En DVD et Blu-ray : Avec Extrême préjudice (1987), qui sort dans l'excellente collection Make my day !, Jean-Baptiste Thoret nous invite à un triple duel sous le soleil. Entre Nick Nolte et Powers Boothe, Walter Hill et Sam Peckinpah, le western et le film d'action 80's.
Nick Nolte vs Powers Boothe
Direction le Texas, où le Texas Ranger Jack Benteen tente de mettre fin au trafic de drogue qui ravage la petite ville frontalière où il officie. N'en déplaise à Donald Trump, ce n'est pas un cartel qui répand et fait parler la poudre mais un ami d'enfance du flic - et l'ancien amant de sa compagne -, un Texan pur souche devenu baron de la drogue : Cash Bailey. Palabres de la dernière chance dans le désert : Cash tente de rallier à lui son ami, Jack l'avertit que leur prochaine rencontre sera sanglante s'il n'arrête pas son trafic. La messe est dite. On sait que le film se terminera par un duel à mort. Mais entre temps, un étrange commando investit la ville, avec un objectif : la banque locale où transite l'argent sale de Bailey.
Regard bleu acier, voix éraillée, Nick Nolte incarne un flic droit dans ses santiags. Prêt à tout pour protéger sa ville et sa compagne de l'avidité de son ex-meilleur ami. Ce dernier est le complet opposé du Ranger : tout de blanc vêtu (face à l'uniforme sombre de Benteen), Bailey affiche un sourire narquois et une attitude décontractée qui tranche avec la raideur de son pote. Alors que Nick Nolte dévoile par moment dans son regard la fêlure profonde de son personnage, Powers Boothe résiste à la tentation du cabotinage pour camper un type désabusé et implacable. Un bon duo qui s'affronte à distance jusqu'au grand final.
La même amitié virile habite les membres du mystérieux commando, joués par des seconds couteaux sévèrement burnés, notamment Michael Ironside (Total Recall, Starship Troopers, la série V), Clancy Brown (Highlander, Les Evadés, Starship Troopers) et Michael Forsythe (Il était une fois en Amérique, Arizona Junior, Rock). Autre mâle alpha au générique : Rip Torn (Men in Black) dans le rôle de l'adjoint old school de Jack Benteen. Une seule femme émerge dans ce récit : Sarita, la compagne de Jack et l'ex de Cash, une Mexicaine au caractère (quand même) bien trempé, que joue Maria Conchita Alonso (Running Man, Colors).
Walter Hill vs Sam Peckinpah
L'ombre de La Horde sauvage plane sur Extrême préjudice. La fraternité sous un déluge d'acier, le crépuscule des cowboys, le Mexique comme cimetière des éléphants... Pour autant, le film de Walter Hill - qui a travaillé avec Sam Peckinpah (il a signé le scénario de Guet-apens) - n'est pas un remake, malgré un final qui rappelle celui du western de 1969. La violence est bien au rendez-vous mais Extrême préjudice s'avère moins nihiliste que La Horde sauvage.
Western vs action movie
Produit par Carolco (Rambo, Total Recall, Terminator 2, Basic Instinct), d'après une histoire de John Milius, Extrême préjudice s'inscrit en partie dans la lignée des action movies des années 1980. Certaines scènes avec le commando rappellent l'ambiance de Predator, voire de Die Hard. Le très bon score de Jerry Goldsmith fleure bon les eighties. Mais, comme l'explique Jean-Baptiste Thoret dans son introduction au film, Walter Hill n'a pas arrêté de réaliser des westerns. Un genre qu'il a revisité par le biais du polar, du thriller et du film d'action. Et ici aussi, il poursuit sa route tout en s'adaptant à l'air du temps. Le résultat est très convaincant : la mise en scène de Hill est toujours aussi efficace et sa direction d'acteurs permet aux personnages d'être davantage que des porteurs de flingues.
L'édition de StudioCanal est truffée de bons suppléments : la préface de Thoret donc, un long et passionnant entretien avec Walter Hill ainsi qu'un portrait de ce cinéaste sous-estimé. A noter que l'éditeur sort également en Blu-ray Ultra HD un autre film de Walter Hill produit par Carolco : Double détente (Red Heat, 1988), avec Arnold Schwarzenegger et James Belushi.
La même amitié virile habite les membres du mystérieux commando, joués par des seconds couteaux sévèrement burnés, notamment Michael Ironside (Total Recall, Starship Troopers, la série V), Clancy Brown (Highlander, Les Evadés, Starship Troopers) et Michael Forsythe (Il était une fois en Amérique, Arizona Junior, Rock). Autre mâle alpha au générique : Rip Torn (Men in Black) dans le rôle de l'adjoint old school de Jack Benteen. Une seule femme émerge dans ce récit : Sarita, la compagne de Jack et l'ex de Cash, une Mexicaine au caractère (quand même) bien trempé, que joue Maria Conchita Alonso (Running Man, Colors).
Walter Hill vs Sam Peckinpah
L'ombre de La Horde sauvage plane sur Extrême préjudice. La fraternité sous un déluge d'acier, le crépuscule des cowboys, le Mexique comme cimetière des éléphants... Pour autant, le film de Walter Hill - qui a travaillé avec Sam Peckinpah (il a signé le scénario de Guet-apens) - n'est pas un remake, malgré un final qui rappelle celui du western de 1969. La violence est bien au rendez-vous mais Extrême préjudice s'avère moins nihiliste que La Horde sauvage.
Western vs action movie
Produit par Carolco (Rambo, Total Recall, Terminator 2, Basic Instinct), d'après une histoire de John Milius, Extrême préjudice s'inscrit en partie dans la lignée des action movies des années 1980. Certaines scènes avec le commando rappellent l'ambiance de Predator, voire de Die Hard. Le très bon score de Jerry Goldsmith fleure bon les eighties. Mais, comme l'explique Jean-Baptiste Thoret dans son introduction au film, Walter Hill n'a pas arrêté de réaliser des westerns. Un genre qu'il a revisité par le biais du polar, du thriller et du film d'action. Et ici aussi, il poursuit sa route tout en s'adaptant à l'air du temps. Le résultat est très convaincant : la mise en scène de Hill est toujours aussi efficace et sa direction d'acteurs permet aux personnages d'être davantage que des porteurs de flingues.
L'édition de StudioCanal est truffée de bons suppléments : la préface de Thoret donc, un long et passionnant entretien avec Walter Hill ainsi qu'un portrait de ce cinéaste sous-estimé. A noter que l'éditeur sort également en Blu-ray Ultra HD un autre film de Walter Hill produit par Carolco : Double détente (Red Heat, 1988), avec Arnold Schwarzenegger et James Belushi.
Anderton
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