A lire : Alors que Joker attire les foules en salle, Urban Comics propose une sélection d'albums consacré à l'ennemi juré de Batman. Des artistes réputés aux styles très différents mettent en scène avec brio les projets déments et cruels du super-vilain.
Alan Moore - Brian Bolland : Killing Joke
Publié pour la première fois en 1988, ce récit devenu culte a contribué à redéfinir l'univers de Batman, au même titre que Batman Dark Knight de Frank Miller, sorti en 1986. Trente ans plus tard, la "blague qui tue" a gardé toute sa force. A la manoeuvre, deux Britanniques. Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta, La Ligue des gentlemen extraordinaires) signe une histoire brillante dans laquelle il raconte le passé du Joker (un mauvais comédien qui rêve de percer dans le stand-up avant de basculer dans le crime) et dévoile le machiavélique plan dont le commissaire Gordon fait les frais. A la cruauté du Joker, répond la violence implacable d'un Batman inquiétant. Le trait réaliste et détaillé de Brian Bolland (Judge Dredd, Camelot 3000) accentue le caractère très cru de ce roman graphique qui a inspiré le film de Todd Phillips.
planche tirée de la version originale |
Ed Brubaker - Greg Rucka - Doug Mahnke - Michael Lark : Joker L'homme qui rit
Un album, deux récits. Dans le premier, dont le titre a donné le nom à l'album, le Joker terrorise Gotham en annonçant à la télévision le nom de ses prochaines victimes - des riches citoyens de la ville qui, malgré la protection de la police, décèdent avec un horrible rictus sur le visage. Alors que Batman mène l'enquête, le bouffon criminel annonce que sa prochaine cible est... Bruce Wayne. Ed Brubaker signe une histoire haletante illustrée par Doug Mahnke, au style très expressif.
Terreur sur la ville encore, dans Cibles mouvantes. A l'aide d'un fusil à lunettes, le Joker assassine des habitants de Gotham. A la veille des fêtes de Noël, chacun se calfeutre chez soi. L'originalité du script écrit par Brubaker et Rucka est qu'il nous fait vivre ces événements au sein du commissariat de la ville. C'est d'ailleurs le principe de la série Gotham Central, dont est tirée cette histoire tirée. Nuits blanches, mauvais café, tensions entre collègues, interventions musclées, longues heures de planque... les dessinateurs Michael Lark et Stefano Gaudiano nous transportent au sein d'une série policière comme The Wire. Les flics tentent de mettre fin au massacre avec leurs moyens dérisoires. Le Joker et Batman sont représentées comme deux figures lointaines dont l'affrontement irresponsable cause la mort de gens normaux.
planche tirée de la version originale |
planche tirée de la version originale |
Scott Snyder - James Tynion IV - Greg Capullo - Jock : Joker Renaissance
Dans cette succession de récits, le Clown Prince du Crime s'en prend aux proches de Batman - la Bat-Famille et la Ligue de Justice. Snyder pousse encore plus loin la cruauté du Joker, qui s'est fait découpé le visage et l'arbore désormais comme un masque flasque maintenu à l'aide de lanières sur ses chairs à vif. Le dessin de Greg Capullo nous en fait ressentir toute l'horreur. Un récit très sombre, qui flirte avec le gore, dans lequel les nerfs de Batman - et ceux du lecteur - sont mis à rude épreuve par un Joker manipulateur.
planche tirée de la version originale |
D'autres récits DC Comics sur le Joker sont également disponibles dans de beaux recueils : Batman White Knight, Joker ainsi qu'une imposante anthologie. De quoi devenir fou.
Anderton
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