lundi 22 mars 2010

Soul Kitchen: funk you.

En salles. Après avoir vu Soul Kitchen, je suis allé manger au Mac Do et j'ai écouté Otis Redding. Ma première réaction n'ayant aucun rapport avec le fait d'avoir visionné le film de Fatih Akin, je m'attarderai sur la seconde qui témoigne d'une irrépressible envie de se plonger dans les grands classiques de la soul après avoir passé presque deux heures en leur compagnie. La BO de Soul Kitchen recèle en effet de nombreuses pépites qui donnent envie de groover, de chauffer de dancefloor, de mettre un tee-shirt à l'effigie de Ray Charles et de serrer les poings en hurlant R-E-S-P-E-C-T. Au lieu de cela on se retrouve bien souvent sur deezer, en tee-shirt quechua, à tenter désespérément de ranimer une flamme trop vite éteinte (pas d'interprétation hasardeuse Marcel). Et finalement, quitte à être devant un clavier, on en vient à l'utiliser dans la rédaction d'un petit post pour son blog préféré.

Comme Zorba, Zinos est grec. Il tient donc un restaurant. Pourtant, malgré le fait d'être appelé "chef" par tous ses clients, il ne vend aucun sandwich sauce blanche. En revanche, il a bien un frère en prison et ses clients habituels apprécient une cuisine grasse et dépourvue de toutes les subtilités que laisseraient supposer l'emploi d'autres choses qu'une friteuse comme appareil de cuisson. La carte est ainsi constituée de 40 plats qui ont strictement le même goût. Cette pauvreté culinaire ne dérange pas notre héros jusqu'au jour où son établissement devient la cible de tractations immobilières instiguées par un vieil ami onaniste et mal intentionné. Devant faire face à un destin qui s'acharne sur son sort sous la forme de bureaucrates zélés, d'une petite amie blonde et d'une hernie discale handicapante, Zinos décide de faire l'acquisition d'une platine vynil avec l'aide de son frère caïd au grand coeur. La liquidation peut-être, mais en musique svp !

Bien que de nationalité allemande, Soul Kitchen est une comédie. Plutôt réussie d'ailleurs. Le réalisateur, dont je n'ai vu aucun des précédents films, parvient à faire souffler un vent de fraîcheur sur un scénario convenu et bien pensant. J'ignore donc volontairement l'aspect démago-hippie un peu ringard de certaines situations pour rendre grâce à Fatih Akin d'être parvenu à relever un défi de plus en plus ardu...On sort de son film la banane aux lèvres, les oreilles dans du coton et avec l'envie d'embrasser sa voisine. Ce qui ne m'était pas arrivé depuis Des mineurs, libre adaptation dorcelienne de Germinal conseillée par Marcel Martial.

Mon conseil: Pour une fois que le rire n'est pas l'otage de la vulgarité ou d'un pseudo message existentiel, profitez-en !

Sentenza.

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