Artistes : En plein mixage de sa prochaine mini-série Thanksgiving avec Grégoire Colin, Evelyne Brochu, Hippolyte Girardot et Frederick Wiseman, qui sera projetée dans le cadre de Séries Mania à Lille le 2 mai prochain, Nicolas Saada, ancien critique, réalisateur de Espion(s) et de Taj Mahal, nous a accordé une interview express sur son expérience de doubleur pour L’Ile aux chiens, le dernier film de Wes Anderson. Une nouvelle corde à son arc ?
Cineblogywood : Comment êtes-vous arrivé sur le film de Wes Anderson ?
Nicolas Saada : Je connais Wes Anderson depuis treize ans. On a fait connaissance lors d’un concert de Christophe, organisé par Pierre Edelman, producteur de Lynch et d’Almodovar. Wes Anderson était à Paris pour La Vie aquatique. De fil en aiguille, on est devenu amis avec Wes. Je l’ai aidé sur le court-métrage qu’il a réalisé et qui précède Darjeeling Limited, avec Natalie Portman, Hôtel Chevalier. J’y suis crédité comme un des coproducteurs exécutifs. On est très cinéphiles, on se fait découvrir des films, on échange nos impressions. Il m’a beaucoup aidé lors du tournage de Taj Mahal en Inde, du fait de son expérience de Darjeeling Limited. C’est ainsi qu’il y a quelques semaines, il m’a proposé de faire une voix pour Island of Dogs. Je remplace la voix de Fisher Stevens.
Qui est Fisher Stevens ?
C’est un acteur, également coproducteur du documentaire de Leonardo DiCaprio sur l’environnement, Avant le déluge.
Pour quel rôle vous a-t-il choisi ?
Ma scène est assez courte, tout en comportant pas mal de dialogues. J’ai tout de suite dit oui à Wes, parce que ça m’amusait. Wes savait que j’ai fait beaucoup de radio, pour Radio Nova notamment.
C’est la première fois que vous participez à un doublage ?
J’ai fait beaucoup de post-synchros avec des acteurs quand j’étais en production ou en mise en scène. Mais je n’avais jamais prêté ma voix. J’ai fait des voix off pour des documentaires. C’est un exercice à la fois très technique sans être trop compliqué. On a une bande rythmo qu’il faut lire. De très bons techniciens vous accompagnent et s’arrangent pour que tout soit synchronisé. Mon expérience de la radio m’a beaucoup aidé. J’ai fait quinze ans de radio au casque.
Quel type d’indications vous a-t-il donné sur votre personnage ?
Très simple ! Il m’a conseillé d’être le plus fidèle possible à la voix originale de Fisher Stevens. J’ai demandé à écouter de très nombreuses fois la voix originale pour bien correspondre au personnage de Scrap. C’est un personnage qui pose plein de questions. Il est à la fois très intrusif et complètement désinvolte, et un peu fou ! La scène est très drôle, possède une vraie dynamique. Il y avait un jeu de comédie à reconstituer. Cela a duré un après-midi.
Cela vous ouvre-t-il de nouveaux horizons ?
J’adorerais le refaire ! Quand on est réalisateur, il est extrêmement intéressant de jouer. On se met alors dans une position très fragile, qui est celle de l’acteur. On se laisse diriger tout en essayant de collaborer à quelque chose qui n’est pas notre œuvre, qui est la vision de quelqu'un d’autre. On apprend énormément. D'ailleurs, j’ai accepté un petit rôle dans le prochain film de Mia Hansen Love. C’est très amusant et enrichissant !
Suivez Nicolas Saada sur Twitter : @nicolas895
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