Artistes : Stan Lee est mort et ça me fait quelque chose. L'homme qui a créé ou co-créé bon nombre des super-héros de Marvel, celui qui a longtemps incarné et continuait d'incarner la Maison des Idées et l'univers des comics, au point parfois d'occulter les autres artistes et leurs apports, était un compagnon de longue route.
Evidemment, je ne vais pas être original car ce que je ressens est partagé par des millions de lecteurs, de tous âges. Aussi serai-je bref. Comme beaucoup d'enfants de ma génération (celle des années 70-80, hum), j'ai découvert Spider-Man (qu'on appelait l'Araignée à l'époque), les Quatre Fantastiques, les X-Men et Iron-Man dans les mensuels et trimestriels commercialisés par les éditions Lug. Je parle bien entendu de Strange, Titans, Spécial Strange puis Nova, Spidey, sans oublier les albums des FF et de ce bon vieux tisseur de toiles. Il y avait aussi les éditions Artima et Aredit pour les albums des Vengeurs, d'Iron Fist ou des Défenseurs.
A l'époque, nous lecteurs de ces bédés (on était jeunes, on ne parlait pas forcément de comics) n'étions pas les glorieux geeks qui vivent ouvertement leur passion au grand jour. Non, nous étions considérés au mieux comme des ringards, le plus souvent comme des attardés. Imaginez ! On lisait des histoires de types qui s'attachent parfois une cape autour du cou, mettent la plupart du temps leur slip par dessus un collant, grimpent sur les murs, ont des membres élastiques, deviennent tout vert ou font du surf dans l'espace. Pas très sérieux, tout ça.
On était mal vus. Le libraire ne nous disait trop rien car on claquait notre argent de poche dans sa boutique mais enfin, il y avait deux types d'habitués louches dans ses rayons : d'un côté, ceux qui venaient feuilleter les magazines cochons et de l'autre... nous. J'en ai essuyé des regards désolés, des ricanements méchants, des soupirs exaspérés.
Mais on tenait bon. Car Peter Parker, à qui il n'arrivait que des malheurs alors qu'il n'arrêtait pas de sauver le monde, c'était nous ! Enfin, sauf qu'on ne sauvait pas le monde. Mais Pete était notre idole car lui aussi était harcelé, moqué, critiqué. Et Stan Lee était notre gourou. Chaque aventure de nos héros commençait par "Stan Lee présente". Il intervenait parfois même dans les épisodes des super costumés. On le reconnaissait à sa barbe, quelquefois surmontée de lunettes de soleil, et à son sourire éclatant.
Stan Lee se mettant en scène dans un épisode de Nova (revue Nova N°5, 10 juin 1978) |
Plus tard, beaucoup plus tard, on a découvert que le gentil Stan avait un super ego. Qu'il n'avait pas toujours été réglo avec les autres artistes de Marvel. Que Jack Kirby, Steve Ditko et d'autres avaient dû batailler ferme pour faire reconnaître leurs droits sur des créations communes. Et puis il y a certains cinéphiles qui lui reprochent d'avoir abêtifié le cinéma, en répandant ses (co)créations en lycra et spandex sur nos écrans. Oui, oui. Mais à nos yeux, Lee reste et restera à jamais Stan The Man. Il est devenu une icône de la pop culture. Non seulement il a fait kiffer les p'tits jeunes en faisant des caméos dans les films Marvel, mais même la concurrence lui a rendu hommage, comme dans ces teasers du film d'animation Teen Titans.
So long, dear Stan Lee. A tous les chagrinés, je terminerai par un seul mot aux pouvoirs magiques : EXCELSIOR !
Anderton
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