoyé à TheOneRing.net, le site des fans de Tolkien.
La décision, assure-t-il, vient de New Line Cinema, qui a pourtant produit l'adaptation de la trilogie tolkiennienne. C'est surtout un rebondissement supplémentaire dans le bras-de-fer qui oppose le cinéaste au studio. Rappel des faits en 5 mouvements :
1) New Line engage un audit sur la production de la Communauté de l'Anneau - genre : "Tu vas pas nous faire croire que tu as dépensé tout ça en prothèses de pieds velus ?"
2) En réponse, Wingnut Films, la compagnie de Jackson, engage une action en justice contre New Line - "Vous savez combien elles vous ont rapporté mes prothèses ?"
3) New Line demande à Jackson d'abandonner sa procédure judiciaire pour pouvoir démarrer le projet Bilbo - "Allez, quoi, tu en feras d'autres des prothèses..."
4) Refus de Jackson qui veut un règlement devant les tribunaux avant d'entamer la production de Bilbo - "Une prothèse, c'est une prothèse... Question de principe"
5) New Line ne veut pas attendre et décide de rechercher un autre réalisateur - "Il commence à nous les gonfler avec ses arpions en latex !"
"Ni anticipé, ni voulu"
"Nous avons toujours pensé que l'on nous demanderait de faire Bilbo et vraisemblablement, d'enchaîner ce second film [sur l'univers Tolkien], comme nous l'avons fait pour les films originaux", écrit Jackson. "Nous pensions que notre procès avec le studio parviendrait à une conclusion naturelle et que nous serions alors libres de discuter nos idées avec le studio, de nous emballer et de sauter dans le train", poursuit-il, expliquant que des réunions de travail avaient déjà été planifiées... jusqu'à ce que New Line en décide autrement.
Une décision que le cinéaste n'avait "ni anticipé ni voulu" mais comme il ne voit "aucune valeur positive dans l'amertume ou la rancoeur", il n'a eu d'autre choix que d'abandonner Bilbo et de se concentrer sur d'autres projets. Chez les fans, la colère gronde. Déjà, Chris Pirotta, le co-fondateur de TheOneRing.net, évoque des pétitions, voire un appel au boycott du studio !
Méfiez-vous du débonnaire
M'est avis que Jackson poursuit son bras-de-fer en lavant son linge sale sur la place publique. Parce qu'il est futé le barbichu d'Auckland. Sous son air débonnaire (un peu moins marqué depuis qu'il a arrêté les portions Maxi-Size), Jackson, ce réalisateur de séries Z horrifiques tournées les week-ends avec ses potes, a quand même réussi à devenir un des cinéastes les plus respectés de la planète. Surtout, il a su dresser les requins d'Hollywood et leur faire accepter dès Fantômes contre fantômes (avec Michael J. Fox) des tournages en Nouvelle-Zélande. Une façon certes de faire des économies mais surtout d'avoir une paix royale. Ce type est un génie. Et malgré son mail à faire pleurer le plus sanguinaire des Uruk-hai, Jackson n'a probablement pas encore complètement tiré un trait sur la Comté.

lundi 20 novembre 2006

Autour de "Babel"

En salles : On dit qu’un seul battement d’ailes de papillon peut changer la face du monde. Dans Babel, c’est un seul fusil, calibre 370, qui change le cours des choses. Un fusil et un coup de feu dans le désert marocain qui provoquent un "incident" et relient trois continents : l’Amérique, l’Afrique et l’Asie. Un incident qui engendre la descente aux enfers d’un couple déjà en perdition, autours desquels gravitent, directement ou indirectement, des êtres humains étrangers, incompris ou complètements perdus.
Après Amours chiennes et 21 Grammes, Alejandro Gonzalez Inarritu et Guillermo Arriaga confirment leurs statuts de réalisateur (le premier) et scénaristes (les deux) brillants. Parce que Babel fait partie de ces films forts où s’enchevêtrent les histoires de personnages totalement dépassés par ce qui leur tombe dessus. Les chocs culturels, les préjugés débiles, les incompréhensions, les mauvais choix faits aux mauvais moments.
En dehors du scénario et de la mise en scène, ce qui fait la force de Babel, c’est son casting impeccable où des acteurs inconnus équilibrent parfaitement les performances anti-hollywoodiennes des stars d’Hollywood justement. Brad Pitt est bon, très, très bon, et Cate Blanchett est comme toujours d’une justesse touchante. Mais il y a aussi Rinko Kinkuchi qui, dans le rôle de Chieko, une jeune japonaise sourde-muette perturbée, est simplement excellente.
Babel n’est pas forcément original, c’est juste un film qui colle drôlement à l’air du temps, qui nous met face aux idées préconçues véhiculées aujourd’hui si facilement. Le racisme et l’ignorance envers tout ce qui est étranger, différent. C’est juste un film universel. Bref, Babel porte vraiment bien son nom.

Black Mamba

dimanche 19 novembre 2006

Deux cowboys qui s'aiment

En DVD : Deux cowboys qui s'aiment, qui se font une promesse éternelle et qui sont séparés à jamais contre leur volonté. Cela vous rappelle quelque chose ? Un beau film récompensé dans un prestigieux festival international en 2005... Je parle bien entendu de Trois enterrements de et avec Tommy Lee Jones. Ce n'est pas moi qui le dis mais le scénariste mexicain Guillermo Arriaga, qui a aussi signé les scripts d'Amours chiennes, 21 Grammes et Babel, tous réalisés par Alejandro Gonzalez Inarritu. Dans le making of du DVD, il affirme que Trois enterrements est "une histoire d'amour entre deux hommes, deux cowboys" mais qui n'a "rien de gay".
Précision pour ceux qui depuis Brokeback Mountain ne peuvent plus penser à John Wayne et Gary Cooper sans les imaginer finir sous une tente pour se montrer leurs six-coups. Jon Stewart, le présentateur de la dernière cérémonie des Oscars, avait d'ailleurs mis les points sur les i en rappelant à travers un petit montage hilarant que le western est un hymne à l'hétérosexualité virile et mâle.

jeudi 16 novembre 2006

Banco pour Casino Royale

En salles : Les p'tits veinards qui ont pu voir Casino Royale en avant-première (L'Olive est prié de témoigner...) ont été emballés. Par le film et par la prestation de Daniel Craig. Même ceux que son choix pour incarner le plus célèbre des agents secrets laissait dubitatifs (L'Olive est prié... bis).
A ce propos, il y a quelques semaines, j'affirmais dans un post que danielcraigisnotbond.com, le site des opposants au nouveau 007, avait fondu au noir. Ben, j'm'as gouré. Ils ne lâchent pas l'affaire...
Mais laissons les grincheux ruminer leur colère. Chacun a le droit de se faire sa propre image de James Bond par rapport aux films précédents et même aux livres de Ian Fleming. Ce qui explique qu'aucun acteur n'a réussi ou ne réussira à faire l'unanimité : Roger Moore sera toujours trop guignolo par rapport à Sean Connery, qui sera trop bestial, etc. On jugera donc Daniel Craig sur l'écran. En ce qui me concerne, j'ai des préjugés à son égard mais plutôt positifs. Rendez-vous dans les salles.
Ci-dessus le visuel (recto-verso) de l'invitation à l'avant-première du film, prévue vendredi 17 novembre, au Grand Rex, à Paris. En présence de Daniel Craig. Une tuerie !
Anderton

samedi 11 novembre 2006

Première : 30 ans, 30 films... ?

Cela devait bien arriver un jour. CinéBlogywood est tellement bien fait, tellement bien écrit qu'un fan club s'est créé. Bon, il ne dépasse pas la sphère familiale et les copains du boulot mais c'est déjà ça, non ? Et justement, une fan, qui se fait appeler Black Mamba, m'a proposé de rédiger un post. Comme elle manie aussi bien le sabre que la plume, je n'ai pas pu refuser. Je vous laisse donc en sa compagnie. Anderton.
J’ai acheté mon premier Première en 1994. J’avais 13 ans. C’était le numéro du mois d’octobre avec en couverture Jean Reno pour son rôle dans Léon. Le nettoyeur. J’avais adoré. 1995 : abonnement. Ça dure depuis 11 ans. Aujourd’hui, Première a 30 ans et Léon ne fait pas partie des 30 films préférés par les lecteurs ces 30 dernières années. La question est : comment peut-on choisir ? Comment peut-on élire son film préféré ? Ou pire, comment les classer ? Dilemme cruel. Quels sont les bons critères ?

Une adaptation : si parfaite qu’elle nous ferait croire que des Hobbits habitent vraiment la Comté ? Un héros simple d’esprit : tellement attachant qu’il nous ferait gober qu’il a croisé dans sa vie Elvis, John Lennon et John Fitzgerald Kennedy ? Un univers : si poétique qu’il pourrait nous persuader de l’existence d’un être humain avec des ciseaux en guise de mains inachevées ? Ou une fin : si improbable qu’elle nous laisserait incapable d’admettre qu’à cette histoire révolutionnaire de combats à mains nues dans les parkings, on n’a toujours rien compris… ?
Je n’aurais pas pu voter. Avec une moyenne de 300 films par ans, j’aurais dû trancher entre près de 1000 films sortis ces 30 dernières années… Autant me demander d’infiltrer la Maison Blanche : mission impossible. Et même si je n’ai pas vu la moitié d’entre eux, l’idée déjà est douloureuse. Pulp Fiction ou Amélie Poulain ? The Hours ou Requiem for a dream ? Gladiator ou...Léon ? C’est perdu d’avance. J’aime trop de films chaque année… J’aime trop de réalisateurs pour choisir entre Gondry, Burton et Kubrick… Et puis, honnêtement, je ne sais pas si j’aurais osé avouer que Coup de foudre à Notting Hill fait partie de mes films favoris…

mercredi 8 novembre 2006

Scorsese "deale" avec Paramount

Artistes : On croyait Scorsese perdu pour les grands films. Il en avait marre, avait-il déclaré à la sortie d'Aviator, de batailler avec les studios pour filmer une poignée de porte. Basta ! Marty préférait se consacrait aux documentaires. Puis il a tourné Les Infiltrés, qui cartonne au box-office américain. Et voilà que les médias reparlent de l'Oscar tant convoité du meilleur réalisateur. De quoi redonner le moral à ce grand angoissé.
Du coup, il a signé un first-look deal sur quatre ans avec Paramount. Il présentera ainsi en priorité ses projets en tant que réalisateur et producteur au studio et à ses filiales DreamWorks et Paramount Vantage (pour les "petits" films). En échange, Scorsese recevra 2,5 millions de dollars par an. La major a signé des contrats identiques avec Plan B, la boîte de production de Brad Pitt, et le cinéaste Russell Crowe.
Scorsese quitte donc la Warner pour Paramount, un studio qui, dit-il, a produit certains de ses films préférés, notamment Sunset Boulevard. Le boulevard du coucher de soleil... Souhaitons plutôt que ce contrat se traduise par une nouvelle aube créative pour ce grand, très grand cinéaste.

lundi 6 novembre 2006

Borat enfonce Santa

En salles : La presse commençait à craindre que les polémiques soulevées par Borat nuisent à son succès en salles. Elles lui ont plutôt rendu service. Les tribulations du reporter kazakh interprété par Sacha Baron Cohen ont rapporté 26,3 millions de dollars lors du premier jour d'exploitation aux Etats-Unis, selon Variety.
Le film occupe ainsi la première place au box-office alors qu'il est distribué dans quatre fois moins de salles (837) que son challenger, The Santa Clause 3 : The escape clause (avec Tim Allen et Martin Short). Lequel a engrangé 20 millions de dollars, soit un million de plus que Souris City (Flushed away), le premier film d'animation des studios britanniques Aardman (Wallace & Gromit). Ces deux derniers films attirent plutôt les familles tandis que Borat fait le plein d'adultes, précise Variety. En même temps, on s'en serait douté.
Sinon, Les Infiltrés (The Departed) de Martin Scorsese cumulent 102 millions de dollars tandis que la reine (The Queen de Stephen Frears) en croque 10 et accède ainsi au Top 10. Décidément, les British ont la cote.

samedi 4 novembre 2006

London calling... Hollywood

Artistes : Je reviens de Londres, expliquai-je dans un précédent post, et j'ai pu constater que la mégalopole britannique attire toujours autant les "védettes" hollywoodiennes. De nombreux tournages s'y déroulent, dans les studios mythiques de Pinewood (James Bond, Vol 93, Charlie et la chocolaterie..), Shepperton (acquis par les frères Scott), Leavesden (Harry Potter...), Elstree (Star Wars, la série des Indiana Jones...) & co., qui restent compétitifs par rapport aux sites concurrents en Europe de l'Est. Outre le savoir-faire des techniciens anglais, les cinéastes apprécient les charmes de la ville : Woody Allen, pourtant viscéralement attaché à New York, y a même succombé (Match Point, Scoop).
A l'identique de Broadway, le West End abrite par ailleurs une multitude de théâtres dans lesquels les comédiens viennent se ressourcer ou se refaire une santé. Cela ne leur réussit pas toujours d'ailleurs : Julia Roberts s'était fait descendre par la critique lors d'un passage sur les planches britanniques. En ce moment, Patrick Swayze, qui eut son heure de gloire (Ghost, Dirty Dancing), est à l'affiche d'une comédie musicale : Guys & Dolls (adapté au cinéma par Joseph L. Manckiewicz sous le titre français Blanches colombes et vilains messieurs, avec Marlon Brando et Franck Sinatra dans les rôles principaux). Les amateurs de musicals sont d'ailleurs comblés à Londres, où ils se précipitent pour voir Grease, Le Roi Lion et Spamalot (avec Tim Curry en Roi Arthur), d'après le Sacré Graal des Monty Pythons.
Kevin Spacey (Superman Returns, Usual Suspects, Seven) a fait, lui aussi, le voyage à Londres pour y jouer et surtout, diriger un théâtre, l'Old Vic. On avait vu le comédien aux côtés de Bill Clinton dans un petit film satirique réalisé par la Maison-Blanche ; désormais, c'est à Tony Blair qu'il prodigue ses conseils. Selon le Sunday Telegraph, le Premier ministre britannique lui a demandé quelques tuyaux, avant le congrès du parti Travailliste, en septembre dernier. Spacey lui a fait travailler sa posture, l'a incité à faire davantage de pauses dans ses discours et à mieux utiliser son regard. Aux Etats-Unis, George W. Bush attend toujours que Schwarzy lui file un coup de main...
Lien : De Match Point à Bridget Jones, l'office de tourisme de Londres propose de découvrir la ville à travers les sites immortalisés sur la pellicule.

mercredi 1 novembre 2006

Quand Borat se dilate

En salles : Depuis la création de Borat à la télé anglaise, Sacha Baron Cohen ne s'est pas fait que des amis au Kazakhstan. Et c'est vrai que son personnage de journaliste à grosse moustache, ignare, antisémite, homophobe, misogyne, masochiste, grossier, etc. ne contribue pas à donner une image reluisante des habitants de cette contrée d'Asie centrale. Même s'il nous fait bien marrer.
Pour la sortie du film, le gouvernement kazakh a d'abord menacé le comédien britannique d'un procès. Puis, changement de ton, il l'a invité à venir sur place pour découvrir les charmes du pays, par ailleurs vantés dans une pub de 4 pages dans la presse américaine. Enfin, coup de théâtre, Erlan Idrissov, l'ambassadeur du Kazakhstan au Royaume-Uni, a déclaré au Times après avoir vu le film : "Beaucoup de blagues m'ont sincèrement fait rire mais en même temps, j'ai toujours eu l'impression de me sentir un peu insulté".
Je reviens d'un séjour à Londres et j'ai vu le reportage d'un envoyé spécial de la BBC du côté d'Almaty. Une personne n'a reconnu qu'une seule caractéristique kazakh chez Borat : la moustache. Un jeune a admis en souriant que si Sacha Baron Cohen venait sur place, il se ferait probablement fusiller... Un papy édenté, que le reporter de la BBC est allé chercher au fin fond de la steppe, a admis être d'accord avec Borat pour déclarer qu'il traitait mieux son cheval que sa femme ! La preuve que les Kazakh ont de l'humour... ou que Borat n'est pas si caricatural que cela.
Paradoxalement, en Occident, Sacha Baron Cohen fait un peu moins rire. Les Anglais trouvent qu'il commence à en faire trop. Son humour antisémite fait grincer les dents des Américains (notons au passage que Borat "version TV britannique" ne s'en prenait pas aux juifs). Quant aux journalistes australiens, ils se sont plaints de devoir soumettre à l'acteur leurs questions à l'avance. Une pratique paradoxale pour quelqu'un qui a construit son succès en piégeant les gens avec ses interviews bidons sous la moustache de Borat, le bonnet d'Ali G ou la tignasse blonde de Bruno, l'icône gay autrichienne.
Ce personnage sera d'ailleurs le 3e à être transposé à l'écran : Universal Pictures produira le film pour 42 millions de dollars. Ce sont les Autrichiens qui vont être contents. En attendant, les Français pourront pester contre "SBC" pour son interprétation de pilote de course français et homosexuel dans Ricky Bobby, roi du circuit (Talladega Nights).
PS : il y a pire que le Kazakhstan, la Molvanie !