vendredi 11 janvier 2019

Black Panther Power : le film qui a changé la donne

A voir : Dans la cadre d'une soirée spéciale, Canal+ diffuse ce vendredi soir Black Panther suivi d'un documentaire inédit, Black Panther Power (découvrez la bande-annonce). L'occasion pour la réalisatrice Sophie Pagès de revenir sur un succès cinématographique devenu phénomène sociétal.



Très attendue, la première aventure solo du super-héros wakandais a dépassé toutes les attentes de Marvel Studios. Les chiffres sont éloquents : le film de Ryan Coogler a engrangé 1,3 milliard de dollars de recettes au box-office mondial, dont 700 millions de dollars aux Etats-Unis. Un raz-de-marée financier qui ne rend toutefois pas compte de l'extraordinaire impact que Black Panther a eu sur le public, et plus particulièrement sur la communauté noire américaine. Il y avait V pour Vendetta, il y a désormais W pour Wakanda.

Retour sur l'invention d'un personnage. Stan Lee et Jack Kirby sont une fois de plus à la manoeuvre. Le duo d'artistes Marvel apporte de la diversité à l'univers des super-héros, qui en manque cruellement. Nous sommes dans les années soixante, en pleine période de décolonisation et surtout de combat pour les droits civiques aux Etats-Unis. La ségrégation divise le pays. Sophie Pagès revient sur ces années de lutte qui irriguent l'histoire du film. L'approche pacifique de Martin Luther King est incarnée par le roi T'Challa tandis que la réponse ferme, et parfois violente, à l'oppression que prônent Malcolm X et les Black Panthers (dont la dénomination intervient après la création du personnage, en 1966) se retrouve endossée à l'écran par Killmonger.

Black Panther, c'est aussi montrer sur écran large un royaume imaginaire africain, associant traditions et ultra-modernité. Une sorte de pont entre Afrique et Occident. On découvre le soin tout particulier apporté par la production à la création du Wakanda. Fascination des spectateurs, fierté toute particulière des Noirs américains qui, dans la foulée des séances, affichent sur les réseaux sociaux leur appartenance aux cultures du continent-mère. Les spectateurs d'origine africaine sont à la fois un peu amusés par cette vision hollywoodienne mais tout aussi emballés par le spectacle qui leur est proposé. Autre sujet de fierté : le film met en avant des personnages féminins indépendants, forts et inventifs, qui font avancer l'histoire.

Grands témoins

Tour de force, le réalisateur Ryan Coogler a su imposer un casting de comédiens majoritairement noirs mais également confier des postes importants à des femmes (direction artistique, photo, décors, costumes, montage), dont certaines également d'origine afro-américaine. La preuve que la diversité peut servir et enrichir un blockbuster - ce qui était loin d'être une évidence à Hollywood avant la sortie du film.

Sophie Pagès et l'équipe de Black Dynamite signent un documentaire rythmé, qui s'appuie autant sur des extraits du film que sur de multiples entretiens exclusifs, avec l'équipe du film (Ryan Coogler, Michael B. Jordan, Chadwick Boseman, Forest Whitaker, Lupita Nyong'o, Isaach de Bankolé, Hannah Beachler...), le dessinateur de comics Brian Stelfreeze, des militants afro-américains, des experts (Rokhaya Diallo, Michel Bampély, Pascal Blanchard...) et des célébrités devenues fans du film (Sonia Rolland, Mokobé, Lucien Jean-Baptiste, Thomas Ngijol...). Si certains n'hésitent pas à émettre des doutes sur la nature peu démocratique du régime wakandais ou la vision hollywoodienne de l'Afrique, chaque intervenant pointe la révolution provoquée par Black Panther, sans cacher son admiration pour la démarche de Coogler. Un film inspirant que décrypte parfaitement ce bon doc.

Canal+ diffuse Black Panther à 21h, puis Black Panther Power à 23h15.

Anderton

Aucun commentaire: