En salles (au Brésil) : Plus de 5 millions de Brésiliens ont déjà vu le film Tropa de Elite 2, de José Padilha. Sorti le 8 octobre, c’est le deuxième film brésilien qui a fait le plus d’entrées en salles depuis la Retomada , période qui marque le renouveau du cinéma auriverde, avec le film O Quatrilho (1995). Pour rappel, Tropa de Elite, également réalisé par Padilha, avait été un grand succès au Brésil et obtenu l’Ours d’Or au festival de Berlin, en 2008. Autant dire que la suite était très attendue.
Dans ce deuxième opus (voir la bande-annonce ci-dessous), nous retrouvons Roberto Nascimento (Wagner Moura), officier du Bope (Batalhão de Operações Policiais Especiais), les forces spéciales de la police militaire de Rio de Janeiro. Impliqué dans la lutte contre les gangs, il découvre les liens étroits entre trafiquants de drogues et policiers. Pour mener la lutte contre le crime et la corruption, Nascimento doit donc s’attaquer au système.
Comme un documentaire...
Si Tropa de Elite se passait dans la fin des années 1990, Tropa 2 couvre les années 2006 à 2010. Pour autant, en cette année électorale, Padilha a réfuté toute tentative de récupération politique en déclarant n’appartenir "à aucun parti politique, association, syndicat ou liste de candidats".
Utilisant la caméra à la main, le cinéaste présente au spectateur des images presque documentaires de la saleté qui est cachée sous le tapis lorsqu’il s'agit de politique. Certes, Tropa 2 est un film de fiction (comme cela est précisé au début du film) qui est violent mais il décrit la dure (et connue) réalité brésilienne. Une réalité que peu de gens ont le courage d’exposer ou de dénoncer. D’où le succès du film, qui est très bon et qui amène les citoyens brésiliens, en pleine élection présidentielle, à recentrer le débat sur ce qui est bien et ce qui est mal dans le domaine de la politique, au Brésil mais aussi dans le monde.
Après Bus 174 et Tropa de Elite, Padilha prouve une fois de plus qu’il est non seulement un cinéaste brillant mais aussi un homme courageux, capable, comme Nascimento, de faire face au système.
Tatianna Babadobulos - Memoria cinematografica
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