dimanche 13 octobre 2019

Aladdin : Will Smith gettin' Genie with it

En DVD et Blu-ray : Je dois avouer que j'étais réticent à l'idée de regarder Aladdin en live action. Et je n'étais pas allé voir le film en salle, malgré la présence de Guy Ritchie à la réalisation et de Will Smith dans le rôle du génie. J'ai rattrapé mon retard à l'occasion de la sortie en vidéo et j'ai été emballé.  



Réticences initiales
Après Le Livre de la Jungle, Alice au pays des merveilles, Mary Poppins et Dumbo, Disney poursuit sa stratégie de produire des remakes ou sequels de ses grands classiques - lesquels sont d'ailleurs à l'origine des grands classiques de la littérature pour enfants. Une démarche qui hérisse le poil de certains soit parce qu'ils estiment qu'il ne faut pas toucher aux dessins animés de leur enfance, soit parce qu'ils pestent contre le manque d'originalité du concept. Je reconnais m'être également posé des questions, surtout dans le cas d'Aladdin car l'interprétation de Robin Williams me semblait insurpassable et aussi parce que dans les premiers teasers, la représentation de Will Smith en génie faisait vraiment moche. Sans atteindre le tsunami provoqué par le teaser de Sonic, les réactions sur les réseaux sociaux ont été terribles. Mais, comme souvent, les effets spéciaux ne sont pas toujours finalisés dans les teasers - ce qui, soit dit en passant, est étrange : comment donner envie aux spectateurs d'aller voir un film qui n' pas l'air convaincant ? Toujours est-il que Disney a finalisé (ou retravaillé) la CGI et le rendu final est très réussi.


Guy Ritchie en père de famille
"Que venait faire Guy Ritchie dans ce projet ?", se sont écriés certains fans du cinéaste. Dans un des nombreux bonus proposés dans le Blu-ray, le Britannique répond très simplement : il est aujourd'hui papa et il voulait réaliser un film familial qu'il pourrait regarder avec ses enfants. Les cyniques ricaneront en parlant salaire. Certes, Ritchie, comme Tim Burton pour Dumbo, a bénéficié de moyens conséquents (183 millions de dollars) pour réaliser cette super production mais ni l'un, ni l'autre n'en sont réduits à cachetonner. Et je pense que Guy Ritchie a été très sincère dans son approche : il a réalisé une comédie musicale joyeuse et colorée, utilisant au mieux les moyens considérables qu'il avait à sa disposition. Les décors et costumes sont magnifiques. Certaines scènes ont même été tournées dans le désert de Wadi Rum, en Jordanie (où fut également filmé Lawrence d'Arabie). Et la CGI lui a permis de faire virevolter sa caméra dans tous les sens, pas pour faire de l'esbroufe à tout prix mais pour rendre hommage au dessin animé (certains plans sont calqués sur ceux d'origine) et pour donner une ambiance magique à cette histoire tirée d'un conte. On sent clairement qu'il s'est amusé à relever des défis de mise en scène (en jouant notamment sur la vitesse d'enregistrement de la caméra, comme l'explique un bonus), à moderniser un peu l'histoire et à diriger ses acteurs.

Big Willie Style
Will Smith était le premier choix de Guy Ritchie pour incarner le génie bleu. L'acteur a d'abord longtemps hésité devant la tâche a priori impossible de succéder à Robin Williams. Et puis il a décidé d'aborder le personnage à sa manière. Avec énergie, décontraction et une pointe de hip hop flavor. Et ça marche à fond ! Le grand sourire de Will Smith, sa générosité, sa capacité à partir dans le délire donnent une personnalité propre au Génie et filent la banane aux spectateurs.

Rêve bleu
Le plaisir que l'on prend à regarder Aladdin tient d'abord aux retrouvailles avec les personnages mais aussi avec les chansons entraînantes composées par Howard Ashman, Tim Rice et Alan Menken. Ce dernier est revenu aux affaires, adaptant ses compositions avec le duo Benj Pasek et Justin Paul (La La Land, The Greatest Showman). Les orchestrations collent davantage au goût du jour (pop et r'n'b) et permettent à Will Smith de s'exprimer pleinement (une touche de rap et de beatbox) mais juste ce qu'il faut, sans perdre la magie des tubes d'origine. L'arrivée d'Aladdin en ville, sur la chanson Prince Ali, donne lieu à une chorégraphie spectaculaire complètement raccord avec le dessin animé et qui nous enchante d'autant plus en live action qu'elle évoque les ballets grandioses d'Hollywood à la grande époque.  



So fresh
Mena Massoud, dans le rôle d'Aladdin, et Naomi Scott, dans celui de Jasmine, apportent beaucoup de fraîcheur au film. Et leur talent leur permet d'exister au côté d'un Will Smith qui casse la baraque mais ne cherche jamais à accaparer l'écran. Navid Negahban est convaincant dans le rôle du Sultan ; en revanche, malgré l'intensité qu'il imprime à son personnage Jafar, Marwan Kenzari manque de charisme. Et cela se ressent sur la force de certaines séquences. A noter également dans un petit rôle (étoffé dans une scène coupée qui est présentée dans le Blu-ray), Billy Magnussen, vu dans Le Pont des espions et Game Night. Comme dans cette comédie réussie, il incarne un grand bénêt : ici, le prince Anders.

L'édition Blu-ray regorge de bonus et vous permettra, comme ce fut le cas pour moi, de découvrir ce film conçu comme un grand spectacle à apprécier en famille. 

Anderton

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