En DVD : Voici un film dérangeant avec une jeune Jodie Foster étonnante de maturité. Sorti en 1977, La petite fille au bout du chemin (The Little Girl Who Lives Down the Lane) a obtenu un an plus tard le Saturn Award du meilleur film d'horreur. Les Editions Montparnasse nous proposent de redécouvrir cette rareté dans une version restaurée.
Venus d'Angleterre, Ryn et son père vivent au bout d'un chemin donc, dans une maison louée pour trois ans. Chaque fois qu'un visiteur franchit le seuil de la porte et demande à voir son géniteur, Ryn explique qu'il est absent ou qu'on ne peut pas le déranger car il travaille. Une situation qui commence à éveiller les soupçons de Mme Hallet, notable locale et propriétaire de la maison ; de Franck Hallet, son fils au regard lubrique et aux mains baladeuses ; de l'agent de police Miglioriti et de son neveu Mario, apprenti magicien.
Adapté d'un roman de Laird Koenig (qui a signé le scénario), La petite fille au bout du chemin nous plonge dans une atmosphère glaçante, à la période d'Halloween, dans une région qui ressemble à la Nouvelle-Angleterre. Froideur du climat, forêt lugubre, côte rocheuse battue par les vagues et le vent, petite ville repliée sur elle-même... la maison où se sont retranchés Ryn et son père semble un havre de paix face aux agressions du monde extérieur. Et puis, il y a les Hallet, mère et fils. Ils débarquent à l'improviste, exigent, menacent. Mère fouineuse au ton cassant qu'interprète une ancienne vedette d'Hollywood, Alexis Smith. Fils malsain, joué par un génial Martin Sheen, pétillant de perversité. De son côté, Mort Schuman (oui, celui du Lac Majeur et de Papa Tango Charlie !) apporte une bienveillance bonhomme à son personnage de flic tandis que Scott Jacoby incarne un Mario sympathique et fragile.
Quant à Jodie Foster, elle est impressionnante. Elle bouffe l'écran, dégageant une force incroyable qui rend totalement crédible l'histoire de Ryn. Elle a obtenu le Saturn Award de la meilleure actrice en 1978. Découvrez une interview d'époque ci-dessous (attention, spoilers !).
La réalisation de Nicolas Gessner n'a rien d'exceptionnel mais elle a le mérite de créer une tension sourde, avec des moments d'angoisse mais aussi des scènes dérangeantes : Jodie Foster n'a que 14 ans à l'époque (elle a déjà joué une jeune prostituée dans Taxi Driver). La musique de Christian Gaubert est parfois pile-poil dans le sujet, et parfois à côté de la plaque. Elle contribue à dater le film mais pas au point de gâcher le déroulement de l'histoire. Cette coproduction franco-canado-américaine mérite d'être (re)découverte.
Anderton
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